jeudi 8 mai 2008

DOCU-FICTION Tempêtes



Les sauveteurs à l'honneur

Tempêtes . Tel est le titre du téléfilm de 90 minutes que prépare actuellement pour France 3 la société de production Western Prod, de Dominique Baron, Marc Rivière et Michel Sibra, auquel l'état-major de la Marine nationale a accepté de prêter un concours important. Le scénario accepté par la Marine met en scène l'équipage du canot de sauvetage de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) de Saint-Malo, qui arrachera force naufragés à des flots déchaînés. Tous les moyens d'intervention de l'État en mer seront mis en oeuvre par la Marine en soutien à ces sauveteurs, qu'il s'agisse du remorqueur Abeille Flandre et autres navires de surface, des hélicoptères SAR, d'avions, etc. La Marine a apprécié que le scénario fasse intervenir un de ses avions Rafale, pour ce qui sera sûrement sa première (et unique ?) contribution à un sauvetage en mer ! La plaquette diffusée par Western Prod évoque "une fiction de prestige" de 100 minutes, avec le concours - en sus de ceux de la Marine et de la SNSM - du secrétariat général de la mer. Premier tour de manivelle : printemps 2009.

LIVRE : CARGO MÉLANCOLIE



Alexandre Bergamini et la fraternité de la mer

Alexandre Bergamini écrit peu, mais fort et bien. Un recueil de poèmes, accompagné par le peintre Buraglio (Autopsie du sauvage, éd. Dumerchez, 2003), un récit érotique d'une violence innocente, sorte de rituel d'abjection masochiste situé dans un cinéma (Retourner l'infâme, éd. Zulma, 2005) et, à présent, un double journal de voyage, d'abord de Pologne en Somalie, dans un cargo pourri, puis vers le Grand Nord, en compagnie d'une photographe. Pour oser écrire court, il faut être sûr de soi. Alexandre Bergamini est chargé d'une fatalité familiale - le suicide de son frère Vivian, de six ans son aîné - à laquelle il a assigné une fonction inspiratrice et paralysante en même temps. "1962-1980. Une vie dans un tiret", résume-t-il crûment. Tout, dans son rapport au monde, malgré une sensualité parfois impérieuse qui le conduit aux limites du délire et malgré une sensibilité très empathique pour les rejetés, porte cette marque-là. "Grâce à sa disparition, ma vie est plus ample. Grâce. Ce que j'ai perdu, je le retrouve. D'égale valeur. La matière de l'absence, la même essence. Comment dire cela. La vie de mon frère disparu me comble, m'emplit doublement. J'ai deux vies. Moi qui n'en avais plus."

Un tempérament plus faible aurait fait de ce deuil le début d'un naufrage. Bien que, dans son poème, il évoque "Six années de non-vie/de douleur, de mutisme./ Six années de colère", le voyage le long de tant de côtes différentes lui permet de "faire face à l'étrange, au merveilleux, à l'inexplicable que nous rencontrons", pour suivre Rilke qu'il cite en exergue. En poésie, Bergamini a des amis, conscients ou pas (Luis Cernuda, William Cliff, Sandro Penna), mais il est plus dur qu'eux, plus seul encore.

Il retrouve sans le savoir la tonalité classique des journaux japonais (Le Journal de Tôsa). Les brefs poèmes qui ponctuent sa quête n'ont pas d'autre but que de reconstruire l'humanité en soi. De même, les rencontres sensuelles qu'il évoque, furtives ou intériorisées. "Unique refuge contre le gouffre en moi. Pourtant je fuis", dit-il à propos de Karim, qu'il a aimé avant de s'embarquer et qui revient le visiter dans des rêves sanglants. Chaque nouveau venu, chaque ombre masculine entrevue est le double possible du frère mort. Ainsi, Asfie, l'Erythréen, à peine croisé : "Je ne savais pas qu'un frère m'attendait. Double sans espoir. A la fois un frère et le désaveu que ce n'est pas Vivian. Comment vivre sans celui qui révèle." Mais dans la puanteur métallique et la promiscuité des matelots qui s'étouffent de vodka et d'hosties (un soir de Noël), ou face aux icebergs de la banquise, ce mystérieux compagnon de Conrad et de Melville raconte à sa manière l'histoire immortelle à laquelle Orson Welles consacra l'un de ses plus beaux films.

