vendredi 9 mai 2008

Aquaplaning sous le vent de Groix




Dès le briefing du matin le tempo était donné, ce sera une journée pluvieuse. Si toutefois un vent établi de plus de dix nouds balayait le coureau de Groix, les bateaux semblaient glisser comme par magie sur le plan d'eau pour entamer un premier banane qui fut suivi rapidement par un côtier.

11h23, 46 mini prêt à en découdre, briefing pluvieux. banane heureux ! La première manche a été vite lancé dans un vent prenant légèrement de la droite au fur et à mesure que les grains s'abattaient sur l'ensemble de la flotte.

A suivre un parcours côtier d'environ 15 milles avec des bascules, de la pétole, un peu de brume et un soupçon de grain de quoi mettre les skippers en condition pour le grand côtier en direction de Morgat.

A ce petit jeu la flotte s'est scindé en deux sous le vent de Groix.

Demain matin les concurrents quitteront Locmiquélic pour virer Belle-ile-en-Mer, Groix et Sein avant d'arriver sur Morgat

Voici les résultats du Banane (dans l'ordre de passage de la ligne):
667 Proto - n° 1 -> RUYANT Thomas - FABER FRANCE
265 Proto - n° 2 -> MARETTE Paul - VECTEUR PLUS
630 Proto - n° 3 -> AUBRUN Rémi - PRO FIL COMPOSITE

502 Série - n° 1 -> SASSY Yann - TRAITEUR DE PARIS
674 Série - n° 2 -> BEAUDART Davy - PORT À SEC GUY BEAUDART

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AVIVA : Dee Caffari, dans le sens des vents



Voir en Dee Caffari, alors qu'elle s'élance dans la Transat anglaise, la nouvelle Ellen MacArthur, vainqueur de l'épreuve en 2000, est un raccourci tentant. A 35 ans, la Londonienne a pourtant tracé sa route de manière toute personnelle. Sa notoriété, elle l'a acquise sur un coup d'éclat : en mai 2006, elle est devenue la première femme à boucler un tour du monde en solitaire et sans escale contre les vents et les courants dominants en 178 jours, sur un monocoque en acier de 22 mètres.



De Plymouth à Boston
Parcours. La Transat anglaise part le 11 mai de Plymouth (Royaume-Uni). L'arrivée est prévue à Boston (Etats-Unis).

Concurrents. 13 monocoques de 60 pieds (18,28 m) : Unai Bazurko (Pakea Bizkaïa), Arnaud Boissières (Akena Veranda), Yannick Bestaven (Cervin), Dee Caffari (Aviva), Samantha Davies (Roxy), Yann Elies (Generali), Michel Desjoyeaux (Foncia), Marc Guillemot (Safran), Sébastien Josse (BT Ellen), Armel Le Cléac'h (Brit Air), Loïck Peyron (Gitana Eighty), Vincent Riou (PRB), Steve White (Spirit of Weymouth). La course compte aussi 10 monocoques de 40 pieds.

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Cette performance a été revendiquée quelque temps plus tard par Maud Fontenoy. La Française a assuré qu'elle ignorait qu'une autre navigatrice l'avait déjà accomplie. L'incident a fait sourire l'Anglaise, qui avait reçu de Fontenoy durant son périple un message d'encouragement. Elle a vite oublié tout ça, trop heureuse d'avoir convaincu son partenaire, la compagnie d'assurances Aviva, de l'épauler pour participer à une vraie course "dans le bon sens" : le Vendée Globe.

Pour ce tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, qui met aux prises les coureurs au large les plus culottés de la planète mer tous les quatre ans, Dee Caffari a décroché un confortable budget et fait construire un voilier compétitif. C'est dans cette épreuve qu'Ellen MacArthur avait crevé l'écran en 2000-2001, époustouflante dauphine de Michel Desjoyeaux.

Née au nord de Londres, Dee a d'abord navigué sur la Tamise, avec le bateau à moteur de son père. Elle se cantonnait alors au ski nautique ou au windsurf. Puis elle a mis les voiles pour passer ses diplômes de skipper professionnel. "J'adorais enseigner, explique cette ancienne professeur de sport, mais c'était comme d'avoir le parfait boulot bien cadré trop tôt dans ma vie."

