lundi 12 mai 2008

ARTEMIS TRANSAT DERNIÈRES NOUVELLES



Après 24 heures de course, pas de surprise, les titans mènent le bal. Vincent Riou, Sébastien Josse, Michel Desjoyeaux ou encore Loick Peyron n’ont pas raté leur entrée dans le match.

Ils progressent actuellement dans le Sud d’un anticyclone et profitent d’un flux de secteur Nord/nord-ouest établi. En début d’après midi, Vincent Riou relevait 12 nœuds de vent et pointait à 16h00 la 3ème position à la vitesse de 14,4 noeuds. Il a en effet cédé la place de leader qu’il occupait ce matin à Sébastien Josse, décalé une quinzaine de milles dans son Sud en compagnie de Michel Desjoyeaux. Un écart latéral qui pourrait permettre à « Jojo » et « Mich Desj » de progresser plus rapidement dans les heures à venir.

 Sébastien Josse - BT : « Les conditions climatiques ont permis une douce entrée en matière. Je n’ai même pas eu le mal de mer, moi qui y suis parfois sensible en début de course. Ca a accéléré tout de suite et on est vite entré dans le jeu. Mais mes premières sensations sur le bateau sont top... Hier soir, on a manœuvré pas mal vu les conditions instables. Et ce matin, je suis là où je voulais être. Je crois que ça va se compliquer dans les heures à venir pour ceux qui sont plus au Nord quand on touchera le premier front. Mais la météo évolue vite et il reste beaucoup d’incertitude. Les prévisions ne sont pas toutes d’accord ! Je suis heureux d’être là et je vois la vie en rose pour les prochaines 36 à 48 heures ! ... BT est un super bateau avec de bonnes sensations, un bon équilibre et une bonne vitesse. C’est la première fois qu’on navigue avec la concurrence, et je suis très satisfait du résultat, il tient bien la cadence. Je tire un bilan très positif de cette prise en main un peu particulière parce qu’en course. Il est tellement agréable, et les conditions aussi que je m’octroie des moments de barre dès que je peux. »

 Michel Desjoyeaux - Foncia : « Ce midi, je suis sous spinnaker et il y a un peu plus de vent dans le Sud du parcours ! On commence à tirer les bénéfices de cette petite glissade vers la gauche… Je ne vois personne à l’horizon à cause de la mauvaise visibilité et en sus, les « Nordistes » sont déjà à plus de trente milles plus au Nord. Je pense que Loïck et Armel ont voulu rester au contact et ils nous ont laissé glisser dans la nuit… C’est peut-être plus utile pour l’avenir. ... En fait, je m’en sors pas mal puisque les écarts sont faibles entre les six premiers et il y a déjà un petit décalage en latitude qui est intéressant… Je suis le plus au Sud avec Sébastien Josse : cela veut dire que je n’ai pas trop mal marché. Cette nuit nous avons tous navigué sous foc solent, et depuis quelques heures nous sommes sous gennaker avec des bouffées d’air qui font accélérer. Le vent de Nord d’une douzaine de nœuds de cette nuit commence à faire place à une brise de Nord-Est d’une quinzaine de nœuds et je vais envoyer le spinnaker avant midi. La nuit s’est finalement bien passée avec un peu de veille au radar et un peu de manoeuvres… ».

 Vincent Riou - PRB : «  Cette nuit, j’ai été le premier à plonger sous gennaker mais j’aurais du continuer un peu. Je n’ai pas osé. J’étais tellement loin de la route que je n’ai pas voulu prendre trop de risques. Actuellement, j’ai 12 nœuds de vent, cela bouge pas mal. Ca va être notre quotidien pendant trois ou quatre jours. J’ai un peu dormi cette nuit. Le départ était plutôt tranquille mais on s’est fait avoir par Loick (Peyron) et Armel (Le Cleac’h). Au final, je m’en sors pas mal. De toute façon, au départ, mon placement était vraiment un choix pré déterminé en fonction de ce qui était prévu pour la suite. Cette nuit, il va y avoir de l’air mais je pense que Sébastien (Josse) et Michel (Desjoyeaux) auront plus de pression là où ils sont. »
Infos prese teams PRB / BT / Foncia

