jeudi 24 janvier 2008

DÉPART POUR GROUPAMA 3




Groupama 3 s´est élancé ce jeudi 24 janvier à 8h 50´ 17´´ (heure française) sur la ligne de départ du Trophée Jules Verne, ligne définie par l´alignement du cap Lizard (Angleterre) et du phare de Créac´h (Ouessant). Franck Cammas et ses neuf équipiers doivent franchir cette même ligne après avoir viré les trois caps avant le 15 mars à 01 heure 09 minutes 21 secondes (heure française) pour s´adjuger le record autour du monde.


C’est parti : le trimaran vert a franchi la ligne de départ à quelques encablures du phare de Créac’h dans une jolie brise de secteur Nord-Ouest d’une quinzaine de nœuds sous grand voile à un ris et trinquette. Groupama 3 filait déjà à plus de 25 nœuds en route vers le cap Finisterre qu’il devrait atteindre en fin de journée. Les prévisions météorologiques laissent augurer une belle descente pour cette première journée de mer puisque la brise devrait rapidement tourner au secteur Nord en forcissant vingt nœuds, puis à l’Est près des côtes espagnoles en atteignant plus de trente nœuds. Les premières 24 heures devraient donc permettre à Franck Cammas et ses neuf équipiers de pointer au large de Lisbonne demain matin vendredi.

Yves Parlier, navigateur de Groupama 3 :
« Nous sommes arrivés dans la nuit au large de Ouessant et nous avons pris la cape pour dériver avec la marée montante pour nous retrouver dans l’Est de l’île. Ce jeudi matin, vers 7h15, nous avons commencé à manœuvrer pour remettre le bateau en route sous grand voile à deux ris et trinquette. Puis nous avons abattu pour empanner et naviguer tribord amure dans une brise d’une quinzaine de nœuds. Nous avons renvoyé un ris et nous nous sommes élancés sur la ligne. Mais la mer de face associée à des remous et à la houle rendait le départ assez mouvementé, mais dès que nous avons dépassé Ouessant, la mer s’est assagie. Maintenant nous avançons à 25-27 nœuds avec une houle de travers en suivant notre routage. »


Les trois quarts du bord :
L’équipage de Groupama 3
Franck Cammas : skipper & chef de quart 1
Franck Proffit : chef de quart 2
Steve Ravussin : chef de quart 3
Yves Parlier : navigateur
Sébastien Audigane : 2ème barreur
Loïc Le Mignon : 2ème barreur
Frédéric Le Peutrec : 2ème barreur
Jan Dekker : équipier d’avant
Ronan Le Goff : équipier d’avant
Jacques Caraës : équipier d’avant

Les temps de référence
Trophée Jules Verne : 50j 16h 20’ (Orange II en 2005)
De Ouessant à l’équateur : 6j 11h 26’ (Geronimo en 2003)


Interview de l’équipage de Groupama 3

Franck Proffit : « Les phases de pré-départ ne sont pas très agréables à vivre, mais l’équipage est resté toujours très concentré. Cela fait tout de même un mois et demi que nous attendons l’ouverture ! Nous voulions un bateau léger, donc avec peu d’équipiers, ce qui a orienté le choix vers dix hommes embarqués avec qui nous avions déjà navigué. Il fallait aussi qu’il y ait des affinités parce que nous n’avons que 13 m_ de surface habitable… »

Jan Dekker : « J’arrive de Cape Town où il faisait beau puisque c’est l’été en Afrique du Sud. En tant que numéro un, je m’occupe des voiles d’avant et il y a donc pas mal de travail sur le pont. Nous sommes trois n°1 à bord (un dans chaque quart) et si je ne connais pas bien le bateau car je n’ai navigué que deux fois à bord, je vais apprendre le plus vite possible… »

Yves Parlier : « Le rôle que m’a confié Franck est de récolter plusieurs fois par jour des fichiers météo et des images satellites avec lesquels je vais lancer des routages. Ce travail sera confronté à celui de mon pendant à terre, le météorologiste Sylvain Mondon, ce qui permettra de définir avec Franck, la trajectoire optimale pour les deux jours à suivre. Il me faudra aussi expliquer à tous les équipiers les objectifs à court terme : laisser glisser, faire du cap, accélérer, économiser le bateau… Il faut aussi confronter les prévisions à la réalité en surveillant l’évolution météo pour se préparer aux conditions à venir. »

Sébastien Audigane : « Groupama 3 est un trimaran léger alors que Orange II était un catamaran plutôt lourd. On peut s’attendre à un gain de cinq jours car le bateau a le potentiel mais déjà, si nous passons sous la barre des cinquante jours, ce sera très bien. A part les quarts qui sont de trois heures au lieu de quatre, nous avons adopté le même type de fonctionnement que sur Orange II. »

Frédéric Le Peutrec : « Par rapport à Club Med sur lequel j’ai fait The Race, le trimaran est plus fin, très réactif, mais il demande beaucoup de concentration pour aller vite. Surtout il transmet beaucoup de plaisir à la barre ce qui est une grande qualité pour un bateau qui doit parcourir des milliers de milles... »

Steve Ravussin : « Si on a de belles vagues dans le Grand Sud, je serai comblé ! C’est un trimaran merveilleux, qui va très vite, très longtemps. »

Ronan Le Goff : « Orange II était plus gros, donc nous étions quatorze pour manœuvrer, surtout qu’il n’y avait pas d’enrouleur de génois. Mais Groupama 3 demandera à peu près la même énergie pour aller vite… »
Loïc Le Mignon : « Cela fait deux ans que nous préparons le bateau et un mois et demi que nous patientons : tout le monde est plutôt rassuré car les conditions au départ s’annoncent très maniables avec une quinzaine de nœuds puis 25-30 nœuds en arrivant sur le cap Finisterre. Cela va nous donner le temps de nous réhabituer au bateau et à la mer : c’est une entrée en matière tranquille. »

Jacques Caraës : « Je vais m’occuper de la vidéo avec Steve mais comme le bateau est exigeant et pas toujours bien protégé, il ne sera pas facile d’enregistrer des images aux moments les plus chauds ! Mais d’ors et déjà, ce tour du monde se présente comme une belle aventure que je vais essayer de faire partager à la terre. »

Franck Cammas : « Je suis le plus jeune de l’équipage et ce sera la première fois que j’irai dans les mers du Sud. Je suis donc très heureux de partir sur ce bateau rapide et qui a les capacités à battre le record autour du monde. Surtout entouré d’un équipage compétent, une bande de copains ! Sur la traversée de l’Atlantique, nous avons gagné quatre heures sur quatre jours, alors si nous gagnons 50 heures sur 50 jours, ce sera très bien. Mais Orange II avait profité d’une excellente météo sur la descente de l’Atlantique… Je ne sais pas si nous aurons les mêmes conditions ! »

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