LA FEMME-GRENOUILLE

A l'aube du Vendée Globe 2000-2001, elle a rejoint l'équipe de Mike Golding. Son job ? Maintenir le bateau de son méticuleux compatriote propre comme un sou neuf. Impressionné par l'efficacité de cette femme-grenouille, le staff de Michel Desjoyeaux lui demande alors de récurer à ses heures perdues la coque du Finistérien. "Je le faisais aux aurores pour que Mike n'en sache rien, s'amuse Dee Caffari, et j'ai peut-être contribué à la victoire de Mich' Desj'."

La soirée en l'honneur des skippers du Vendée Globe impressionne la jeune Anglaise. "Ils m'y sont apparus comme des rock-stars et j'ai décidé que si je continuais à travailler dans ce milieu, je voulais y réussir quelque chose de grand", raconte-t-elle. Mike Golding lui recommande d'engranger des milles nautiques d'abord. Elle n'y va pas par quatre chemins. Elle passe les sélections pour devenir skipper d'un des monocoques de 22 mètres du Global Challenge. Cette étonnante course autour du monde en équipage et par étapes inventée par Sir Chay Blyth, dont la dernière édition eut lieu en 2004-2005, est ouverte aux débutants. Premier homme autour du monde en solo à la voile contre les vents et les courants dominants en 1971, en 292 jours, Sir Chay a détenu ce record jusqu'aux 161 jours de Mike Golding en 1994.

SUR SES PROPRES TRACES

"Le Global Challenge a été presque davantage un exercice de management humain, qui m'a aguerrie pour mon actuel projet, qu'un travail de navigatrice", sourit Dee Caffari au souvenir de ses 17 membres d'équipage et de leurs dix mois de navigation autour du globe en sept étapes. "Le plus jeune avait 23 ans, le plus âgé 60, certains n'avaient jamais mis les pieds sur un voilier et d'autres pensaient qu'ils savaient naviguer, et on avait seulement trois longs week-ends pour faire connaissance et prendre en main le bateau..."

A l'escale du Cap, en Afrique du Sud, Sir Chay souffle à Dee Caffari qu'il sent qu'une femme ne tardera pas à marcher sur ses propres traces dans le "tour du monde à l'envers". "J'ai cru qu'il avait trop bu, mais l'idée s'est tout de suite mise à germer", dit-elle.

Les 7 000 milles de l'étape suivante entre Le Cap et Boston, aux Etats-Unis, scellent sa décision. "L'équipage avait survécu aux mers du Sud et quasiment bouclé un tour du monde. Il se croyait invincible, et a commencé à remettre en question chacune de mes décisions, rit-elle. C'est alors que j'ai compris qu'y aller toute seule, même contre vents et courants serait bien plus facile."

Sir Chay, séduit, fournira le bateau. Reste à trouver un budget. Novice, elle demande un avis à Patrick Snowball, un des patrons d'Aviva, fin navigateur de sa connaissance. "Tu es folle mais ton timing est bon", répond-il, acceptant d'aider le dossier à brûler quelques étapes.

La compagnie d'assurances sera gagnante, quelle que soit la place à laquelle Dee Caffari boucle le prochain Vendée Globe qui s'élancera des Sables-d'Olonne (Vendée) le 9 novembre, si elle décroche son sésame lors de cette Transat anglaise - il lui faut pour cela arriver à Boston. Dee Caffari deviendrait en effet la "première-solitaire-autour-du-monde-dans-les-deux-sens".

Source : Le Monde

http://www.avivaoceanracing.com

ARTEMIS TRANSAT : J - 2



Soldini et le mauvais oeil

Après une victoire dans la transat Jacques Vabre 2007 et une autre récente victoire lors du grand Prix Petit Navire à Dournenez, France, le skipper italien Giovanni Soldini, âgé de 47 ans et son Telecom Italia sont les favoris dans cette 13ème édition de the Artemis Transat. Une transat en solitaire appelle toujours à la prudence...

Feu vert pour tous les concurrents en Class40

Les 11 monocoques Class40 inscrits à the Artémis Transat ont tous reçu le feu vert de la direction de course pour prendre le départ.

Jean-Luc Nélias, consultant stratégiste

Figaro, Formule 40, maxi-multicoques, Mini Transat, trimaran Orma, catamarans de raid, monocoque Imoca, prototypes IRC, monotypes… Jean-Luc Nélias possède un panel d’activités très diversifié.

COMPTE À REBOURS À PLYMOUTH
Le compte à rebours est commencé à Plymouth d'où la Transat anglaise s'élancera dimanche prochain. Les 13 monocoques IMOCA 60 pieds et les 11 Class 40 engagés sont désormais tous amarrés à Sutton Harbour.