Alex Bennett reports from Fujifilm
"Fantastic start, great to see such ahuge spectator fleet - lots of cheering going on! It was like a yacht race in France, which is nice to see for an English race. Tricky sailing went from 3rd to 8th... We're doing around 8 knots with mainsail and spinnaker, wind around force 4 from the east and lots of fog. Sailed into hole last night, no wind at all, boat got into irons heading into wind so had to drop spinnaker to turn boat round. The time it took me to do so 2 boats sailed past! Bit of a pain but that's yacht racing! Today is looking fairly light winds no more than 20 knots, more likely 15 knots and variety of directions. So it’s important to be in right position when winds shift. Not strong winds which is good and good to be sailing in this direction with the spinnaker! It's only right we say a very big thank you to the people of Plymouth for support - leaving the dock there as a massive amount of cheering and waving. Great to see so many people turn up to see us go and watch the start. A special thanks from onboard Fujifilm to them."

Miranda Merron gets a Cessna send off
Miranda Merron reports in on day 1 of the Artemis Transat in 6th place, just 8 miles from the leader. "Not ideal conditions to be down below, as peasoup fog this morning, and wind up and down. The radar is on. We were totally spoilt yesterday with the light wind and sunshine for the start (4 west chosen by Ancasta – probably the nicest weather I will see for a while). Two hours later, the wind died
to nothing. My brother did a couple of fly bys in his Cessna, which was pretty cool. Eventually the wind filled in before sunset, strong enough for Giovanni Soldini to take off like a robber's dog in his rocketship. Alex was just behind, and during the night, Clarkee was nearby, as was Halvard, and another 3 boats in front. Got no idea where anyone is now, though all will become clear in half an hour." 
"A big thank you to Grapefruit Graphics who did the 'Hamble - the home of yachting' logos, and Steve Hayles of GRIB US for the pre-race weather brief. I am at 6 west, so thanks to the BP Oil Terminal for the fog!! Thanks also to the extended shore team for sending me off yesterday - hope you all enjoyed the party last night. Got to go and change sails.


Classement à 16h00 :
 1 BT à 2696,3 de l’arrivée - V 12,2 
 2 FONCIA à 2701,6 de l’arrivée et à 5,3 du 1er - V 13,4 
 3 PRB à 2702,9 de l’arrivée et à 6,6 du 1er - V 14,1 
 4 Generali à 2707,1 de l’arrivée et à 10,8 du 1er - V 14,2 
 5 Gitana Eighty à 2709,1 de l’arrivée et à 12,8 du 1er - V 12,4 
 6 Brit Air à 2710,2 de l’arrivée et à 13,9 du 1er - V 13,3 
 7 Safran à 2718,8 de l’arrivée et à 22,6 du 1er - V 13,8 
 8 Roxy à 2737,3 de l’arrivée et à 41,0 du 1er - V 10,7 
 9 Akena Vérandas à 2740,2 de l’arrivée et à 43,9 du 1er - V 11,8 
 10 Aviva à 2747,3 de l’arrivée et à 51,0 du 1er - V 9,8 
 11 Cervin EnR à 2748,6 de l’arrivée et à 52,3 du 1er - V 11,1 
 12 Pakea Bizkaia 2009 à 2754,7 de l’arrivée et à 58,4 du 1er - V 9,1 
 13 Spirit of Weymouth à 2794,1 de l’arrivée et à 97,9 du 1er - V 9

CLASSEMENT CLASS 40
1. Telecom Italia
2. Mistral Loisirs - Pole Santé +2nm 2778.9nm 14 mins
3. Custo Pol +6nm 2782.9nm 38 mins
4. Beluga Racer +6nm 2782.9nm 38 mins
5. Appart' City +7nm 2783.1nm 43 mins
6. 40 Degrees +8nm 2784.5nm 53 mins
7. Clarke Offshore Racing +10nm 2786.2nm 1.1 hrs
8. Groupe Royer +12nm 2788.9nm 1.2 hrs

