samedi 19 avril 2008

WANTED SPONSORS ?


Selon "Les Echos" :
C'est dimanche, à 14 heures, en baie de la Forêt à Concarneau (Finistère) que sera donné le départ de la neuvième édition de la Transat AG2R, qui donne le coup d'envoi de la saison annuelle de voile. « Vingt-six bateaux de la classe Figaro Bénéteau II participent à cette course en double qui les conduira à Saint-Barthélemy dans les Antilles au terme d'un périple d'environ 3.710 milles », décrit Pierre Bojic, directeur général de Pen Duick, organisateur de la course, dont le budget est évalué à 1,5 million d'euros environ, financé par les collectivités territoriales (ville de Concarneau, département du Finistère, région Bretagne), la Chambre de commerce et d'industrie de Quimper Cornouaille et la société d'assurance AG2R, sponsor titre de la course.
« Nous finançons à hauteur de 750.000 euros et ajoutons cette année 200.000 euros pour des opérations de relations publiques d'une plus grande ampleur en raison de notre rapprochement avec La Mondiale », commente Yvon Breton, directeur général délégué de AG2R. La compagnie d'assurance a affrété trois gros bateaux, qui transporteront 600 invités pour assister au départ de la course. Mais au total, « ce sont 15 gros bateaux qui accompagneront les skippers et près de 100.000 per- sonnes sont venues à Concarneau tout au long de la semaine », précise Pierre Bojic. Cette année, le village d'exposition a été étendu sur 2.500 mètres carrés, montrant ainsi le succès obtenu auprès des entreprises par la course au grand large.
Des valeurs dans l'air du temps
Autre nouveauté : la totalité de l'épreuve sera suivie par un bateau qui retransmettra des images. « Nous les produisons et avons un accord avec «Planète Thalassa» et «Orange TV Sport», sans exclusivité toutefois », indique l'organisateur.
La voile tient bien le cap, malgré une conjoncture économique qui ne favorise pas le sponsoring. « La précédente édition de la Transat nous avait rapporté l'équivalent de 13 millions en retombées médiatiques pour un investissement de 700.000 euros. Cette fois-ci, je pense que cela sera plus important », se réjouit Yvon Breton. « Le sponsoring voile progresse bien. La précédente Transat Jacques Vabre en novembre dernier a d'ailleurs très bien résisté à la tempête médiatique des mouvements sociaux qu'elle a dû affronter, un signe fort de l'intérêt des Français pour la discipline et un véritable signe de résistance même en situation de crise médiatique », souligne Bruno Lalande, directeur de TNS Sport.
De nouvelles sociétés ont décidé de sponsoriser des bateaux : Britair, groupe Bel, Safran, DCNS, Veolia, Puma, etc. « Les entreprises cherchent un sport qui leur permet de raconter une histoire, dont les valeurs sont dans l'air du temps, à savoir la défense de l'environnement, le développement durable. La voile répond bien à leur attente », analyse Lucien Boyer, président de Havas Sports.
Reste que la multitude de courses n'aide pas à la compréhension de la discipline. Dans les prochaines semaines, d'autres compétitions se chevauchent ne permettant pas une aussi bonne couverture médiatique : il s'agit du Grand Prix Petit Navire à Douarnenez (Finistère) du 25 avril au 4 mai, de la semaine olympique de voile à Hyères (Var) du 19 au 25 avril, de la « The Artemis Transat » ou l'Atlantique Nord en solo le 11 mai au départ de Plymouth (Angleterre), et de la Giragli Rolex Cup au départ de Saint-Tropez (Var) du 8 au 14 juin.
Nouveau bateau moins coûteux
Ce déficit médias s'accentue du fait que les « Formule 1 des mers », les fameux trimarans de 60 pieds, si spectaculaires à voir naviguer, ne se sont pas remis du séisme de 2002, lorsque 15 de ces bateaux sur 18, anciens et nouveaux confondus, abandonnèrent sur la Route du Rhum.
Puis, en 2005, à la suite d'avaries et chavirages, seuls quatre sur dix ont bouclé la Transat Jacques Vabre à Bahia (Brésil). Bref, la flotte des multicoques, ainsi baptisés, dont le prix de construction a triplé, atteignant même 4 millions pour les plus coûteux, est ainsi passée de treize à cinq équipes. Marins, sponsors, organisateurs de Grands Prix se sont découragés.
Du coup, l'Orma (Ocean Racing Multihulls association), qui régit la catégorie depuis sa création en 1995, a opté pour l'émergence d'une nouvelle famille structurée. Son conseil d'admnistration, représenté par les armateurs Groupama, Banque Populaire, Sopra Group et le président Patrick Chapuis, a décidé de « repositionner » résolument le multicoque dans un univers de « course au large », en valorisant « ses forces » (performance, esthétisme, technologie), à la découverte de « nouveaux horizons », avec une priorité affirmée à l'« off shore » (le grand large) et à l'« international ».
Ce nouveau projet « Orma 2009-2019 » s'articule autour de trois axes de travail visant à définir les fondamentaux d'une classe renouvelée. D'abord, la mise au point d'un nouveau bateau Multi One Design de 70 pieds (21 mètres), dessiné par le cabinet d'architectes VPLP (Vincent Lauriot-Prevost), plus fiable et moins coûteux que les actuels géants des mers (environ 2 millions d'euros). Puis, la refonte du programme sportif avec une ou deux courses transocéaniques annuelles (solitaire, double, équipage suivant les années) et un circuit annuel européen condensé et rythmé sur cinq semaines.
Enfin, l'Orma va repositionner sa politique de sponsoring et médiatique - sachant que le circuit tel qu'il existait représente en moyenne suivant les années 15 millions d'euros de retombées médiatiques annuelles. Cette flotte ne devrait compter que douze bateaux qui seront construits d'ici à fin 2011.

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