Le public a été très nombreux le week-end passé pour admirer ces voiliers. Cette 13 e édition, organisée par Offshore Challenge, est exclusivement réservée aux monocoques. Pour les marins de la classe IMOCA, elle sera un dernier test avant le prochain Vendée Globe attendu comme l'Everest. Michel Desjoyeaux (« Foncia ») Vincent Riou (« PRB »), tous deux vainqueurs du Vendée Globe, mais aussi Loïck Peyron (« Gitana Eighty ») n'ont pas dédaigné cette confrontation à quelques mois du Vendée.
Décrocher son ticket pour le Vendée
Certains engagés comme Armel Le Cléac'h viennent y chercher leur ticket d'entrée pour ce tour du monde. Il y aura donc une certaine pression sur les épaules du jeune skipper de « Brit Air » : « C’est une course difficile avec des conditions exigeantes, une météo assez rude, une route que l’on connaît mal. C’est un peu les montagnes russes. Je vais en profiter pour valider les évolutions techniques et progresser dans tous les domaines. Au niveau de la navigation, ce sera pour moi la première course sur un 60 pieds où le routage n’est pas autorisé ». C'est Mike Golding, vainqueur de l'édition 2004 en monocoques 60 pieds (1), qui donnera le départ. Le navigateur britannique a dû s'abstenir en raison de problèmes de quille sur son « Ecover ». Ces jours derniers Johnny Malbon, skipper du 60 pieds « Artemis Ocean racing 2 », insufissamment prêt, a également déclaré forfait. (1) Michel Desjoyeaux s'était imposé sur « Géant » en trimaran 60 pieds.

Plus difficile que la Route du Rhum dit Michel Desjoyeaux

Après trois jours de stage au Centre de Course au Large de Port-la-Forêt, puis quelques « runs » (vitesse pure sur trois milles) et parcours côtiers à l’occasion du Grand Prix Petit Navire de Douarnenez, FONCIA a rallié le port anglais de Plymouth et les onze autres monocoques Imoca qui se préparent à The Artemis Transat (ex-Ostar). Cette course imaginée en 1960 par un Britannique un peu illuminé (le colonel Blondie Hasler) est la première épreuve océanique en solitaire, « LA » référence en terme de course au large, la plus dure et la plus exigeante des compétitions sur l’Atlantique. Michel Desjoyeaux, tenant du titre puisque vainqueur en 2004 en multicoque, explique d’ailleurs : « The Artemis Transat est une épreuve plus difficile que la Route du Rhum : je n’ai pas fait le Rhum en monocoque mais je vois bien ce que cela représente, puisque je l’ai faite deux fois en trimaran, et la transat anglaise, j’y ai participé en monocoque et en multicoque… C’est une course importante en terme de résultat sportif, de dureté et de difficulté. Il y a tous les ingrédients d’un tour du monde en concentré : on passe directement du golfe de Gascogne (Manche) à l’océan Indien (Terre-Neuve) ! L’eau aux abords du courant du Labrador n’est qu’entre 2° et 5°C… Ce sont les mêmes conditions que les mers du Sud ! Et la transition est plus brutale que sur une descente de l’Atlantique. »

UN NOUVEAU POINT DE PASSAGE POUR ÉVITER LES GLACES

Situation particulière ou effet du réchauffement climatique, l'explication de la présence de nombreux icebergs au large du Labrador est multiple. Et les organisateurs de The Artemis Transat en accord avec les concurrents, ne pouvaient prendre le risque d'une collision avec un growler : une porte a donc été définie par 40° Nord sous les bancs de Terre-Neuve afin d'incurver la route des solitaires plus au Sud.