ASTUCE DE TRANSAT

Détecteur de glace

Développé par la société Sagem, un détecteur d’objet flottant non identifié (OFNI) est en cours de mise au point sur le 60 pieds de Marc Guillemot. Safran va à l’occasion de The Artemis Transat, tester ce prototype qui doit permettre surtout d’alarmer le solitaire lors du Vendée Globe dans les mers du Sud. « Le principe s’appuie sur une caméra miniature thermique en tête de mât qui détecte tous les objets qui présentent une différence de température significative par rapport à l’environnement. La Sagem développe cette technologie pour l’industrie et le bateau sert de banc test essentiellement pour identifier les growlers, les morceaux de glace dérivante issus de la fonte des icebergs. Pour l’instant, le système enregistre les images thermiques et le logiciel va stabiliser l’image pour la définir sur un champ de vision d’un mille devant l’étrave. Le principe a été développé avec des jumelles utilisées par la SNSM pour repérer par un « écho thermique », la tête d’un homme à la mer… » Ce matériel sera installé dans sa version définitive sur Safran pour le prochain Vendée Globe, le système permettant alors de circonscrire l’objet, de l’identifier comme un danger possible, d’alarmer le skipper. Ce projet pourrait intéresser autant les coureurs autour du monde, en solitaire ou pour un Trophée Jules Verne, mais aussi les cargos et les bateaux de pêche qui naviguent dans des zones froides.

Départ Miranda Merron

Départ Halvard Mabire

Départ Giovanni Soldini

Départ Groupe Royer

Départ : Alex Bennett, Fujifilm

ARTEMIS TRANSAT




La flotte dans un mouchoir

Partie dimanche de Plymouth, la 13e édition de la Transat anglaise en solitaire, baptisée The Artemis Transat, donne pour l’instant lieu à une bataille serrée, puisque ce lundi matin, ils sont six bateaux en huit milles. C’est Armel Le Cléac’h (Brit Air) qui mène les débats avec 1 petit mille d’avance sur Vincent Riou (PRB), 2 sur Loïck Peyron (Gitana Eighty), 5 sur Sébastien Josse (BT), 7 sur Michel Desjoyeaux (Foncia) et 8 sur Yann Eliès (Safran). Contrairement à ce qui se passe d’habitude sur cette course, réputée pour sa difficulté en raison de vents contraires et du froid, les monocoques ne devraient guère souffrir lors de leur traversée de l’Atlantique, puisque du petit temps est annoncé pendant 3-4 jours.

Créée en 1960, la Transat anglaise fait partie des monuments de la course à la voile. Lors de sa première édition, il avait fallu 40 jours au Britannique Francis Chichester pour traverser l’Atlantique à bord de son Gipsy Moth III. Quatre ans plus, un jeune Français inconnu du milieu vient lui donner une leçon de voile en s’adjugeant la course en seulement 27 jours. Il avait construit un bateau spécialement pour cette course : Pen Duick II. Son nom ? Eric Tabarly. Sa victoire va avoir un retentissement énorme des deux côtés de la Manche. Le Français vient de battre les Anglais chez eux. Sa préparation marque le début de la professionnalisation de la voile de compétition et de la suprématie française dans les courses en solitaire. La Transat anglaise va en être le témoin. La course a été remportée par les plus grands navigateurs de l’Hexagone : Alain Colas (1972), Eric Tabarly (1964 et 1976), Yvon Fauconnier (1984), Philippe Poupon (1988), Francis Joyon (2000), Michel Desjoyeaux (2004) et Loïc Peyron (1992 et 1996).

Cap vers le triplé ?
Le Breton y pense, mais il n’est pas le seul à vouloir graver un peu plus profond son nom dans la légende… Michel Desjoyeaux a également pris le départ de la course. Surnommé le Professeur dans le milieu pour sa manie de tout remporter (Vendée Globe, Route du Rhum, Transat anglaise, Solitaire du Figaro, etc.), il se verrait bien lui aussi réaliser le doublé. La course ne se résumera pas néanmoins à un duel entre ces deux vieux loups de mer. Dans leur sillage, le couteau entre les dents, on a pu apercevoir Vincent Riou (vainqueur du dernier Vendée globe), Sébastien Josse, Armel Le Cléac’h, Yann Eliès et Marc Guillemot, tous candidats à sa succession lors du prochain tour du monde en solitaire.