CARGO MÉLANCOLIE d'Alexandre Bergamini. Editions Zulma, 96p., 9,50 €.

CLASSE MINI : Cap sur Locmiquélic




Demi-clé 6.50. De jeudi à dimanche, une soixantaine de participants va en découdre au large de Locmiquélic, sur des bateaux de type 6.50.
Durant toute la deuxième partie de semaine, ce ne sont pas moins de soixante concurrents, de dix nationalités différentes, qui vont s'affronter sur les flots à l'occasion de la Demi-clé 6.50. « Il y a différentes choses au programme pour les navigateurs. Ils auront droit à un parcours banane puis côtier le jeudi, avant un parcours hauturier le vendredi, qui les fera passer par Morgat (Finistère) puis descendre jusqu'à Saint-Nazaire, avant de remonter en enroulant Belle-Ile. Enfin, ils finiront dimanche par un parcours en baie » expose Sylvain Pontu, l'organisateur de l'épreuve.
S'il est, bien entendu, toujours agréable d'inscrire son nom au palmarès d'une course, bon nombre de concurrents viendront ici afin d'obtenir un ticket pour des régates à venir. « Une année sur deux, notre épreuve est qualificative pour la transat 6.50 qui part de La Rochelle et arrive au Brésil, et permet aussi de préparer une autre épreuve, qui est la transat des Açores », poursuit Sylvain Pontu.

D'après lui, l'absence de transat 6.50 cette année (elle ne se tient qu'un an sur deux, les années impaires) va redistribuer les cartes : « Lors d'une année hors transat comme celle-ci, on remet les compteurs à zéro. L'année de la transat, on sait qui sont les cadors. Cela va être beaucoup plus ouvert cette année. » D'autant plus que les lauréats de l'an dernier, Le Blévec - Raynaud, sont passés sur un autre support, et ne seront donc pas présents cette année.

Une semaine après la première course de la saison, la select 6.50 à Pornichet, quels seront les équipages à surveiller ? « En série, il faudra suivre l'équipage Guillou - Beaudart, tous deux licenciés au CN Lorient, qui seront sur leur zone. Chez les protos, Thomas Ruyant (Dunkerque Plaisance) sera favori, de par le bateau de dernière génération dont il disposera. »

L'un des principaux attraits de cette édition 2008 sera de voir à l'oeuvre les skippers sur de toutes nouvelles « montures ». « Le nouveau Dingo 2, de l'architecte naval Pierre Rolland, sera là chez les bateaux de série. Chez les protos, les nouvelles montures d'Etienne Bertrand feront leur baptême du feu. A noter qu'Etienne Bertrand prendra part à la compétition, ce qui fait qu'il portera la triple casquette d'architecte, de constructeur et de coureur » explique Sylvain Pontu.

Finalement, avec une concurrence assez ouverte, des bateaux similaires, où se fera la différence ? « Elle se fera sur la navigation pure, développe l'organisateur minahouet. Entre Groix et Lorient, le parcours est assez technique, avec un vent assez léger prévu. Il faudra s'adapter aux gros coefficients de marée prévus en fin de semaine. Sur le parcours hauturier, beaucoup d'endroits réputés permettront de faire la différence, tels que le tour de Belle-Ile, la pointe de Penmarc'h ou encore l'entrée dans la baie de Douarnenez, qui sont tous assez complexes. »

Trois millions d’épaves au fond des océans



Selon l’Unesco, il y aurait trois millions d’épaves au fond des océans. Les techniques de plus en plus modernes, permettent aux professionnels du secteur d’accèder plus facilement à l’ensemble des sites. Mais pour Erick Surcouf, un descendant du célèbre corsaire et dirigeant d’un des trois groupes français d’exploration d’épaves dans le monde, il esixte peu d’épaves très interessantes…pour découvrir le « trésor » tant fantasmé.

Cette activité est particulièrement onéreuse. En amont de l’exploration, il est nécessaire de réaliser un travail de documentations et de recherches. Ensuite, il faut passer à la phase de repérage des lieux puis obtenir les autorisations avec les autorités locales. Le temps de l’exploration proprement dite, l’extraction de la cargaison et enfin les différentes ventes aux enchères pourront alors tout juste commencer. « Au total, la recherche d’un galion espagnol nous coûte environ 4 millions d’euros. C’est rentable uniquement si l’opération est bien menée du début à la fin. Nous faisons un métier de rêve, mais qui nécessite beaucoup de sérieux ».

