vendredi 25 janvier 2008

G-CLASS



GROUPAMA 3 AVALE 600 MILLES EN 24 HEURES

C'est bien parti pour Groupama 3. Avec plus de 600 milles en 24 heures pour son premier jour de mer, le maxi-trimaran est parfaitement dans les temps du détenteur du Trophée Jules Verne, bien que le vent ait sensiblement faibli au large du Portugal. Après une zone de molle vendredi avant midi, Franck Cammas et ses neuf équipiers sont repartis à plus de vingt nœuds vers les Canaries.


Première journée idéale pour cette tentative de record autour du monde mais le deuxième jour débutait moins bien avec un ralentissement passager au large de Lisbonne, et plusieurs zones de vents faibles à négocier avant l'archipel des Canaries. Bien parti de Ouessant jeudi à 8h 50' 17'' (heure française) Groupama 3 a dû réaliser une « aile de mouette », une trajectoire en deux temps pour atteindre la latitude du cap Finisterre, lors de sa première nuit de navigation. Un petit détour dû à la rotation du vent de secteur Nord-Ouest de vingt nœuds le matin, au secteur Est en soirée… Puis la brise forcissait à l'approche des côtes ibériques pour dépasser les trente nœuds avant de mollir lentement en milieu de nuit. L'avance sur le temps de référence d'Orange II montait alors à plus de trente milles mais fondait au fil de la descente plein Sud, lorsque Groupama 3 se voyait contraint de flirter avec une bulle sans trop de vent au large de Peniche.
Moins de dix nœuds de vent réel, heureusement orienté à l'Est-Sud Est, ce qui permettait au trimaran géant de maintenir un bon rythme jusqu'à la latitude du détroit de Gibraltar. Mais la situation devrait se corser entre Madère et les Canaries, car une « nasse » de brises instables et volages guette en raison de la dégénérescence d'une perturbation orageuse à l'Ouest des deux archipels… La difficulté du navigateur Yves Parlier, travaillant en collaboration avec l'expert météo à terre Sylvain Mondon, est de trouver le bon passage pour zigzaguer entre ces zones de calmes, avant de retrouver des alizés de Nord-Est. Un flux pour l'instant poussif, le long des côtes africaines. Mais en navigation comme aux échecs, il faut jouer à cinq coups d'avance et c'est vers un front argentin que leurs regards se portent, afin d'attraper ce bon « wagon » qui leur permettrait de piquer rapidement vers Bonne Espérance dès la hauteur de Rio de Janeiro…

Dans le bon tempo

Cette première journée de mer a aussi été l'occasion de s'amariner et de reprendre ses repères sur le pont, son rythme à bord. « Nous sommes bien rentrés en matière ! La transition terre-mer s'est bien passée et il faut maintenant s'installer dans la durée. Même si elle était anticipée depuis longtemps, la rupture est franche et il faut entrer dans la peau d'un homme qui va passer du temps en mer, même si c'est le moins possible… On a eu du vent et de la mer pendant la nuit, ce qui nous a mis un peu dans l'ambiance du Grand Sud : une bonne façon de s'amariner. Tout se met en place ; les quarts, le rythme, les repas, le rangement de ses petites affaires… Nous avons encore un peu de mal à bien dormir mais ça vient doucement » expliquait Frédéric Le Peutrec, lors de la vacation quotidienne avec le PC. En une journée et demie, les dix hommes de Groupama 3 auront ainsi vécu presque toutes les conditions météorologiques qu'ils vont subir au cours de leur périple autour du monde : du petit temps au débridé au niveau du Portugal, du vent de travers musclé au large de la pointe espagnole, du portant dans du vent medium dans le golfe de Gascogne… Reste que l'objectif de l'équipage est de retrouver rapidement les alizés africains qui font défaut en ce début de week-end. Mais l'anecdote du jour est bien cette route quasiment identique avec trois ans d'écart, entre le maxi trimaran mené par Franck Cammas et le maxi catamaran de Bruno Peyron, au jour, à l'heure et au lieu près ! Depuis la latitude de Lisbonne, les deux bateaux suivent exactement la même trajectoire avec seulement quelques milles de différentiel…