Et les Anglais ?Candidat très sérieux à la victoire, Mike Golding n’a pas pris le départ, paralysé par un problème de quille, mais il faudra surveiller sa compatriote Dee Caffari. En soixante-pieds, la victoire devrait donc se disputer entre français. En quarante-pieds, l’autre classe au départ, le plateau est plus hétéroclite. On y retrouve des coureurs professionnels comme Benoît Pernaudeau ou Givanni Soldini, des amateurs éclairés comme Thierry Bouchard et des jeunes talents aspirants à devenir professionnels comme Yvan Noblet, Christophe Coatnon, Louis Duc ou Boris Hermann.

L’analyse de Jean-Luc Nélias

Jean-Luc Nélias, navigateur et spécialiste du routage, analyse tous les matins les choix stratégiques des treize solitaires entre Plymouth et Boston. Après moins d’une journée de mer mais une première nuit active, voici la situation de la flotte vu par un routeur à terre…

Grossièrement, on peut dire que la trajectoire d’un bateau de course ressemble un peu à la trajectoire d’un vaisseau spatial qui utilise la gravitation des astres pour accélérer ou maintenir sa vitesse tout au long de son périple. Dans le cas de la navigation océanique, les bateaux vont « graviter » autour de centres d’action que l’on appelle « basse pression » ou « haute pression ». En général, les vents les plus forts sont situés en périphérie des centres d’action. Attention car dans leurs milieux, il n’y a pas de vent et si on passe trop loin, on se rallonge la route. Un des derniers paramètres, c’est que ces centres d’action apparaissent, se déplacent plus ou moins vite et disparaissent.

Les météorologues, avec l’assistance d’ordinateurs extrêmement puissants, fournissent des prévissions de tous ces mouvements et il reste donc au skipper à calculer sa route là encore grâce à l’informatique. Son expérience, ses observations, sa lucidité, ses ambitions… vont lui permettre d’interpréter, de paramétrer ses logiciels et d’arbitrer entre les différents modèles météorologiques qu’il reçoit à bord. Pour rajouter un peu de piment, les modèles météorologiques sont rarement identiques et il faut de temps en temps, faire confiance à son intuition pour trouver le bon chemin.

CLASS 40 : SOLDINI EN TÊTE

1. Telecom Italia +0nm 2795.4nm NA
2. Mistral Loisirs - Pole Santé +1nm 2796.7nm NA
3. Beluga Racer +5nm 2800.1nm 37 mins
4. Appart' City +5nm 2800.8nm 34 mins
5. Custo Pol +6nm 2801.6nm 39 mins
6. 40 Degrees +7nm 2802.4nm 51 mins
7. Clarke Offshore Racing +9nm 2804.3nm 1.1 hrs
8. Groupe Royer +12nm 2807.5nm 1.2 hrs

TRANSAT AG2R : UN RUSH FINAL COMPLIQUÉ




Lundi à l'aube, le duo Guérin-Poupon à bord de Solarinox, crédité d'une belle vitesse de près de 10 nœuds, prend la 3ème place aux dépens de la paire de Cercle Vert. SNEF-Cliptol Sport, mené par le tandem Pellecuer-Mouren, toujours premier, a pris ses distances avec l'équipage de Concarneau-Saint Barth (Péron-Danet) : il affiche 26 milles d'avance. Aux abords des îles, ça chauffe sous les tropiques ! Le leader du jour doit contenir les attaques de concurrents qui ont un atout majeur dans leur cockpit : chacun a un fils des îles à bord...


En approche des petites Antilles, difficile de savoir qui l'emportera. En revanche, on devine déjà que les locaux de l'arrivée auront leur mot à dire dans le dénouement de cette 9ème Transat AG2R. Luc Poupon à bord de Solarinox et Miguel Danet sur Concarneau-Saint Barth connaissent le plan d'eau aux abords de Gustavia comme le fond de poche de leur ciré. Le premier a élu résidence à Saint Barth depuis de nombreuses années et son sens de l'analyse météo promet de faire des étincelles. Le second, enfant du pays et un marin « pur tropiques », saura défendre comme il se doit sa position d'outsider auquel tout est permis. Ce matin Solarinox, 3ème et visiblement bien installé pour ne pas quitter le podium, ne cesse de grappiller de milles. Victoire ou podium, tous les espoirs sont permis…

Epilogue épicé
Sur cette édition 2008, à la veille de l'arrivée, l'incertitude l'emporte encore. Mais une chose est d'ores et déjà garantie : c'est bien sur le mode du match race, façon régate au contact que va se jouer l'épilogue d'une Transat AG2R pour le moins relevée et épicée. Le meilleur est toujours pour la fin a-t-on l'habitude de dire. C'est bien parti pour au regard de la progression des quatre bateaux en lice pour se partager les trois places du podium. Ils se tiennent ce matin en 43 milles à 220 milles de l'arrivée.