Selon Erick Surcouf, « La France est un des pays les plus pillés au monde ! » Il explique ce phénomène par de trop lourde contraintes administratives et reglementaires. « En France, la législation est beaucoup trop contraignante. Les autorités refusent que des groupes privés fassent des recherches dans ses eaux, avec à la clé un partage des objets remontés, alors que les côtes françaises regorgent d’épaves ! Résultat : les gens ne déclarent plus leurs découvertes »

Les techniques modernes de plongée ont rendu les fonds marins accessibles à tous. Il en résulte un pillage intense des sites archéologiques marins par les chasseurs de trésors. De plus, ils ne tiennent souvent pas compte des droits de propriété et des méthodes scientifiques et archéologiques de fouille. Ainsi, ils endommagent le reste du site et privent le grand public de ces richesses. A l’instar des fouilles amateurs, l’industrie de la pêche, la pose de pipe-lines et d’autres activités sur les fonds marins peuvent détériorer voire détruire le patrimoine culturel subaquatique. Cette hausse des vols et destructions conduit à la perte irrémédiable de notre patrimoine commun. Il est donc non seulement nécessaire mais urgent d’adopter un instrument international afin de préserver le patrimoine culturel subaquatique.

L’UNESCO a préparé une Convention internationale visant à protéger ce trésor de l’humanité et à le préserver pour les générations futures… Les experts nommés par leurs gouvernements ont d’un commun accord tenu compte des principes développés par la Charte de l’ICOMOS sur la protection et la gestion du patrimoine culturel subaquatique, ainsi que des Conventions internationales d’importance majeure comme la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (UNCLOS) de 1982 et la Convention UNESCO concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels (1970). La Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique a été adoptée le vendredi 2 novembre 2001 par la 31ème session de la Conférence générale.

CIGS: de nouvelles cellules solaires





Un groupe de recherche de l'IAT (Institute of Aerospace Technology, une des divisions de la JAXA, Japan Aerospace Exploration Agency) étudie depuis plusieurs années la possibilité d'utiliser des cellules solaires de type CIGS sur les prochains satellites. Ces cellules composées de Cuivre, Indium, Galium et Selenium ont une épaisseur de l'ordre du micron. A la fois souples et légères, elles pourraient devenir une alternative avantageuse aux panneaux solaires rigides. Leur rendement est particulièrement élevé, avec plus de 1000 W/kg contre environ 160 W/kg pour les cellules conventionnelles.

Alors qu'un panneaux solaire classique en Silicium perd, à cause du rayonnement cosmique, environ 20% de sa capacité de rendement en dix années d'utilisation, des expériences en laboratoire ont montré que le rendement des cellules CIGS ne diminuait pas, même exposées à l'équivalent d'un rayonnement de mille années en orbite géostationnaire. Après des expositions répétées à des conditions de rayonnement encore plus extrêmes, les performances finissent tout de même par se réduire (de 40% lors de ces expériences). Cependant, il a été découvert qu'en leur appliquant une forte chaleur (environ 150 degrés C), ces cellules retrouvent en quelques minutes des performances très proches de leurs performances originelles. Plus la température est élevée, plus la régénération est rapide.

Ces résultats en laboratoire ont été confirmés ensuite en orbite avec le satellite MDS-1 (appelé aussi Tsubasa) lancé en février 2002. Ce satellite géostationnaire a emporté pendant près de 600 jours des échantillons de cellules CIGS dont les performances se réduisaient momentanément, puis se rétablissaient lors des expositions à de fortes températures. Les résultats avec Tsubasa ont cependant été nuancés, car les cellules étaient recouvertes d'une couche de verre protectrice.