L'analyse météo de Sylvain Mondon :

« Le départ a été assez rapide comme on s'y attendait, avec un passage du cap Finisterre musclé dans un renforcement du vent d'Est à Nord-Est de plus de trente nœuds. Cette configuration anticyclonique est derrière Groupama 3 et l'équipage a commencé ce vendredi après-midi à aborder le résidu du système dépressionnaire orageux, qui se situe au large des Canaries. Il y a plusieurs zones de vents faibles, dont l'une a été longée ce matin. Les vitesses plus réduites de cette fin de matinée vont augmenter au cours de l'après-midi pour revenir autour de 25 nœuds… Par rapport aux prévisions du départ, il n'y a eu que de petites différences sur l'eau au niveau de l'angle du vent d'une dizaine de degré mais pas au niveau de la force. Le problème se pose devant avec des alizés qui ont du mal à s'établir…Il faudra attendre d'avoir franchi les Canaries pour rejoindre un flux d'alizés moins parasité par le résidu de perturbation stationnaire sur la région depuis plusieurs jours.»

Ils ont dit :

Franck Cammas, skipper de Groupama 3 : « Nous sommes ce midi en train de contourner une zone de petit temps et nous sommes donc assez près du vent (75°) avec seulement 10-11 nœuds de vent. Mais cela nous permet d'avancer quand même à 20 nœuds…plus vite que le routage. Nous avons encore une vingtaine de milles à couvrir pour sortir de cette molle mais il y en a d'autres qui rodent dans le coin ! Il faut faire attention. Nous avons tout déménagé dans le bateau pour mettre les poids plutôt sur l'avant : gasoil, voiles, matériel de sécurité, nourriture… Heureusement que Groupama 3 est un multicoque qui va vite dans ces conditions-là ! Nous avons rendez-vous avec des phénomènes météo dans l'hémisphère Sud et il ne faut pas traîner en route… »

Frédéric Le Peutrec, deuxième barreur : « On commence à être loin ! Il faut s'amariner, tout le monde le vit, même en croisière. Il faut ranger ses petites affaires, prendre les petites habitudes. Bref faire du bateau « chez soi » pendant quelques temps…»

Repères Trophée Jules Verne :

Départ de Ouessant le jeudi 24 janvier 2008 à 8h50'17'' heure française
Date limite pour battre le record : samedi 15 mars 2008 à 1h09'21'' heure française
Temps à battre : 50 jours 16 heures 20 minutes et 4 secondes. Record détenu par Bruno Peyron, à bord du maxi catamaran Orange II, depuis mars 2005.
Temps à battre de Ouessant à l'équateur : 6 jours 11 heures 26 minutes (Geronimo en 2003)


GITANA 13 : DIX JOURS ET 5000 MILLES SUR LE MÊME BORD!

Lionel Lemonchois et ses neuf hommes d´équipage naviguent le long des côtes brésiliennes. Par 14° de latitude Sud, l´ambiance est tropicale à bord de Gitana 13. Shorts et tee-shirts sont de rigueur pour supporter la chaleur étouffante qui règne dans les coques du maxi-catamaran. Néanmoins, sur le pont, les cirés sont enfilés dès que le speedomètre dépasse les 20 nœuds. Le passage du Cap Horn est envisagé vers le 2 février.


Depuis son départ de New York, le 16 janvier dernier, l’équipage de Gitana 13 n’a réalisé aucun changement d’amure, naviguant ainsi sur le même bord depuis plus de 5000 milles. Témoin du bon enchaînement météo dont ont bénéficié les dix marins du Gitana Team, Dominic Vitte : « Nous n’avons pas fait un empannage, pas un virement de bord depuis que nous avons franchi la ligne de départ, au pied du Phare d’Ambrose. C’est incroyable, nous sommes bâbord amure (ce qui signifie que le vent vient gonfler les voiles de Gitana 13 par la gauche, ndlr) depuis le 16 janvier. Notre première manœuvre de changement d’amure est prévue pour demain, samedi, dans l’après-midi ».