Ils arrivent et ils sont en approche de Gustavia, le port d'une petite île des petites Antilles découverte en 1493 par Christophe Colomb. Le plus Sud, Solarinox semble vouloir longer tous les îlots et îlets qui jalonnent le parcours. La Dominique, Marie Galante, la Guadeloupe, Antigua… Des noms qui font rêver jusqu'à Saint Barth, véritable île de la tentation pour les 23 équipages en route vers les douceurs tropicales. En tout cas, les navigateurs du bord toujours aussi inspirés, tracent leur sillon avec bonheur et réussite sur une route plus Sud. Flashés à 9,8 nœuds de vitesse instantanée, tout porte à croire que le vent du succès souffle dans leurs voiles. Leur route montre qu'ils ont vont jouer le long des côtes, et miser sur les effets de vent qu'elles génèrent.

Premiers et heureux

Premier, SNEF-Cliptol Sport profite à plein de sa position. Jean-Paul Mouren et Laurent Pellecuer ne boudent certainement pas leur plaisir d'ouvrir la voie vers Saint Barth et la ligne de la délivrance. Et ça s'entend ! Ils ont beau avoir des locaux aux basques, les deux complices du bord, sortes de Ying et Yang de la course au large, en ont vu d'autres. Pour l'heure, ils font encore parler leur complémentarité de la plus belle manière. Ils sont premiers, ils affichent 26 milles d'avances sur leurs plus proches poursuivants.Vitesse, inspiration, précision et énorme motivation pour s'offrir le plus cadeau qu'il soit dix ans après leur première Transat AG2R : il ne leur manque rien pour contenir les deux équipages lancés à leurs trousses. Au Sud de la France aussi, il y a des îles baignées de soleil, de vraies îles de la tentation…

PÉKIN MUSCLE SA MARINE DE GUERRE



La Marine de guerre chinoise s’accroît de manière spectaculaire. En 2012, elle sera la seconde flotte du monde !

Toutes les Marines de guerre occidentales sont contraintes pour des raisons budgétaires de réduire la voilure. Mais dans le même temps, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde et le Japon développent leur puissance navale, souligne Bernard Prézelin, auteur de « Flottes de combat ».
Même les États-Unis réduisent la toile
La première flotte de combat reste l’américaine. Mais pour la première fois, elle descend au-dessous de la barre des trois millions de tonnes. Bush fils voulait développer la flotte, seulement la guerre en Irak coûte très cher. Avec 1,1 million de tonnes, la Marine russe arrive loin derrière, en seconde position. Elle a repris un peu de couleurs avec Poutine. Pour la première fois depuis la guerre froide, elle a déployé lors de l’hiver 2007-2008 une escadre composée du porte-avions Kuznetsov, d’un croiseur lance-missiles, de deux destroyers, de deux pétroliers ravitailleurs et de deux remorqueurs de haute mer en Atlantique et en Méditerranée. Une façon de montrer à la face du monde que la Russie était de retour sur les mers.

.. Pour Bernard Prézelin, cette démonstration de force ne compense pas le retard accumulé depuis quinze ans dans le renouvellement de la flotte et dans l’entretien des navires existants. La Marine qui monte en puissance (et très vite !), c’est celle de la Chine, avec un tonnage de près de 850.000 tonnes. La puissance navale croit de plus de 15 % par an ! C’est plus du quantitatif, du rustique que du qualitatif. Il n’empêche. La Chine s’équipe de pétroliers ravitailleurs, cela veut bien dire qu’elle veut se déplacer sur les mers. Elle n’hésite pas à déployer ses bâtiments de combat loin de leurs bases, comme cela a été le cas l’an dernier avec l’envoi en Russie, Grande-Bretagne et France d’un destroyer lance-missiles accompagné d’un pétrolier ravitailleur.
Un drôle de casino !
Le porte-avions russe Varyag, acheté par un homme d’affaires chinois pour en faire un prétendu casino flottant est en train de se transformer en porte-avions école ! Depuis 2001, les Chinois ont construit deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, deux sous-marins nucléaires d’attaque, 14 sous-marins classiques, six destroyers lance-missiles, 15 frégates, 20 bâtiments de débarquement, un transport de chalands de débarquement, trois pétroliers ravitailleurs. Sans compter les achats faits à la Russie : huit sous-marins, quatre destroyers lance-missiles...