En octobre 2005, une expérience similaire a été effectuée avec le micro-satellite Cubesat (10x10x10cm pour 1kg), cette fois sans la couche de verre protecteur. Comme on le présageait, les cellules ne se sont pas détériorées et Cubesat est devenu à cette occasion le premier satellite a fonctionner grâce à des cellules CIGS. D'autres tests de validation en orbite sont prévus cet automne avec le lancement des mini-satellites Sohla-1 et SDS-1. Le Japon souhaite parvenir à réduire encore l'épaisseur des films de cellules CIGS et à renforcer leur flexibilité. Plusieurs utilisations possibles sont d'ores et déjà imaginées, notamment pour le cargo de ravitaillement japonais HTV, dont la structure cylindrique pourrait être recouverte facilement.



http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/53867.htm

ARTEMIS TRANSAT : Peyron: "Pas une légende"




Peyron: "Pas une légende"

Seul navigateur avec Eric Tabarly à avoir remporté à deux reprises la Transat anglaise (1992 et 1996), à chaque fois sur multicoque, Loïck Peyron prend dimanche le départ de sa cinquième Ostar (rebaptisée The Artemis Transat), sa première sur monocoque de 60 pieds. Fort de son succès en décembre sur la Transat BtoB, le skipper de Gitana 80 s'annonce comme l'un des favoris de cette mythique épreuve, un statut qu'il assume, et à plus long terme du Vendée Globe, dont le départ est dans six mois pile...

Quelles ont été les principales modifications effectuée sur Gitana 80 l'hiver dernier ?
%IMAGE47621LEFT%Principalement un nouveau mât. C'est le même tube que le précédent avec quelques améliorations. C'est un des mâts les plus légers de la flotte tout en étant l'un des plus grands, un mât classique, pas un mât-aile. L'idée initiale avec Jean-Pierre (Dick, Gitana 80 est le sistership de Paprec-Virbac, ndlr) était de faire une petite corde, un mât tournant à barres de flèches, c'est ce qu'il a tout comme Ecover et Aviva. Mais je n'avais pas forcément aimé la manière dont ça avait été fait sur le bateau de Jean-Pierre, je n'étais pas en confiance, donc il y a un an et demi, on a brutalement changé de copie et on est revenu à un mât classique, même s'il est de moins en moins classique parce qu'on y travaille beaucoup.

Comme d'autres, avez-vous insisté sur la chasse au poids l'hiver dernier ?
La course au poids est constante, mais le premier jet était loin d'être mauvais. Il y a des micro-détails, mais 80% du boulot, c'est la fiabilité. La performance dépend essentiellement de ça. Le potentiel du bateau a été suffisamment éprouvé pendant la Jacques-Vabre et la BtoB, il correspond parfaitement à ce que j'aime bien, à savoir qu'il ne faut pas forcément être le plus rapide, mais ne jamais le plus lent. Après, il y a d'autres paramètres qui rentrent en compte, on travaille beaucoup sur le détail ergonomique, c'est d'abord sur l'utilisation qu'on peut beaucoup améliorer les choses, à partir du moment où le bateau est bien-né.

Globalement, quel bilan avez-vous fin 2007 au niveau de la flotte Imoca ?
Il y a eu plusieurs tendances architecturales: des bateaux plus extrêmes que d'autres, moins complets, on le sent et on l'a vu sur le peu d'épreuves qu'on a faites ensemble, d'autres qui sont plus complets, ça ressemble un peu aux Farr, il y en a qui sont intéressants, comme Safran et Bel, et puis il y a l'école anglo-saxonne qui est toujours puissante, mal-protégée. C'est bizarre, ils font des bateaux qui ressemblent à des bateaux d'équipage. On est 13 ici mais quand on verra les 24 ou 28 au départ du Globe, ça va être marrant.

Le Vendée Globe, c'est dans six mois, allez-vous être tenté de vous ménager sur cette Transat anglaise, comment l'appréhendez-vous ?
Je prends ça comme deux transats, aller et retour, puisque je fais le retour immédiatement en solo, sans m'arrêter ou presque, le tout dans un rythme de transat et de tour du monde. Mais il est encore temps de tirer sur la machine pour en extraire et le potentiel et les ennuis potentiels. C'est pour ça qu'on est quelques uns à être ici, sans avoir l'obligation puisqu'on est d'ores et déjà qualifiés pour le Globe. Le meilleur moyen d'apprendre, c'est de se mesurer aux autres et à sa propre machine en course.

