lundi 7 novembre 2005

Quelle place pour un sponsor ?

Théorèmes du sponsor

THEOREME

«LA VOILE EST DEVENUE SANS CONTESTE LE MEILLEUR SUPPORT POUR UNE ENTREPRISE SOUHAITANT UTILISER LE SPONSORING SPORTIF POUR ETRE VUE.» (Lettre Sport Finance & Marketing - Les Echos)

Les témoignages de commanditaires qui suivent, sont la preuve éloquente du bien-fondé de notre démarche.

Le sponsoring comme outil de promotion
La voile séduit toujours plus d'entreprises. Ce sport a également un fort impact interne.
En voile, les sponsors, qui donnent leurs noms aux bateaux, sont presque autant nommés que les skippers qu'ils soutiennent. En matière de visibilité, l'argument est de taille. Il incite même les entreprises à se pencher sur cette discipline quand il s'agit d'étudier une stratégie de parrainage sportif. "Bien sûr, ça a joué, reconnaît Henry Buzy-Cazaux, directeur général adjoint de Foncia, partenaire d'Alain Gautier. A la télévision, on voit l'enseigne du sponsor, c'est un avantage qui globalement paye."
Et la voile possède d'autres qualités. A commencer par son image : "Les Français ne lui associent aucun item négatif", avance Damien Cucumel, directeur des études chez Carat Sport. Son accessibilité se traduit également en termes d'investissement : "On peut s'y exprimer avec des budgets très différents suivant les classes de bateaux", explique Jean-François Communier de la Banque Populaire et président de l'Association des armateurs.
Enfin, la quantité d'annonceurs présents y est encore raisonnable : "Nous avons pris en compte l'aspect financier et l'encombrement avant de nous engager, précise Jacques Charpentier, directeur général de la Banque Covefi, . La voile est beaucoup moins exposée que le vélo, bien moins encombrée et moins coûteuse que le football." Autant de raisons qui font dire à Jean-François Communier qu'"il y a toujours plus de sponsors qui s'intéressent à la voile en général". Un investissement médiatique rentable. Aujourd'hui, la moyenne des budgets engagés par les armateurs pour soutenir un skipper en multicoque se situe aux environs de 1,5 million d'euros par an, 2 millions en comptant l'amortissement de la construction du bateau, sur des durées de trois à cinq ans.
Encore modestes, ces budgets assurent de manière quasi certaine de bons retours sur investissement, laissant la place à des retombées spectaculaires en cas de victoire ou d'événement particulier, toujours bien "couverts" par les médias.
Mais "la cerise sur le gâteau", comme le précise Henry Buzy-Cazaux, reste la puissance de la voile pour communiquer en interne. "La voile ne constitue pas une référence pour tous, explique-t-il. Mais on investit le sportif d'une mission : il doit nous représenter. Sous nos couleurs, il vit l'extraordinaire au quotidien. Si on arrive à associer les salariés à ce qu'il vit, qu'ils aiment la voile ou pas, le résultat est spectaculaire." La simplicité des marins, leur abord facile jouent énormément. Sur ce point, plus encore que sur les autres, l'ensemble des armateurs est unanime.
C’est que les sponsors ont bien compris l’intérêt de cette discipline un peu particulière, où le support, on l’aura remarqué, porte le nom du commanditaire. «La voile est un sport qui intéresse tout le monde et ne véhicule que des valeurs positives, qui correspondent bien à l’entreprise», assure Thierry Vittu, directeur général de la banque Covefi, . En vrac, tous les sponsors soulignent: la liberté, le courage, la performance, l’authenticité, le souci de la nature, l’aventure, la technologie, l’engagement... Des vertus appréciées par les temps qui courent. Dernier atout, et non des moindres, le sponsoring d’un multicoque est une affaire rentable. D’abord, parce que le ticket d’entrée n’est pas très élevé. Pour 1,5 à 2 millions d’euros par an pendant cinq ans, une PME peut se payer un trimaran. Ensuite, parce que les retombées sont garanties, ou presque: selon un sondage CSA de décembre 2000, 1,2 million de Français de 15 ans et plus déclarent naviguer régulièrement; 9,5 millions ont déjà embarqué au moins une fois sur un voilier. Depuis les exploits de Tabarly, la France s’est prise de passion pour la navigation en solitaire. Beaucoup des sponsors actuels devraient ainsi avoir rentabilisé leur investissement annuel avant même le départ de la Route du Rhum, bien que la mesure précise de cette rentabilité ne soit pas évidente. «Tout ce que je sais, explique Benoît Bonduelle, directeur général du groupe familial éponyme, c’est que j’ai récupéré en retombées médiatiques ce que j’ai investi dans le bateau.» Quant au vainqueur du Rhum, tous lui prédisent le jackpot, à l’instar de Primagaz, vainqueur en 1994 et en 1998. Soit de 10 à 15 fois l’investissement initial…
«Si le sponsoring n’est pas rentabilisé, il n’a pas lieu d’être», tranche Jean-François Communier, directeur adjoint de la communication du groupe Banques populaires et président de l’Association internationale des armateurs et commanditaires de compétition (Aiacc), le lobby des sponsors.
Andrew Pindar / PDG de Pindar : «Pindar est fier de s’associer à la voile. Depuis les 5 dernières années, nous avons développé un sailing team performant qui est le reflet de la dimension internationale dans laquelle évolue notre entreprise. Les bases de notre société sont en Grande Bretagne, là où nous avons commencé notre partenariat avec Emma Richards. Lorsque notre société s’est développée à l’international, notre sailing team s’est également ouvert à d’autres nationalités.
Nous continuerons pour notre audience à un public plus large. À défaut de campagnes de publicité à la télévision trop coûteuses pour nous, le sponsoring voile offre d’intéressantes opportunités de communication comme l’adéquation de l’image de la voile très saine et qualitative en parfaite cohérence avec la politique de qualité que Brocéliande place en tête de ses priorités.
De plus, la voile est appréciée à part égale entre l’homme et la femme, ce qui n’est pas négligeable.
Jean TANGUY, PDG de BROCÉLIANDE
La voile jouit en France de retombées médiatiques importantes, surdimensionnées par rapport à d’autres sports. Avec le foot et le vélo, c’est l’un des rares sports à passer au journal de 20 heures.De plus, la voile véhicule des images et des messages positifs comme la technicité, l’écologie et la jeunesse.
Enfin, elle favorise la fédération interne des entreprises en soudant le personnel et un réseau.
Donc, oui je conseillerais à une entreprise qui veut rapidement se faire connaître et se donner une image de marque, d’investir dans la voile avec continuité. Car pour en retenir la quintessence, le sponsoring doit se faire dans la constance.
Jean-Charles SERVAIN, responsable de la communication chez PRIMAGAZ