Côté vie à bord, Lionel Lemonchois et ses équipiers ont pleinement profité de la journée de jeudi, moins dense que les précédentes en terme de changements et de réglages de voiles, pour recharger les batteries. « Ces dernières heures, nous avons parfaitement respecté nos systèmes de quarts (le premier quart sur le pont, le deuxième en stand by et le troisième au repos complet, ndlr), afin que tout le monde puisse se reposer au maximum. Dans sa très juste gestion des hommes, Lionel avait choisi de m’intégrer à certains quarts à l’approche et durant le passage du Pot-au-Noir. Mais, le retour de conditions plus stables me permet de repasser hors quart et de me concentrer sur la météo. Du moins pour l’instant …» annonçait le navigateur embarqué, déjà tourné vers la prochaine difficulté météorologique de ce parcours entre New York et San Francisco.

En effet, selon les dernières prévisions de Sylvain Mondon, une dépression orageuse se profile devant les étraves de Gitana 13, par le travers de Rio de Janeiro, au cours de la journée de samedi. Ce phénomène, va contraindre le maxi-catamaran armé par le Baron Benjamin de Rothschild à s’écarter des côtes brésiliennes ; le but étant de contourner cette zone par l’Est avant de reprendre la route vers le Grand Sud et le Cap Horn, que l’équipage espère doubler autour du 2 février.

BRUNO PEYRON SURVEILLE CAMMAS ET PRÉPARE LA RIPOSTE !





Bruno Peyron sera sans doute un des spectateurs les plus attentifs à la tentative de record du tour du monde en équipage dans laquelle Franck Cammas et l'équipage de Groupama 3 viennent de s'élancer. Après l'Atlantique et les 24h repris à Bruno Peyron, Cammas réussira-t-il à descendre en dessous de la barre des 50 jours, le prestigieux chrono réalisé par Orange II ? Quelques premiers éléments de réponses par le triple détenteur du Trophée Jules Verne, qui dans sa tête, prépare déjà la riposte !
" je suis heureux que ce soit la meilleure équipe qui s'y attaque et j'ai hâte de suivre leur assaut. __ Je pense sincèrement que oui. Et aussi paradoxal que celà puisse paraître, je souhaite leur victoire, afin de rendre encore plus évident notre retour !__: On a vu que les potentiels étaient assez proches dans des conditions de record sprint (Atlantique et record des 24h). Nos deux bateaux ont un potentiel d'environ 3 jours et 20 heures sur la traversée de l'Atlantique et de 800 milles parcourus sur le record des 24 heures. Nous allons voir maintenant ce qui peut se passer sur un plus long parcours. Je pense que Groupama peut faire la différence notamment dans sa descente jusqu'à l'équateur où nous avions choisi de sacrifier une trentaine d'heure pour tenter d'accrocher un front nous permettant de passer dans l'Atlantique sud. Ce sera plus difficile entre l'équateur et le Cap de Bonne Espérance où nous avons été assez vite sur la route directe.__-
Groupama peut gager beaucoup s'il a un meilleur angle. Nous avions du rallonger notre route de manière conséquente. Ils peuvent gagner pratiquement une journée avec les conditions qu'a eu Francis (Joyon) par exemple. Le Pacifique, c'est possible en vitesse pure mais ils ont moins a gagner car nous avons fait une route assez directe et très rapide.__
Entre le Cap Horn et l'équateur, tout dépendra de la transition avec l'anticyclone de St Hélene où nous avions perdu une trentaine d'heures. De l'équateur à l'arrivée, c'est évidemment le partiel, avec le premier où il y a le plus à gagner. Avec des conditions météo normales et non exceptionnelles sur ce partiel, nous aurions du gagner 3 jours pour terminer en 46 / 47 jours.__ A part une vraie attaque dans la descente de l'Atlantique sud, nous avions fait le choix de naviguer de manière assez conservatrice en en gardant sous le pied. Je ne sais pas quel gain supplémentaire peut exister en attaquant tout le temps au maximum, et à partir de quand ça casse... C'est l'éternelle question ! En conclusion, je pense que le potentiel de ces 2 bateaux, les plus rapides du monde, est à peu près de 43 à 45 jours, avec de bons enchaînements météo. Je pense que si nous étions en course, nous ne serions pas forcement sur les mêmes routes. Groupama doit être plus rapide jusqu'a 20 / 25 noeuds de vent, nous devons faire jeu égal entre 25 et 30 noeuds, et je pense que nous devrions avoir un petit plus au dessus de 30 noeuds. Cela veut donc bien dire que nos stratégies météo seraient adaptées à nos ranges de vent respectifs._ Je pense que l'on peut faire moins de 6 jours sur le premier partiel. Nous étions partis en acceptant de mauvaises conditions sur ce premier partiel, pariant sur l'accroche d'un front nous permettant de couper l'anticyclone de St Hélène, ce qui a bien fonctionné, mais l'addition était lourde au départ. Il reste évident que si l'enchainement est bon depuis le départ, c'est 2 jours à prendre et je ne doute pas que le Team Groupama mettra toutes les chances de son coté.__-