Justement, quels adversaires craignez-vous le plus ? Michel Desjoyeaux qu'on annonce comme l'homme à battre ?
Il fait partie des hommes à battre, c'est évident, il a une certaine bouteille, il a déjà gagné cette course, comme moi d'ailleurs, c'est un client intéressant qui est toujours là, on l'a vu sur la Jacques-Vabre et la BtoB, mais c'est pas le seul. C'est vrai que les vieux briscards ont encore un petit peu d'avance dans des domaines difficiles à exprimer, parce que ça s'appelle l'expérience et qu'on ne sait pas à quoi ça ressemble, mais après, il y a la fougue de le jeunesse, beaucoup de binômes skippers-bateaux capables de faire des choses.

Vous avez jusqu'ici participé à cette Transat sur multicoque, on imagine qu'en monocoque, ça s'annonce plus tranquille, non ?

C'est vraiment à double tranchant. Evidemment, les monos sont inévitablement moins stressants dans 90% des cas, parce ce sont des bateaux plus stables. Par contre, il y a 10-15% des cas où c'est franchement plus stressant, au portant dans la brise mais aussi ne serait-ce que pour les endroits où on va et où on ne va pas forcément tout seul en multicoque. Il y a un autre aspect qui est beaucoup moins facile, c'est l'aspect physique: il y a beaucoup plus de travail sur un monocoque, beaucoup plus de réglages, de changements de voiles, de voiles tout court. Sans oublier un matossage (le déplacement des poids dans le bateau pour qu'il gîte le moins possible, ndlr) permanent de droite à gauche, d'avant en arrière, à chaque manoeuvre, qui nécessite un effort physique et une anticipation assez impressionnants. Tout ça se vaut. Donc, les cheveux blancs, je vais peut-être en fabriquer moins, mais je vais enfin faire du muscle.

Quand on s'appelle Loïck Peyron, on est forcément attendu, cela vous met-il un peu de pression ?

Non. J'ai certes rarement pris des départs de course sans avoir des prétentions importantes, mais je sais aussi parfaitement accepter le fait de ne pas gagner. C'est vrai que ce serait joli de faire une petite triplette après mes deux victoires en multi, mais ça ne va pas être fastoche.

Quel souvenir marquant gardez-vous de cette Ostar ?

J'ai bien aimé la première Ostar que je gagne en 1992, l'arrivée à Newport, c'était assez joli. Juste avant d'arriver, quand on est seul, qu'on sait qu'on a un peu d'avance, on voit la côte arriver et avant qu'on ne soit entouré, on a un peu le temps de se remémorer cette micro tranche de vie, qui est ridicule vue de la lune. On se dit: "Merde, quelques années auparavant, il y avait un certain Eric Tabarly, Chichester, mon oncle Terlain, Colas..." Moi, je baigne dedans depuis tout petit, je suis contemporain de pas mal de navigateurs très légendaires, et forcément quand on écrit son petit nom, derrière, on se dit: "Qu'est-ce que je fais là ?"

Vous parlez de marins légendaires, mais n'avez-vous pas l'impression de faire partie de cette légende aujourd'hui avec toutes vos victoires ?
J'aimerais pas! J'ai fait un bouquin sur des marins légendaires. Et évidemment, dans tous ceux que j'ai choisis, aucun n'était vivant, parce que pour moi, les légendes sont des gens qui ne sont malheureusement plus là. Il y en a certains, surtout Eric, qui n'avaient pas besoin de disparaître pour être une légende, c'est le seul. Ce n'est pas notre cas à nous, on fait peut-être partie des murs, mais des légendes, il n'en faut pas beaucoup.

N'y a-t-il pas tout de même un peu de fierté ?
Si, ça arrive. Mais paradoxalement, je suis souvent presque plus fier, en tout cas plus ravi, de gagner le Spi Ouest-France en Open 750 que peut-être la transat dans quelque semaines. Il y a des moments où la valeur des choses n'a bizarrement rien à voir avec ce qu'on peut imaginer vu de l'extérieur. Il y a des petites victoires ou des grandes défaites qui sont très belles à retenir, ce n'est pas l'accumulation de palmarès dans le sens des grandes classiques qui m'intéresse potentiellement. D'avoir vendredi dernier navigué d'une manière quasiment parfaite avec l'équipage d'Okalys en D35 (catamaran sur le Lac Léman, ndlr) devant les Cammas, Gautier, Bertarelli, Kostecki et autres rock stars, j'étais ravi.

