lundi 12 mai 2008

ARTEMIS TRANSAT




La flotte dans un mouchoir

Partie dimanche de Plymouth, la 13e édition de la Transat anglaise en solitaire, baptisée The Artemis Transat, donne pour l’instant lieu à une bataille serrée, puisque ce lundi matin, ils sont six bateaux en huit milles. C’est Armel Le Cléac’h (Brit Air) qui mène les débats avec 1 petit mille d’avance sur Vincent Riou (PRB), 2 sur Loïck Peyron (Gitana Eighty), 5 sur Sébastien Josse (BT), 7 sur Michel Desjoyeaux (Foncia) et 8 sur Yann Eliès (Safran). Contrairement à ce qui se passe d’habitude sur cette course, réputée pour sa difficulté en raison de vents contraires et du froid, les monocoques ne devraient guère souffrir lors de leur traversée de l’Atlantique, puisque du petit temps est annoncé pendant 3-4 jours.

Créée en 1960, la Transat anglaise fait partie des monuments de la course à la voile. Lors de sa première édition, il avait fallu 40 jours au Britannique Francis Chichester pour traverser l’Atlantique à bord de son Gipsy Moth III. Quatre ans plus, un jeune Français inconnu du milieu vient lui donner une leçon de voile en s’adjugeant la course en seulement 27 jours. Il avait construit un bateau spécialement pour cette course : Pen Duick II. Son nom ? Eric Tabarly. Sa victoire va avoir un retentissement énorme des deux côtés de la Manche. Le Français vient de battre les Anglais chez eux. Sa préparation marque le début de la professionnalisation de la voile de compétition et de la suprématie française dans les courses en solitaire. La Transat anglaise va en être le témoin. La course a été remportée par les plus grands navigateurs de l’Hexagone : Alain Colas (1972), Eric Tabarly (1964 et 1976), Yvon Fauconnier (1984), Philippe Poupon (1988), Francis Joyon (2000), Michel Desjoyeaux (2004) et Loïc Peyron (1992 et 1996).

Cap vers le triplé ?
Le Breton y pense, mais il n’est pas le seul à vouloir graver un peu plus profond son nom dans la légende… Michel Desjoyeaux a également pris le départ de la course. Surnommé le Professeur dans le milieu pour sa manie de tout remporter (Vendée Globe, Route du Rhum, Transat anglaise, Solitaire du Figaro, etc.), il se verrait bien lui aussi réaliser le doublé. La course ne se résumera pas néanmoins à un duel entre ces deux vieux loups de mer. Dans leur sillage, le couteau entre les dents, on a pu apercevoir Vincent Riou (vainqueur du dernier Vendée globe), Sébastien Josse, Armel Le Cléac’h, Yann Eliès et Marc Guillemot, tous candidats à sa succession lors du prochain tour du monde en solitaire.

Et les Anglais ?Candidat très sérieux à la victoire, Mike Golding n’a pas pris le départ, paralysé par un problème de quille, mais il faudra surveiller sa compatriote Dee Caffari. En soixante-pieds, la victoire devrait donc se disputer entre français. En quarante-pieds, l’autre classe au départ, le plateau est plus hétéroclite. On y retrouve des coureurs professionnels comme Benoît Pernaudeau ou Givanni Soldini, des amateurs éclairés comme Thierry Bouchard et des jeunes talents aspirants à devenir professionnels comme Yvan Noblet, Christophe Coatnon, Louis Duc ou Boris Hermann.

L’analyse de Jean-Luc Nélias

Jean-Luc Nélias, navigateur et spécialiste du routage, analyse tous les matins les choix stratégiques des treize solitaires entre Plymouth et Boston. Après moins d’une journée de mer mais une première nuit active, voici la situation de la flotte vu par un routeur à terre…

Grossièrement, on peut dire que la trajectoire d’un bateau de course ressemble un peu à la trajectoire d’un vaisseau spatial qui utilise la gravitation des astres pour accélérer ou maintenir sa vitesse tout au long de son périple. Dans le cas de la navigation océanique, les bateaux vont « graviter » autour de centres d’action que l’on appelle « basse pression » ou « haute pression ». En général, les vents les plus forts sont situés en périphérie des centres d’action. Attention car dans leurs milieux, il n’y a pas de vent et si on passe trop loin, on se rallonge la route. Un des derniers paramètres, c’est que ces centres d’action apparaissent, se déplacent plus ou moins vite et disparaissent.

Les météorologues, avec l’assistance d’ordinateurs extrêmement puissants, fournissent des prévissions de tous ces mouvements et il reste donc au skipper à calculer sa route là encore grâce à l’informatique. Son expérience, ses observations, sa lucidité, ses ambitions… vont lui permettre d’interpréter, de paramétrer ses logiciels et d’arbitrer entre les différents modèles météorologiques qu’il reçoit à bord. Pour rajouter un peu de piment, les modèles météorologiques sont rarement identiques et il faut de temps en temps, faire confiance à son intuition pour trouver le bon chemin.

CLASS 40 : SOLDINI EN TÊTE

1. Telecom Italia +0nm 2795.4nm NA
2. Mistral Loisirs - Pole Santé +1nm 2796.7nm NA
3. Beluga Racer +5nm 2800.1nm 37 mins
4. Appart' City +5nm 2800.8nm 34 mins
5. Custo Pol +6nm 2801.6nm 39 mins
6. 40 Degrees +7nm 2802.4nm 51 mins
7. Clarke Offshore Racing +9nm 2804.3nm 1.1 hrs
8. Groupe Royer +12nm 2807.5nm 1.2 hrs

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