lundi 24 mars 2008

4 500 000 personnes qui pratiquent d’une manière ou d’une autre la voile en France »

Jean KERHOAS, Vice-Président de la FFVoile : «

Les chiffres 2008 de la FFvoile sont sortis le week-end dernier. Au-delà des grandes tendances du nombre de licenciés commentées lors de l’Assemblée générale de la FFVoile, ils offrent, en allant plus loin, une photographie qualitative de la pratique et de l’enseignement de la Voile en France.
Jean Kerhoas, Vice-Président de la FFVoile en charge Département Développement, les décrypte pour nous et décrit les objectifs qu’ils induisent.
Quelles sont les grandes tendances que révèlent ces chiffres ?
« L’évolution des licences adulte est en légère progression. Ce qui est assez satisfaisant si l’on tient compte du contexte général du sport en France : on fait de plus en plus de sport mais également le plus souvent de façon non encadré, sans prise de licences.
La progression des Passeports est également notable car ils concernent une clientèle touristique estivale or nous savons que l’on a rencontré l’été dernier, sauf sur la Côte d’Azur, des conditions météos catastrophiques qui n’ont pas favorisé le tourisme sur le littoral. Cela signifie une tendance lourde liée à mon sens aux efforts de modernisation des Ecoles Françaises de Voile entrepris depuis quelques années : l’enseignement y est meilleur, elles ont intégré pleinement les problématiques environnementales et, enfin, elles communiquent mieux. Je dois associer à cette réussite le partenariat de la F.I.N (Fédération des Industries Nautiques), sans oublier de façon globale notre partenaire privé qu’est Orange qui a renouvelé son partenariat pour 2008.
Enfin, je ne veux évidemment pas passer sous silence la baisse légère, mais constante, des licences jeunes. C’est préoccupant. Nous effectuons un travail en conséquence en lien étroit avec le Département de la Voile Légère. »
Comment y remédier ?
« Nous œuvrons essentiellement sur une relance des Ecoles de Sport pour faire en sorte que les jeunes qui viennent à la voile par le biais de la voile scolaire ou des EFV poursuivent la pratique dans les Clubs.
Cela passe par le type de pratique : à côté des jeunes qui souhaitent faire de la compétition de façon importante, nous observons que nous ne satisfaisons pas assez tous ceux qui se contenteraient de courir dans leur club sans forcément s’engager dans un cursus plus lourd sur le plan des régates départementales, régionales puis nationales. Il faut contenter ces deux populations.
Nous cherchons également, et cela va de pair, à simplifier les formules des régates pour les rendre plus attractives aux jeunes : plus courtes, plus simples, plus ludiques.
Enfin, nous rénovons les supports. Ceux dévolus aux jeunes – Optimist, 420 – étaient nouveaux il y a… 30 ans et plus. Or nous sommes concurrencés par des sports nautiques type Surf ou Kayak qui apparaissent comme plus « jeunes ». A nous de trouver des supports qui correspondent mieux aux attentes, à la façon de vivre des jeunes, plus « fun ». Nous avons donc développé de nouveaux supports type Open Bic qui rencontrent un succès évident ».
autres pistes ?
« Une autre, majeure, consiste à amener davantage de ceux qui pratiquent la voile au sein d’un club à prendre une licence… Attardons-nous sur les chiffres : il y a grossièrement 4 500 000 personnes qui pratiquent d’une manière ou d’une autre la voile en France, sur ceux-là environ 1 200 000 le font dans un club et, enfin, près de 280 000 sont licenciés ! On voit donc que le rapport est de 1 à 4. Donc à nous d’amener davantage de ce million de pratiquants dans nos clubs à prendre une licence. Nous avons plusieurs pistes : convaincre les présidents et directeurs de Clubs affiliés de jouer toujours plus le jeu de leur fédération en leur proposant davantage la prise de licence mais aussi trouver des formules de licences plus adaptées aux différentes pratiques. »
On observe toujours davantage de disparités régionales ?
« C’est clair que la carte de France des licenciés annuels par ligue est parlante avec une nette supériorité des ligues littorales. Je dirais qu’il s’agit d’une tendance lourde exogène à notre pratique : avec l’accroissement des vitesses de déplacement, la France est devenue « plus petite » et du coup, il est de plus en plus commode pour un habitant du centre de la France de rejoindre les côtes pour naviguer ».
Les clubs labellisés sont également en augmentation ?
« Oui et il est certain que leur modernisation mais aussi leur certification (AFNOR, ndr) a joué. Cela rassure la clientèle ».
Un dernier mot ?
« Oui, je voudrais attirer l’attention sur les chiffres économiques : les 5 000 contrats de travail induits par les clubs labellisés et le budget de près de 103 millions d’euros qu’ils génèrent. Au-delà de sa mission sportive, éducative, sociale, il s’agit là d’une véritable activité économique source d’emplois et de développement ».
Info FFV / www.ffvoile.org