Pour les clients et les partenaires, je crois que le bateau a été un formidable vecteur de communication, ce qui est capital. L’événement a contribué à renforcer leur fierté d’appartenance au groupe BULL.
La mer est chargée de connotations. On sait qu’elle change sans cesse, le bateau qui l’affronte doit toujours s’adapter à de nouvelles conditions, cela permet de faire le parallèle avec l’industrie dont l’évolution est permanente et rapide, et à laquelle il faut faire face.
Sylvie JOURDAN, Responsable Sponsoring - mécénat de BULL

Aujourd’hui, la plupart des contacts que je peux avoir avec mes clients me parlent du bateau. C’est incontestable, surtout que la voile intéresse de plus en plus de monde.
Bernard BLONDEEL, Directeur des ventes de CACOLAC

Depuis quelques années, nous sommes heureux de parrainer Jean Luc VAN DEN HEEDE.
C’est avec plaisir que nous renouvelons notre soutien dans son nouveau défi.
PIERRIC TAFFET CONSTRUCTION

L’engagement Raynal et Roquelaure / Christian Bos
Tout est affaire de rencontre car il est vrai que le pari « voile » semble osé pour une entreprise située au cœur de l’Aveyron ! « Le sponsoring voile est pour nous l’occasion d’illustrer les valeurs fondatrices de l’entreprise : solidarité, dépassement de soi, audace et initiative individuelle », soulignent les responsable de la société.

La publicité prend parfois un visage différent, plus discret. C'est le cas de la campagne de pub engagée par Aquarelle. L'entreprise a choisi de parrainer un bateau du Vendée Globe Challenge. "Nous sponsorisons le navigateur Simone Bianchetti", explique Patrick Gerbault, directeur général. "Aquarelle suit le projet depuis l'origine. Laetitia, l'épouse de Johnny Hallyday est la marraine du bateau. Nous cherchons à asseoir une image de marque internationale en étant présents sur l'événement sportif le plus marquant de l'année". Et Patrick Gerbault de se féliciter : "les retombées médiatiques sont déjà énormes. Nous avons aussi une présence télé puisque nous parrainons la minute du Vendée Globe, chaque soir, sur France3. Nous avons déjà amorti l'investissement de 5 millions de francs que nous a coûté cette opération".