Dans six mois débute le Vendée Globe, vous considérez-vous comme un vrai candidat à la victoire ?
Oui. Ce n'est pas de la prétention mais juste une analyse normale des choses. Il y a une autre raison, c'est que depuis deux ans que je dirige le Team Gitana, je trouve que l'impulsion de Benjamin de Rothschild est assez géniale, c'est une chance extraordinaire de partager une passion avec quelqu'un comme ça. La passion et la compréhension des problèmes par un armateur comme lui, c'est assez unique, ça met une température très très positve, et ça, c'est très important, car une course en solitaire, ça ne se gagne pas tout seul.

Et ce Vendée, vous y pensez tous les matins en vous rasant ?
Ça commence à chauffer, c'est normal. Je passe mon temps à visualiser beaucoup de choses et il est vrai que là, je suis constamment en train de manoeuvrer, dans l'avion, dans le train... J'empanne, je répare, je passe mon temps à anticiper sur les emmerdes, je noircis des listes, il y a des petits réflexes innés qui prennent le dessus, au niveau de la nourriture par exemple, il n'y a qu'au niveau du sport et du footing que je ne fais que visualiser car je ne pratique pas !

Le Britannique Steve White sera au depart en 60 pieds


La nouvelle du jour est la confirmation de la participation de Steve White : le Britannique qui s'élancera à bord du 60 pieds Spirit of Weymouth (ex-Gartmore), vient d'achever son parcours de qualification de 1 000 milles effectué dans des conditions météorologiques très variées : il est le treizième candidat en Imoca de cette treizième édition. Patrice Carpentier ne sera en revanche pas au départ dimanche 11 mai à 14h00 locales avec les onze autres Class'40.
Chaleur estivale sur le port de Sutton Harbour où sont amarrés les vingt-trois monocoques en attente du départ de The Artemis Transat : plus de 25°C dans le quartier de Barbican où se pressait le public britannique attiré par cette concentration de technologie au rythme entraînant des musiciens de jazz. En ce début mai, les Anglais profitent des premiers rayons de soleil et des températures inhabituelles à cette période de l'année, pour flâner et découvrir ces voiliers de 60 pieds qui ont énormément gagné en puissance depuis quatre ans, et ces nouveaux Class'40 qui vont participer à leur première traversée de l'Atlantique Nord, comme aux temps anciens des premières éditions !
Et ces conditions météorologiques semblent bien s'installer durablement sur le Sud de l'Angleterre : même si un léger voile nuageux est prévu dans la nuit de jeudi et quelques grains de pluie vendredi soir, le climat s'annonce plutôt estival et ce, particulièrement dimanche pour le départ ! Plus de 25°C et du soleil avec une petite brise de secteur Est pour sortir sous spinnaker de la rade de Plymouth. La difficulté n'en sera que plus grande pour s'extraire rapidement des effets de côte de la Manche et pour attraper un flux de Nord, puis contourner (si possible) par le Nord une dépression peu active mercredi. La suite est plus confuse mais d'ors et déjà, cette treizième édition marque la nécessité de creuser l'écart dès les premiers milles pour profiter de conditions plus favorables.
A chaque édition suffit sa peine
Depuis 1960, aucune édition de The Artemis Transat n'a ressemblé à une autre : gros temps, route Sud, orthodromie, petite brise portante, icebergs, bancs de brume, froid glacial, succession de tempêtes, chaleur tropicale, anticyclone polaire. Bref avoir une vision statistique de cette épreuve quatriennale n'est pas chose aisée ! Michel Desjoyeaux, dernier vainqueur en 2004, analyse les particularités de ce parcours de 2 745 milles entre Plymouth et Boston :
« The Artemis Transat est une épreuve plus difficile que la Route du Rhum ! C'est une course importante en terme de résultat sportif, de dureté et de difficulté. Parce que le parcours se déroule contre les vents dominants, parce que c'est l'Atlantique Nord, parce qu'il fait froid et qu'il y a des glaces dérivantes. L'eau aux abords du courant du Labrador n'est qu'entre 2° et 5°C. Ce sont les mêmes conditions que les mers du Sud ! Et la transition est plus brutale que sur une descente de l'Atlantique.
En 2000, j'avais démâté quinze jours avant mais on savait pourquoi cela s'était passé : je n'étais pas inquiet à ce niveau et j'étais même en tête les trois premiers jours de course. Mais j'ai reçu un coup de fil de mon sponsor qui m'a indiqué qu'il y avait eu trois démâtages dans la nuit et qui me demandait de lever le pied pour assurer ma qualification pour le Vendée Globe. Je me suis calmé et j'ai refusé les obstacles : cela m'a permis de voir qu'au près, PRB marchait bien. J'ai mis seize jours à traverser : aujourd'hui sur Foncia, je n'ai pas la même ambition !
En 2004, The Transat avait été extrêmement rapide puisque nous avions mis seulement huit jours et demi en trimaran, mais surtout elle avait été particulièrement froide puisque nous étions montés jusqu'à 54° Nord ! J'ai souvenir que mes mains n'avaient pas repris tout de suite leur sensibilité après l'arrivée à Boston. Cette fois, j'ai emmené plus de gants, de polaires, de bonnets pour avoir chaud. Surtout que cette édition en monocoque va durer un peu plus longtemps : entre dix et quatorze jours. Le fait que le départ soit avancé de trois semaines par rapport aux éditions précédentes ne change pas grand-chose, si ce n'est que statistiquement, il devrait faire plus froid, et finalement, cela nous fait rentrer début juin, ce qui est bénéfique pour effectuer un chantier estival avant le Vendée Globe.
Il y a tout de même du beau monde bien que nous ne soyons que treize en 60 pieds : on ne va pas perdre notre temps en traversant l'Atlantique ! Il me faudra surveiller Sébastien Josse qui a repris l'ex-Estrella Damm très proche de Gitana Eighty dans son concept, mais aussi Loïck Peyron, Marc Guillemot, Yann Eliès, Vincent Riou, Armel Le Cléac'h. Samantha Davies a bien fait progresser son bateau avec des ballasts supplémentaires, des dérives latérales, de nouveaux winches.