A lire
« Flottes de combat » de Bernard Prézelin aux Éditions Maritimes. 195 euros.

http://www.intelink.info/fre

TRANSMANCHE. BÉRANGER PIÉGÉ, DUTHIL S’IMPOSE



Frédéric Duthil a remporté hier la Transmanche en Figaro, dépassant Nicolas Béranger sur le fil.

« Nico est le gagnant de la Transmanche en Figaro, je suis le vainqueur ball-trap », tels étaient les propos très sportifs de Frédéric Duthil (Distinxion Automobile) dimanche midi, le premier à couper la ligne d'arrivée de la Transmanche en double Le Télégramme à l’Aber-Wrac’h.
Béranger pris au piège
Déçu, mais acceptant la situation, Nicolas Béranger (Kone ascenseur) s'en voulait d'être resté coincé dans une bulle sans vent à 2 milles de la balise du Libenter, marquant l'entrée de l'Aber-Wrac'h. « Nous étions à l'horizon et voyant Nico scotché, nous sommes passés à l'extérieur. J'étais le premier du paquet et ne m'attendais pas à une victoire », précisait Frédéric. Nicolas Béranger avait mené la course quasiment de bout en bout, passé le brise-lames de Plymouth en tête de la flotte, inspirant le respect de ses concurrents. Une situation comme celle-là, montre l'importance de l'expérience de la Transmanche en double, à trois mois de l'arrivée de La Solitaire à l'Aber-Wrac'h.

Catherine Chabaud et Jean-Marie Patier (Made in Love), dans le groupe Course au Large, ont ajouté à leur bonheur de naviguer ensemble celui de gagner dans leur série. Huitièmes l'an dernier, premiers cette année : la progression est belle. « Le parcours est superbe, magnifique, avec un beau plateau. Il y a peu de courses offshore en double, et il y a toujours une histoire dans la Transmanche. Un moment nous avons vu un cargo qui disparaissait dans le brouillard, ce fut notre tour quelques instants après ». Guy Jestin et Matthieu Leys (Praia Branca) ont été les meilleurs en Pogo 8.50. Leur série a été classée au niveau du brise-lames de Plymouth, comme celles des Régate et des Course. Côté Course, Nicolas Letrocquer et Frédéric Tanguy (Aquarius 2) ont fait le meilleur temps. Florian Blanchard et Erwan Le Guilloux (Fantomas) ont été les seuls à se claser chez les Régate... Vent faible, brouillard, conditions orageuses : la météo a joué des tours à de nombreux équipages. seuls 30 d’entre-eux - sur 63 au départ- ont pu être classés.
Daniel Dagorn