Jean-François Devaux :
,président de la Banque Privée Européenne, ne s’y trompe pas. « Le bilan est extraordinaire, c’est une grande, grande réussite. Je peux déjà vous dire qu’il y aura une suite, je le souhaite. » Et il ajoute : « Il y a eu de tout dans cette course, des moments difficiles, des instants de joie intense, des phases techniques de haute tenue… c’était vraiment complet comme aventure

Le Havre
Ce que la Jacques Vabre rapporte au Havre
Cette transat,, tient désormais une place importante dans le tissu économico-sportif du Havre.
« La réussite de cette épreuve tient à une véritable alchimie entre la personnalité de Gérard Petipas [l'organisateur charismatique de l'épreuve], la fidélité des principaux partenaires financiers que sont le groupe Kraft Foods France et la Ville du Havre, sans oublier la conception du nouveau bassin Paul-Vatine », argumente Christiane Tincelin, conseillère municipale déléguée au nautisme. « Pour nous, cette transat reste notre événement majeur puisque nous lui consacrons un investissement financier de l'ordre de 1 million d'euros pour être l'un des parrains de l'épreuve », confie de son côté Catherine Bertrand, responsable des relations presse de la ville du Havre. Privilège partagé avec Kraft Foods France, qui ne souhaite pas pour sa part communiquer le montant de l'enveloppe attribuée à cet événement. En marge de ces deux mastodontes financiers, des entreprises partenaires apportent leur contribution. Elles sont nombreuses à occuper le fameux village-départ, lieu de toutes les rencontres. Alors, la Transat Jacques Vabre serait-elle un poumon d'oxygène pour une ville touchée par un important chômage (le taux pour le bassin d'emploi du Havre atteint 9,6 %) ? « C'est une occasion extraordinaire pour certaines professions comme l'hôtellerie de réaliser un excellent chiffre d'affaires d'arrière-saison, avance Catherine Bertrand. Lors des huit jours que dure cette transat, il faut savoir que l'ensemble des hôtels de la ville et de l'agglomération affichent complet. Soit près de 2 000 chambres attribuées. Nous sommes obligés de diriger les visiteurs jusqu'à Deauville ! »« Quand on sait ce que coûte une minute publicitaire à la télévision, la couverture de la Transat Jacques Vabre n'a pas de prix en termes de retombées d'image, avouent fièrement les organisateurs. Aujourd'hui, le monde entier sait où se situe Le Havre. Et cela est inestimable... »
L'enjeu est énorme car la mer au Havre n'est pas simplement une affaire de nautisme. Elle est avant tout synonyme d'emplois et de ressources. La Transat Jacques Vabre tombe à pic en s'associant à une ville en pleine reconquête économique. L'un des projets qui illustrent le mieux le dynamisme retrouvé de la ville est sans aucun doute le projet Port 2000. Il s'agit du plus grand projet européen dans le domaine portuaire. Son ambition est telle que la Banque européenne d'investissement (BEI) a même accordé au port du Havre la coquette somme de 140 millions d'euros pour le mener à terme. Les pouvoirs publics ont mis 640 millions d'euros sur la table et les investisseurs privés près de 274 millions d'euros.

Etude du plan de voilure

Etude des sections

Etude du plan de pont

Sponsporing = Outil

Le sponsoring comme outil de promotion

La voile séduit toujours plus d'entreprises. Ce sport a également un fort impact interne.

En 2001, Michel Desjoyeaux gagnait le Vendée Globe sur PRB. En 2002, il s'imposait dans la Route du rhum sur Géant alors que Loïck Peyron remportait le championnat Orma sur Fujifilm. Cette année, c'est Franck Cammas sur Groupama qui devrait obtenir le titre... En voile, les sponsors, qui donnent leurs noms aux bateaux, sont presque autant nommés que les skippers qu'ils soutiennent.

En matière de visibilité, l'argument est de taille. Il incite même les entreprises à se pencher sur cette discipline quand il s'agit d'étudier une stratégie de parrainage sportif. "Bien sûr, ça a joué, reconnaît Henry Buzy-Cazaux, directeur général adjoint de Foncia, partenaire d'Alain Gautier. A la télévision, on voit l'enseigne du sponsor, c'est un avantage qui globalement paye."
Publicité

Et la voile possède d'autres qualités. A commencer par son image : "Les Français ne lui associent aucun item négatif", avance Damien Cucumel, directeur des études chez Carat Sport. Son accessibilité se traduit également en termes d'investissement : "On peut s'y exprimer avec des budgets très différents suivant les classes de bateaux", explique Jean-François Communier de la Banque Populaire et président de l'Association des armateurs.