210 milles en sus : voilà la conséquence de la décision prise collectivement par Sylvie Viant, Directrice de Course, et les vingt-quatre solitaires ! Mais si le parcours atteint désormais près de 3 000 milles (2 955 milles exactement), le risque d'un incident, voir d'une avarie grave suite à la percussion d'un growler, est très sensiblement réduit. Il faut souligner que les observations effectuées quotidiennement par les Coast Guards et les images satellite indiquent que des icebergs ont été identifiés jusqu'à 41°30, soit pratiquement sous les bancs de Terre-Neuve, en limite du Gulf Stream et très près des routes maritimes entre l'Europe et la côte Est des Etats-Unis ! Une situation inhabituelle à cette période de l'année car la débâcle des glaces du Saint-Laurent et de la banquise n'a débuté que depuis quelques semaines.
L'indication aussi que les icebergs sont plus nombreux que les années précédentes et qui dit icebergs, dit growlers, masses de quelques tonnes seulement qui flottent en groupe dispersé et n'émergent que de quelques mètres au-dessus de la mer. Car si un iceberg est visible au radar, ces morceaux de glace sont difficilement aperçus par un navigateur solitaire et ignorés par les radars, et seule une différence de température de l'eau de mer peut laisser entendre que cette présence fantomatique rôde !
La porte définie par les Instructions de Course est ainsi une ligne située à la latitude de 40° Nord entre un point par 47° Ouest et un point par 50° Ouest : les concurrents doivent laisser au moins un point de cette ligne sur leur tribord, avant de remonter vers le Nord si leur route stratégique les y incite. L'objet de cette décision est d'incurver la route des solitaires au Sud des bancs de Terre-Neuve, sans pour autant bloquer les initiatives tactiques sur la fin du parcours. La ligne d'arrivée devant Boston étant situé par 42°20 et 70°57, les concurrents auront encore plus de 900 milles à parcourir sur un terrain de jeu ouvert.

Détecteur de glace
Rappelons l'aventure de Sébastien Josse (présent à Plymouth pour The Artemis Transat sur BT) lors du dernier Vendée Globe 2004 : dans le Sud-Est de la Nouvelle-Zélande, son monocoque avait percuté de plein fouet un growler de plusieurs tonnes, arrêtant net son voilier et brisant son bout dehors qui heureusement, avait fait office d'amortisseur. La coque n'avait pas été endommagée mais le solitaire n'avait pu retrouver tout le potentiel de son bateau au portant jusqu'à l'arrivée aux Sables d'Olonne. C'est dans cette optique que la société Sagem développe un détecteur d'objet flottant non identifié (OFNI). Safran va à l'occasion de The Artemis Transat, tester ce prototype qui doit permettre surtout d'alarmer le solitaire lors du Vendée Globe dans les mers du Sud. Marc Guillemot précise que ce système est encore en phase de mise au point sur son 60 pieds : « Le principe s'appuie sur une caméra miniature thermique en tête de mât qui détecte tous les objets qui présentent une différence de température significative par rapport à l'environnement. La Sagem développe cette technologie pour l'industrie et le bateau sert de banc test essentiellement pour identifier les growlers, les morceaux de glace dérivante issus de la fonte des icebergs. Pour l'instant, le système enregistre les images thermiques et le logiciel va stabiliser l'image pour la définir sur un champ de vision d'un mille devant l'étrave. ». Ce matériel sera installé dans sa version définitive sur Safran pour le prochain Vendée Globe, le système permettant alors de circonscrire l'objet, de l'identifier comme un danger possible, puis d'alarmer le skipper. Ce projet pourrait intéresser autant les coureurs autour du monde, en solitaire ou pour un Trophée Jules Verne, que les cargos et les bateaux de pêche qui naviguent dans des zones froides à risque.

Un plateau réduit mais de haut vol

Avec douze monocoques Imoca et onze Class’40, la flotte de The Artemis Transat s’est concentrée pour proposer un plateau homogène et affûté. Malheureusement, plusieurs tandems skipper-bateau n’ont finalement pas pu être prêts à temps à l’image de Jean Le Cam, Roland Jourdain, Mike Golding (vainqueur en monocoque en 2004), Brian Thompson, Jonny Malbon… mais les voiliers présents dans le port de Sutton Harbour sont justement particulièrement bien préparés après les courses de l’hiver dernier et un grand chantier d’optimisation. Car côté concurrence, les jeux sont loin d’être faits avec des skippers aussi différents de Michel Desjoyeaux que Loïck Peyron, Samantha Davies, Sébastien Josse, Vincent Riou sur des bateaux dessinés par le même cabinet architectural (Bruce Farr), avec des voiliers très typés comme ceux de Marc Guillemot, Dee Caffari, Yann Eliès, Armel Le Cléac’h mais aussi des monocoques au palmarès long comme un jour sans vent à l’image de ceux d’Arnaud Boissières, Yannick Bestaven, Unaï Basarko.

Froid devant !