CLASSEMENT.
1. J.-M. Patier/C. Chabaud, Made in Love (SR Trinité) ; 2. P. Farcy/A. Farcy Huon, Cavok (YCR Brest); 3. G. Le Vaillant/A. Leroux, Bidourik-CCI 22 (CN Plérin); 4. A. Bekkers/Y. Bekkers, Jolly Jumper by Exin (SN Trinité); 5. B. Lucas/J.-L. de la Bernardie, Ouanalao Blues (SR Brest/Usam voile). (21 inscrits). Pogo 8.50. 1. G. Jestin/M. Leys, Praia Branca (SR Brest); 2. C. Dousson/S. Fleury, Kumquat (EV Trebeurden/Spi d'Oc). (7 inscrits). Course. 1. N. Letrocquer/F. Tanguy, Aquarius 2 (SR Concarneau); 2. L. Guyader/C. Leaustic, Le Gall Plafonds (ANSAP); 3. L. Labaeye/J. Greiveldinger, Petite Ourse (SR Brest/CN St-Cast); 4. P. Penven/B. Saliou, Biddulphia (SR Brest/Usam voile); 5. R. Moignard/L. Courtois, Alto (SR Fécamp/YC Trebeurden). (10 inscrits). Régate. 1. F. Blanchard/E. Le Guilloux, Fantomas (YC Odet/CN île Tudy). (6 inscrits). Figaro 2. 1. F. Duthil, Distinxion-automobile (CMV Saint-Brieuc); 2. G. Veniard, Macif (SR Rochelaises); 3. N. Béranger, Kone Ascenseurs (SN Sanary); 4. R. Attanasio, DCNS (SR Concarneau); 5. F. Gabart, Espoir Région Bretagne (CN Nice); 6. A. Loison, Allmer Ineo-Suez (YC Cherbourg); 7. I. Joschke, Synergie (SN Trinité); 7 bis. D./Bouillard/P. Bouillard, Medevent (SN Plérin/SR Rochelaises); 8. D. Cloarec, Leclerc Mobile (YC Morlaix); 9. L. Gouezigoux, Baie de Saint-Brieuc (SN St-Quay-Portrieux); 10. F. Rivet, Ti Wai II (APC voile sportive). (19 inscrits).

Projet Natura 2000 en mer : les élus inquiets



Alors que la copie est à remettre mi-juin, les élus s'inquiètent des périmètres de protection des oiseaux et espèces marines. À Noirmoutier, une motion demande qu'on prenne le temps de la réflexion.
On connaissait Natura 2000 à terre, voici désormais la version en mer. L'adaptation au domaine marin des secteurs préservés a été prévue en 2006 par la loi sur l'eau. Dans le même temps, les scientifiques se sont mobilisés pour fixer une liste de sites en mer susceptibles de protéger les oiseaux mais aussi les zones d'habitat de certains poissons, mammifères marins, coraux, etc.
Les préfets de la région et du domaine maritime vendéen ont été invités à entamer, en novembre 2007, une concertation afin que puisse être proposé, mi-juin 2008, un ensemble de secteurs répondant à des critères scientifiques de biodiversité et présentant une cohérence écologique. Actuellement, les délimitations de ce périmètre sont présentées aux élus, comme ce fut le cas, vendredi soir, à la communauté de communes de Noirmoutier.

Le président communautaire, Noël Faucher, s'est étonné « de la précipitation dans laquelle s'est engagée cette concertation et du peu d'information qui nous a été transmise. Cette démarche ressemble à celle qui avait mené en 1996 pour la désignation du premier site Natura 2000 et qui avait été largement critiquée sur la forme. Il aurait été nécessaire, surtout pour ceux qui viennent d'être élus, d'avoir un peu plus de temps pour s'informer et comprendre l'enjeu d'un dossier d'une grande complexité. »

Les élus de l'île ont ainsi adopté une motion qu'ils vont transmettre au préfet de la Vendée, au préfet maritime et au préfet de région, souhaitant « disposer d'un temps supplémentaire de réflexion et d'être informés plus précisément du contenu juridique et des conséquences qui en découlent ». Ils ont aussi demandé une cartographie à une échelle plus lisible, soit 1/10 000e. Ils regrettent « d'avoir à émettre un avis sur un périmètre sans connaître au préalable les contraintes qui seront imposées aux pratiques et leur évolution à l'intérieur de ce secteur ».

Le périmètre englobe en effet des zones fréquentées par les pêcheurs à pied professionnels, les ostréiculteurs, sans compter les zones de pêches exploitées par les marins pêcheurs. « Il est étonnant de voir, par exemple, qu'il n'englobe pas l'ensemble des zones maritimes situées autour de l'île de Noirmoutier puisqu'il s'arrête, de manière franche, au niveau de La Guérinière, pour exclure toute la frange littorale de Barbâtre et des Pays de Monts jusqu'à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. »

Autre constat : les élus municipaux et communautaires sont amenés à se prononcer, mais non « les professionnels et autres acteurs susceptibles d'êtres concernés ».

Les élus noirmoutrins ne comptent pas rester isolés : « Nous allons solliciter les autres communes du littoral amenées à délibére