Enfin, la quantité d'annonceurs présents y est encore raisonnable : "Nous avons pris en compte l'aspect financier et l'encombrement avant de nous engager, précise Jacques Charpentier, directeur général de la Banque Covefi, partenaire de Steve Ravussin. La voile est beaucoup moins exposée que le vélo, bien moins encombrée et moins coûteuse que le football." Autant de raisons qui font dire à Jean-François Communier qu'"il y a toujours plus de sponsors qui s'intéressent à la voile en général". Un investissement médiatique rentable. Aujourd'hui, la moyenne des budgets engagés par les armateurs pour soutenir un skipper en multicoque se situe aux environs de 1,5 million d'euros par an, 2 millions en comptant l'amortissement de la construction du bateau, sur des durées de trois à cinq ans.

En monocoque, l'investissement oscille entre 500.000 euros et 1 million. Encore modestes, ces budgets assurent de manière quasi certaine de bons retours sur investissement, laissant la place à des retombées spectaculaires en cas de victoire ou d'événement particulier, toujours bien "couverts" par les médias.

Ainsi, l'entreprise vendéenne PRB fait désormais figure d'exemple avec son ratio proche de 1 pour 10 grâce à ses retombées télévisées valorisées à 15 millions d'euros lors de la victoire de Desjoyeaux dans le Vendée Globe 2001...

Mais "la cerise sur le gâteau", comme le précise Henry Buzy-Cazaux, reste la puissance de la voile pour communiquer en interne. "La voile ne constitue pas une référence pour tous, explique-t-il. Mais on investit le sportif d'une mission : il doit nous représenter. Sous nos couleurs, il vit l'extraordinaire au quotidien. Si on arrive à associer les salariés à ce qu'il vit, qu'ils aiment la voile ou pas, le résultat est spectaculaire." La simplicité des marins, leur abord facile jouent énormément. Sur ce point, plus encore que sur les autres, l'ensemble des armateurs est unanime.



Reprise d'interview

Damien Cucumel "Une cible optimale pour les annonceurs"



La Tribune : Quelle est la place de la voile parmi tous les sports diffusés à la télévision ?

Damien Cucumel : La voile est difficilement comparable aux autres sports, qui bénéficient de directs longs avec, ensuite, des reprises en info. Elle a peu de programmes dédiés mais arrive à compenser le déficit d'intérêt dont elle est victime grâce à une visibilité assurée par des "capsules" courtes, d'une minute environ, diffusées aux moments stratégiques, lors des carrefours d'audience, après les journaux télévisés du soir notamment. Ce sont des moments sponsorisés ce qui permet aux chaînes de gagner de l'argent qui proposent des images attractives et offrent une très bonne visibilité à l'événement.
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Quels sont les autres avantages de ce système de diffusion ?

Les capsules courtes étalées sur la durée de l'événement (quatre-vingt-treize jours pour Desjoyeaux, vainqueur du dernier Vendée Globe) permettent une couverture populaire forte. Leur horaire de diffusion est stratégique. Lors du dernier Vendée Globe, 90,2 % d'adultes de quinze ans et plus ont été touchés par la retransmission. Une telle proportion est rare pour un événement sportif. Et la proportion de femmes était supérieure à celles des hommes. Les 35-59 ans représentent la tranche la plus touchée, parmi les catégories socioprofessionnelles supérieures, soit la tranche au pouvoir d'achat optimal pour les annonceurs.

Il y a bien un revers de la médaille...

Ce n'est pas le téléspectateur qui vient consommer le programme, mais le programme qui vient à lui. Et quand on étudie la notoriété d'événements comme The Race ou le Vendée Globe, on se rend compte qu'elle est nettement inférieure aux autres sports par rapport au volume de personnes qui les ont regardés à la télévision.

Cette forme de diffusion présente-t-elle d'autres risques ?

Oui, à propos des temps d'exposition pour les sponsors des bateaux. En football, par exemple, on connaît le potentiel de volume de retombées pour un annonceur grâce au nombre de matches et aux diffusions programmées. Qu'une équipe gagne ou perde, son "partenaire maillot" a été vu à la télévision pendant quatre-vingt-dix minutes. En voile, pour un investissement similaire d'un bateau à l'autre, l'écart en matière de retombées peut être très fort : il y a une vraie prime au vainqueur. Quand ça paye, ça paye très bien, comme on a pu le voir avec PRB et Michel Desjoyeaux dans le dernier Vendée Globe, puisqu'on estime à 15 millions d'euros les retombées en télévision. Mais c'est plus risqué.


Damien Cucumel est Directeur des études chez Carat-Sport.