Côté parcours, long de 2 745 milles entre Plymouth et Boston, l’incertitude règne encore sur l’approche des bancs de Terre-Neuve. Les solitaires ont en effet des portes à franchir (points de passages obligatoires), et dans cette zone, ce sont les glaces dérivantes qui présentent un énorme danger ! Déjà il y a quatre ans, les skippers s’étaient donnés un « way-point » pour éviter icebergs et growlers, et pour cette treizième édition, ces OFNI ont déjà été repérés jusqu’au Sud des bancs de Terre-Neuve (41° 30 Nord) ! Mais en attendant de les atteindre, les douze skippers de monocoques Imoca vont devoir négocier du petit temps, un flux de Nord et des vents instables, avant de tenter de passer au Nord d’une dépression peu active… Pas de coup de vent en vue mais du travail sur le pont et à la table à carte ! « A quatre jours du départ, la météo semble annoncer du « mou » : des vents faibles pour sortir de la Manche, du travers après l’Irlande et du portant en passant au Nord d’une dépression qui se situerait au milieu de l’Atlantique mercredi prochain… Ce sera donc plutôt calme pour ce début de course : ce n’est pas pour me déplaire car cela permet une « mise en route » en douceur. »

Un couvre-feu pendant une journée et demie

Originalité de cette treizième édition de la transat anglaise, un « black-out » de 36 heures a été annoncé par les organisateurs de The Artemis Transat, une période de non transmission des positions des solitaires. Histoire de laisser plus ouvertes les portes de l’initiative tactique pour ouvrir le jeu à un moment où les conditions météorologiques ne seront pas des plus simples à anticiper : « Il y aura une période de « black-out » de 36 heures que la Direction de Course annoncera un peu avant. C’est une nouveauté intéressante surtout si le moment choisi est stratégiquement capital. Personne en mer ne saura donc les positions de ses concurrents, sauf si nous-mêmes nous les diffusons, vraies ou fausses… Un peu comme dans les années 80 ! L’idée est amusante…»

Bref, à quatre jours du coup de canon libérateur, Michel Desjoyeaux et son FONCIA sont prêts et concentrés sur ce parcours difficile à négocier, dur à affronter, technique à anticiper. Comme pour ses onze autres concurrents, l’heure est à la recherche des fichiers météo pour faire tourner les routages et estimer dès à présent combien de temps, quelle trajectoire et quelles particularités vont caractériser cette transat anglaise mythique !

POSITIONNEMENT : Galileo: GIOVE-B a émis ses premiers signaux




Lancé avec succès le 27 avril (voir notre news), GIOVE-B a commencé, le mercredi 7 mai, à émettre des signaux de navigation. Il s'agit d'une étape véritablement historique pour la navigation par satellite. En effet, GIOVE-B émet pour la première fois le signal commun GPS-Galileo utilisant une modulation optimisée spécifique dénommée MBOC (porteuse à forme d'onde binaire décalée multiplexée), conformément à l'accord conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis en juillet 2007 pour leurs systèmes respectifs, à savoir Galileo et le futur GPS III. Ces signaux de GIOVE-B, synchronisés à bord avec une horloge du type maser à hydrogène passif de haute stabilité, offriront une plus grande précision dans des environnements rendus problématiques par des phénomènes de trajet multiple et d'interférence, de même qu'ils autoriseront une meilleure pénétration pour la navigation en milieu fermé. La preuve est maintenant apportée que Galileo et GPS sont véritablement compatibles et interopérables et que les utilisateurs du monde entier pourront bénéficier des services de localisation.

"Maintenant que GIOVE-B diffuse dans l'espace son signal de haute précision, nous avons la preuve tangible que Galileo pourra fournir les services de localisation par satellite les plus performants, tout en étant compatible et interopérable avec le GPS", explique Javier Benedicto, Chef du projet Galileo.

A la suite du lancement, du début de fonctionnement en orbite et de la recette de la plateforme satellitaire, la charge utile de navigation de GIOVE-B a été mise sous tension et les premiers signaux ont été émis le 7 mai. Ces signaux font actuellement l'objet d'un contrôle de qualité. Plusieurs moyens sont mis en oeuvre à cet effet, notamment le Centre de contrôle de GIOVE-B chez Telespazio à Fucino, en Italie, le Centre de traitement Galileo de l'ESA/ESTEC, aux Pays-Bas, la station sol ESA de Redu, en Belgique, ainsi que l'observatoire de Chilbolton du Rutherford Appleton Laboratory (RAL), au Royaume-Uni.