Source Event media

http://www.whiteoceanracing.com/

TRANSAT AG2R Les Sudistes affolent les compteurs




L'autoroute du sud est en train de redistribuer les cartes. Mais le suspense s'annonce jusqu'au bout.

Au nord il y a toujours les Nordistes. Toujours en tête, en distance par rapport au but ; en tête toujours ce sentiment que cela ne durera plus très longtemps. À bord de Financo, Défi Mousquetaires ou Athéma, les journées s'étirent lentement. À 5 ou 6 noeuds de moyenne. Pas plus. « C'est vrai, on a un peu l'impression d'être des rescapés, nous ne sommes plus très nombreux au Nord, avouait hier matin Erwan Tabarly (Athéma). Ça va, le moral tient, mais on voit bien dans les classements que désormais tout se passe au Sud. Ils vont vite, très vite... »

Bien plus bas, ça déboule plein pot. Spis et sourires de sortie. Ambiance Esterel, c'est l'autoroute des vacances. L'alizé attendu et bel et bien là. Et redistribue les cartes dans le sillage de SNEF-Cliptol ou de Concarneau - Saint-Barth, les plus extrêmes, les plus audacieux, dans leur option sud. À 11-12 noeuds quotidiens, ça fait 120 milles de repris. Et ça risque de continuer, ce matin le classement devrait s'inverser. « La mer est assez formée. On va dans la bonne direction, savoure Jean-Paul Mouren (SNEF-Cliptol). On a des grosses vagues avec des gros toboggans. Le Figaro est dans toute sa plénitude de bateau doué au portant. Les routages ne vont que jusqu'au bout de leur météo, soit six jours. On a essayé d'aller plus loin. Tout le monde ne détient pas les cartes... » La menace s'appelle peut-être Solar Inox avec un duo Guérin-Poupon descendu encore plus bas.