actualité 2008 de Bruno Peyron _Trouver des partenaires sérieux et motivés pour préparer la riposte !! ... et relancer The Race avec tout le monde pour 2010 / 2011. L'heure d'un grand combat entre géants approche et nous saurons être au
- rendez vous. Les G Class sont nés en 2000, mais leur histoire ne fait que commencer

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«Le progrès avance en permanence grâce à l’expérience des autres.»_[ Bruno Peyron ] _
«On peut toujours améliorer un record. On peut toujours faire mieux.»_[ Bruno Peyron ] _

Brest Ultime Challenge: Ville de Brest et Pen Duick propose une nouvelle course en multicoques



Brest Ultime Challenge: Ville de Brest et Pen Duick propose une nouvelle course en multicoques

François Cuillandre, maire de Brest, a annoncé dimanche, à l'occasion de l'arrivée de Francis Joyon, la création d'une nouvelle course océanique : Le « Brest - Ultime Challenge » dont le départ sera donné en décembre 2011. Tour du monde en solitaire en multicoques sans limites de taille, il s'agit tout simplement du dernier challenge imaginable en matière de course océanique. Cette course, conçue par la Société Pen Duick, leader dans l'organisation de courses au large, permettra de rassembler les grands multicoques dans un défi unique au départ de la cité du Ponant.
L'ultime challenge_Les multicoques océaniques sont les voiliers les plus rapides du monde. Ils sont les bateaux qui recueillent le plus grand intérêt du public et des médias, quels que soient la course ou le pays d'accueil. Ils offrent aux skippers la part la plus excitante de l'aventure océanique, combinant le risque et les sensations les plus fortes à la diversité des parcours sur tous les océans du Monde. _

_Il restait à inventer l'Ultime Challenge : une course autour du monde par les trois caps (Bonne Espérance, Lewin et Horn) en solitaire et en multicoques.__Brest, une ville pionnière_La ville de Brest est le lieu historique des grands rendez-vous maritimes et notamment des tours du Monde et des records en solitaire comme vient de l'illustrer brillamment Francis Joyon, mais aussi avant lui Olivier de Kersauson, Philippe Monnet, Ellen MacArthur ou Jean Luc Van den Heede… Pour le Brest-Ultime Challenge, les concurrents emprunteront donc cette ligne mythique située entre le phare du Petit Minou et la balise des Fillettes, à l'entrée du goulet de la rade de Brest, superbe stade nautique permettant au public de suivre au plus près le départ et l'arrivée de ces géants des mers._Le tout nouveau Port du Château sera, pour les bateaux, comme un écrin magique en plein cœur de la ville. Sa digue offrira au plus grand nombre une majestueuse tribune sur un spectacle qui s'annonce d'ores et déjà exceptionnel.__Ils ont dit : __François Cuillandre, maire de Brest_« J'étais persuadé que Brest, en tant que lieu historique des grands rendez-vous maritimes, constituait le site idéal pour accueillir le départ ou l'arrivée d'une course. La société Pen Duick est venu me voir avec ce formidable projet que constitue un tour du monde en solitaire et en multicoques en course. Je suis persuadé que la rade de Brest, le Port du Château vont constituer un théâtre magique pour accueillir ces champions. Et, quant on voit la mobilisation des brestois à l'arrivée de Francis Joyon, dimanche, je n'ai aucun doute sur l'engouement que suscitera cet événement dans notre ville. »__Pierre Bojic, Directeur Général de Pen Duick_« Pen Duick, suit depuis de nombreuses années l'évolution de la course océanique et alors que nous sommes en pleine mutation de la catégorie des multicoques, il nous semble qu'il était nécessaire de proposer une course emblématique qui puisse porter cette catégorie autour d'un programme fort pour les prochaines années. De son côté, la Ville de Brest dont la tradition maritime est connue était en attente d'une grande course océanique. Fin 2006, nous avons proposé à la Ville de Brest que le Tour du Monde en solitaire en multicoque en course soit cette grande aventure de la prochaine décennie. Le Brest-Ultime Challenge devrait apporter un nouveau souffle à la course océanique et aux grands multicoques. »

