lundi 18 décembre 2006

LES NORDISTES AUSSI



Route du rhum : la Class 40 a tout d’une grande

Spécificité bien française, l’esprit de classe est né dans les années 1980, à l’initiative de Daniel Gilard (disparu en mer en 1987) et de Loïc Caradec (disparu en mer en 1986).

Ces deux skippers avaient compris, avant tout le monde, l’importance de ne laisser à personne d’autre le soin de la gestion de leur sport… même si a posteriori on mesure l’ironie du destin à leur égard… Le mouvement était en marche.

Dernier exemple en date, la jeune Class 40. Des bateaux de 12,19 m qui viennent logiquement trouver leur place entre la monotypie stricte du Figaro II (10,10 m) et les monocoques de 60 pieds (18,28 m).
Un créneau très vite investi en raison de la désaffection marquée, ces dernières années, pour les 50-pieds (15,24 m).

Le Class 40, lui, est une petite bombe, large et puissant, qui s’inscrit dans une « box rule », un cadre dans lequel tous les paramètres – longueur, largeur, tirant d’eau, hauteur du mât, nombre et surface des voiles, ballasts, matériaux, aménagements intérieurs… – sont clairement définis. Aux architectes de laisser courir leur imagination… Une petite bombe qui peut même, dans certaines conditions, venir chatouiller les « gros » !



Née il y a seulement deux ans, cette classe a aussitôt connu un succès extraordinaire (vingt-cinq bateaux seront dimanche au départ de la Route du rhum - La Banque postale) en raison même de son concept prometteur : permettre la confrontation, à armes quasi égales, entre professionnels aguerris et amateurs éclairés, sur des parcours « mythiques », le tout pour un budget considéré comme raisonnable.

Un seul exemple pour comprendre : Mike Golding, qui prépare un nouveau bateau pour le Vendée Globe 2008, a mis en vente son « vieux » Ecover (pourtant seulement mis à l’eau en 2003 !), pour 1,5 million d’euros ; et le coût de fonctionnement annuel est de l’ordre de 350 000 à 400 000 euros pour une écurie de pointe.

Or un Class 40 prêt à courir – et à faire rêver coureurs, sponsors et public – coûte environ 250 000 euros. Les bureaux d’architecture navale ne s’y sont pas trompés : dix plans différents, fabriqués dans autant de chantiers concurrents, se mesureront sur les 3 543 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre ! Ça promet.


CH. TAVERNE-GRASSET

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