L'antenne de 25 mètres de Chilbolton permet d'analyser de manière très précise les caractéristiques des signaux de GIOVE-B et de vérifier qu'ils sont conformes aux spécifications de conception du système Galileo. Chaque fois que GIOVE-B se trouve dans la zone de visibilité de Redu et de Chilbolton, les grandes antennes de ces installations sont activées pour assurer la poursuite du satellite. Celui-ci évolue à 23 173 kilomètres d'altitude, accomplissant une rotation complète autour de la Terre en 14 heures et 3 minutes.

La qualité des signaux de GIOVE-B jouera un rôle important dans la précision des informations de localisation que fourniront les récepteurs des utilisateurs au sol. GIOVE-B emporte à son bord une horloge atomique du type maser à hydrogène passif, qui devrait offrir une stabilité inégalée.

La qualité du signal peut être affectée par l'environnement orbital du satellite ou par la propagation des signaux entre l'espace et le sol. De plus, les signaux du satellite ne doivent pas créer d'interférences avec les services fonctionnant dans des bandes de fréquence voisines, ce qui fait également l'objet d'une vérification.

Les équipes Galileo de l'ESA et de l'industrie ont la possibilité d'observer et d'enregistrer en temps réel le spectre des signaux émis par GIOVE-B en temps réel. Plusieurs mesures sont effectuées en ce qui concerne la puissance du signal émis, la fréquence centrale et la bande passante, ainsi que le format des signaux de navigation générés à bord. On peut ainsi analyser les signaux émis par le satellite dans les trois bandes de fréquence qui lui sont allouées.

La mission GIOVE-B offre aussi l'occasion de valider en orbite les technologies critiques du satellite, de caractériser l'environnement radiatif en orbite terrestre moyenne (MEO) et de tester un élément fondamental du futur système Galileo: les récepteurs des utilisateurs.

Source: Communiqué de presse ESA
Illustration: ESA

TRANSAT AG2R :Le coup de Trafalgar s'est confirmé par le sud




Transat Ag2r. C'est fait. Les tenants de l'option sud ont pris les commandes de la flotte. Il reste grosso modo 900 milles à couvrir.

L'option nord s'est consumée. Et toutes les larmes de ceux qui y ont tant misé n'ont pas fini de couler. Terrible, que cette inéluctable remontée engagée depuis maintenant plusieurs jours par les tenants du sud, et constatée à distance par les ouvreurs historiques de l'Ag2r. À bord de Financo (Troussel-Pratt), Défi Mousquetaires (Rouxel-Israël), Athéma (Tabarly-Biarnes), et Dégremont Suez Source de Talents (Monnet-Toulorge), les marins ont découvert au pointage de 11 h, hier, qu'ils avaient désormais les crocs plantés dans leur pain noir.

Selon toute probabilité, leur calvaire promet de durer. Dès mercredi, Nicolas Troussel annonçait d'ailleurs la couleur à son équipe à terre : « D'après les routages, et sur le papier, on arrivera 24 heures après les vainqueurs. Maintenant, on espère finir premiers de la bande des Ch'tis, même s'il peut toujours se passer quelque chose d'ici l'atterrissage. » D'où cette tentative tardive de se recaler sur la route la plus porteuse. « L'option du désespoir va-t-elle payer ? On verra bien qui va en sortir », interroge avec son habituelle sagesse Jean Le Cam (Cercle Vert).

Désormais devant, le Finistérien Éric Peron (Concarneau - Saint Barth), qui fait équipe avec Miguel Danet, l'enfant de Saint-Barthelemy, se garde cependant de toute extrapolation : « Ce n'est qu'un classement. Ça fait plaisir de voir que les nordistes sont enterrés, mais il va falloir batailler jusqu'à la fin. On reste concentrés. J'imagine que l'île doit être folle, mais Miguel est le premier à dire qu'il ne faut pas s'enflammer. »

Même tonalité du côté de Jean-Paul Mouren (SNEF et Cliptol Sport), qui préfère rester d'une prudence de Sioux pour les 900 derniers milles, et particulièrement l'atterrissage : « Le vent va un peu faiblir, le jeu de cartes va être un peu redistribué dans le petit temps. L'extrême sud va sortir du chapeau et l'extrême nord fera son apparition. » Propos de circonstance ou juste appréciation des derniers événements ?

CLASSEMENT 09/05/2008 à 05:00
SNEF et Cliptol Sport
PELLECUER Laurent - MOUREN Jean Paul
CONCARNEAU - ST BARTH
PERON Eric - DANET Miguel
CERCLE VERT
MORVAN Gildas - LE CAM Jean