Il suffisait d'y penser ! Un tour du monde en solitaire sur des multicoques géants (sans limite de taille) au départ du « bout du monde » : voilà la nouvelle course lancée hier par la société Pen Duick et la ville de Brest. Le projet est grandiose. Le top départ sera donné le 30 décembre 2011 à l'entrée du goulet.

D'un côté, la société Pen Duick, dont le savoir-faire en matière d'organisation d'événements nautiques n'est plus à démontrer (Route du Rhum, Transat Jacques Vabre, Transat Ag2r, Trophée BPE...). De l'autre, Brest, ville au passé maritime très chargé. En effet, la cité du Ponant est le lieu historique des grands rendez-vous maritimes comme les départs et arrivées des tours du monde. En solitaire comme en équipage. À l'endroit comme à l'envers.

Renouer avec son passé

Hélas, depuis quelques années, Brest, pourtant leader dans la décennie 80-90, avait pris quelques ris dans la grand-voile. Il était temps qu'elle renoue avec sa grande tradition maritime. Le maire, François Cuillandre, était demandeur. Comme Pierre Bojic, directeur général de Pen Duick, qui avait cette idée en tête depuis un moment : « Aujourd'hui, on fait le constat que la catégorie des multicoques est en pleine mutation : elle se cherche. Pour ces bateaux-là, l'océan Atlantique est devenu un terrain de jeu trop étroit. Ils ne peuvent plus s'exprimer qu'autour du monde ».

« Créer un déclic »

Marins comme terriens rêvaient de voir un jour, des géants comme « Idec » et « Sodeb'O » ensemble sur la même ligne de départ. En décembre 2011, ce sera possible : « En lançant cette nouvelle course baptisée "Brest Ultime Challenge", on veut également créer un déclic chez les marins, leur envoyer un signal fort. On espère avoir un engouement autour de ce projet. Un peu comme le Vendée Globe qui est né parce qu'un marin, Philippe Jeantot, a dit un jour qu'il fallait tourner autour du monde sur des monocoques ». En 1989, c'était un défi un peu fou. On connaît la suite... En proposant cette course de géants en 2011, soit une année sans Route du Rhum, ni Vendée Globe, les organisateurs veulent laisser le temps aux skippers intéressés de monter des projets, puis de construire les bateaux.

« C'est un beau projet »

Pour l'heure, « Idec » (Joyon), « Sodeb'O » (Coville) et « Castorama » (trimaran d'Ellen MacArthur en 2005) sont les trois plate-formes les plus au point pour ce type de course. Si on y ajoute des unités plus anciennes comme « Warta Polpharma » (ex « Commodore Explorer ») et Doha (vainqueur de l'Oryx Quest) et quelques bateaux neufs, les organisateurs peuvent tabler sur huit multis engagés. Le départ est programmé pour le 30 décembre 2011. « Ça tombe un vendredi : ce n'est pas un bon jour pour les marins. Il faudra peut-être qu'on les fasse partir la veille, a expliqué François Cuillandre. C'est un beau projet pour les Brestois. De plus, le tout nouveau port du Château sera, pour les bateaux, comme un écrin magique en plein coeur de la ville ».

ROUTE DE L’OR




Partis de New York mercredi 16 janvier, à 17h29 (heure française), Lionel Lemonchois et l’équipage de Gitana 13 entament leur deuxième semaine de mer sur la Route de l’Or (New York – San Francisco par le Cap Horn). Et déjà, le maxi-catamaran de 33 mètres armé par le Baron Benjamin de Rothschild navigue dans l’hémisphère Sud.