Options réduites

Entre le nord et le sud, il n'y a... plus personne. Cercle Vert, le premier, avait senti qu'en persévérant cela sentirait vite le roussi. Dans le sillage des hommes verts, une petite escouade avait plongé, avant de se recaler hier derrière les sudistes. De se replacer aussi dans la course à la victoire. « On s'en sort. Concarneau - Saint-Barth ? Ils ont trois poils sous le menton et ça se permet de nous traiter de vieux, ironise Jean Le Cam en réponse à Éric Péron qui venait de déclarer son intention d'aller bousculer les anciens. Ça les motive de nous savoir dans le coin. Ils ont un peu d'avance mais bon. Il y a un peu plus de pression dans le sud. C'est pour ça que Lucky (Poupon) a plongé dans le sud. »

Les options se réduisent, place à la glisse. Aux subtils réglages et à l'application dans la concentration. « Il y a deux choses importantes : faire avancer le bateau à son maximum et préserver les voiles et le bateau, anticipe Antoine Koch (Sopra Group). On va avoir du vent fort. Un bateau en bon état fera la différence avec les autres. » Un mental supérieur aussi, surtout si la brise s'évanouissait aux abords de Port Gustavia en début de semaine prochaine.

classement le 08/05/2008 à 11:00
CONCARNEAU - ST BARTH
PERON Eric - DANET Miguel
SNEF et Cliptol Sport
PELLECUER Laurent - MOUREN Jean Paul
FINANCO
TROUSSEL Nicolas - PRATT Christopher

SOURCE AG2R

Quand les fonds du port de l'Ile de Rhodes révêlent des trésors....





- trois épaves médiévales repérées ;
- 4000 joyaux et pièces d'or repêchés...

C'est le fruit récolté par une équipe de plongeurs et d'archéologues grecs qui ont inspecté les fonds du port de l'Ile de Rhodes, dans le sud-est de la mer Egée, durant une vingtaine de jours.

Si l'on en croit le Prefet de l'archipel du Dodécanèse, Yannis Mahairidis, "c'est une opération sans précédent sur notre île. Les épaves et les objets découverts sont d'une importante valeur archéologique" selon les propos rapportés par l'AFP.

Nous n'en saurons pas beaucoup plus dans l'immédiat, car la discrétion est la consigne donnée aux archéologues tant que les trésors remontés n'auront pas livré leurs secrets.

Pourtant, Vassilis Mantikos, le plongeur qui le premier a repéré les vestiges, s'autorise à être un peu plus bavard.

En fait "l'affaire" remonte à 2003, il a aperçu à quinze mètres de profondeur un amas d'amphores, et ce alors alors qu'il était en train de rechercher en pleine nuit, un homme disparu.

Il retourne sur les lieux quatre ans plus tard accompagné d'une équipe de spécialistes en archéologie sous marine. C'est la découverte d'une cale longue de 20 mètres en très bon état dont la construction daterait du 13e siècle. Trois épées sont également repêchées près de l'épave, lesquelles remonteraient à la période de l'occupation de l'Ile par les Chevaliers de Saint-Jean, un ordre à la fois religieux et militaire.

En janvier 2008, les autorités sont de nouveau alertées par M. Mantikos après qu'il ait aperçu, lors de travaux portuaires, une pile d'objets en céramique à proximité de la première épave.

Et ce n'est pas fini !

Au cours de ces fouilles, deux autres épaves sont mises à jour datant probablement du Moyen Age et de l'époque byzantine (X-XIe siècle) et à proximité un très grand nombre de bijoux et de pièces d'or turques et portugaises datant de 1750 à 1820.

Aucune information scientifique n'ayant à ce jour été publiée sur la relation possible entre ces pièces découvertes, les habitants de l'Ile vont jusqu'à imaginer qu'il s'agit d'un "trésor de pirate" ou plus probablement de taxes payées à l'époque des Ottomans par les habitants de Rhodes.

D'après les spécialistes ces épaves et ces objets ensevelis auraient pu réapparaître au grès des travaux portuaires récents et du nombre croissant de grands bâteaux de croisière accostant sur cette île très touristique qui auraient remué les fonds marins.


Personnellement je ressens toujours une certaine émotion à lecture de telles informations... bien sûr il y a des choses plus importantes au quotidien... mais j'imagine l'émotion de ce plongeur découvrant ces témoignages d'un lointain passé.

Et puis l'actualité étant chargée de violence, de morosité, de mauvaises nouvelles, ainsi qu'en témoigne chaque jour le Post, permettons nous un peu d'humour, voire d'ironie.
Faisons un bond en avant de quelques siècles, si un astéroïde ou la folie des hommes n'a pas fait disparaître notre planète bleue... faisons ce bond et imaginons ces archéologues de l'avenir menant un chantier de fouilles sur les vestiges de l'Elysée et que trouvent t ils ? Je vous laisse le choix de la réponse.