Après huit jours de navigation et plus de 4 000 milles parcourus, Lionel Lemonchois dresse un premier bilan : « Ca n’a pas chômé à bord de Gitana 13 ces derniers jours ! Nous avons été beaucoup secoués sur cette première partie et tout le monde a répondu présent à la cadence imposée. Il y a eu du rythme et du travail en permanence sur le pont, mais quand je regarde notre temps de passage à l’équateur je me dis que cela valait le coup. Nous nous étions fixés 6 à 7 jours, c’est chose faite. Nous avons essayé de naviguer prudemment mais rapidement. Pour l’instant, cette méthode est payante car le bateau est nickel, à 100 % de son potentiel. »

Une gestion parfaite du matériel à laquelle s’ajoute la satisfaction d’une très belle trajectoire depuis leur départ de New York : « Nous avons parcouru seulement 50 milles de plus que l’orthodromie (la route directe, ndlr). Puis, le vent a été de notre côté et bien que nous ayons dû réaliser beaucoup de changements de voiles, nous naviguons sur le même bord depuis plus de 6 jours » notait le skipper.

Fidèle à sa réputation, la Zone de Convergence Inter-Tropicale a une fois de plus créé la surprise … Quelques heures avant le passage de Gitana 13, les prévisions météorologiques annonçaient un Pot-au-Noir particulièrement actif, avec au programme de violents grains orageux. Mais c’est avec son autre facette – celle des calmes plats – que Lionel Lemonchois et ses hommes ont du composer : « Cette traversée m’a fait penser à ce que nous avions connu à bord de Orange II, lors du Trophée Jules Verne 2005. Du tout petit temps, l’absence totale de grains et pas un nuage à l’horizon. Cela ressemblait plus à un beau ciel d’alizé ! » Un contexte dans lequel l’équipage du maxi-catamaran a franchi l’équateur ce mercredi à 8h24 (heure française), 6 jours 14 heures 52 minutes après avoir doublé le Phare d’Ambrose

A bord, cette arrivée dans l’hémisphère Sud a été l’occasion pour quatre des dix équipiers - Olivier Wroczynski, Léopold Lucet, Fred Le Maîstre et David Boileau, de célébrer leur premier passage d’équateur.

Depuis sa sortie du Pot-au-Noir l’équipage de Gitana 13 a retrouvé progressivement un flux plus soutenu en touchant les vents d’Est de l’Anticyclone de Sainte-Hélène. Le maxi catamaran armé navigue c par le travers de Recife, au nord-est du Brésil.
En franchissant l’équateur mercredi 23 janvier à 8h24, après 6 jours 14 heures et 52 minutes de mer, Lionel Lemonchois et ses neuf hommes d’équipage signent d’ores et déjà une très belle performance sur la route qui mène Gitana 13 de New York à San Francisco.

Si pour quatre des dix marins du bord, cette arrivée dans l’Atlantique Sud constituait une première, il s’agissait là du 13ème passage d’équateur pour Lionel Lemonchois. d.

Les prévisions pour les prochains milles
Les vitesses moyennes, qui avaient chuté aux alentours des 10-15 nœuds depuis plus de 24 heures, sont repassées la nuit dernière au-dessus de 20 nœuds. Un rythme qui devrait encore s’accélérer dans la journée, puis se maintenir près de 48 heures. « La suite semble plutôt bien se présenter pour nous et la descente vers le cap Horn s’annonce rapide malgré un passage délicat à négocier d’ici deux jours. Nous naviguerons tout d’abord au vent de travers, avant de toucher du portant en face de Rio de Janeiro puis de retrouver du reaching pour finir sur le Horn » précisait le navigateur embarqué, Dominic Vittet.

_Les vitesses moyennes se situent à nouveau entre 20 et 25 nds dans les alizés de sud-est à 15/19nds. Ces alizés vont devenir de plus en plus instables samedi 26 à l'approche de la dépression orageuse en formation sur le 20ème Sud (cf illustration). Ce système constitue une véritable difficulté puisque le vent dans cette zone est proche de ce qui peut être observé dans le pot au noir."