mercredi 6 septembre 2006

Voilier-coach, genèse d'une idée

L'idée d'utiliser le voilier comme outil dans le travail de coaching a d’abord pris forme à Auckland, en octobre 2002, sur un des deux anciens voiliers de la coupe de l’America, reconfigurés pour proposer des sorties en mer et régates à la portée de tous.

J’avais la chance d’avoir un embarquement pour la « Ladies Match Race », la régate des dames, et j’ai été sidérée par le potentiel de travail sur les équipes qui se dévoilait devant mes yeux.
Un équipage professionnel réduit était présent pour assurer la sécurité et surtout en faire le moins possible. Nous avions un contrat de régate simple mais clairement formulé.
Qu’allions-nous en faire ?
Quel système d’autorité s’installerait ?
Quel type de leadership se manifesterait ?


Pas tout à fait seul maître à bord.

Mettons vos managers sur un bateau. Négocions avec eux un objectif (ambitieux) et un périmètre d’autorité (étendu) sur la marche du bateau, comme un contrat de travail. Voyons comment ils s’en sortent « pour de vrai » et en quoi cela représente ce qu’ils vivent au quotidien dans votre entreprise.

Quelle activité permet mieux que la voile de travailler sur le thème de l’autorité et de ses corollaires et périphériques : responsabilité, pouvoir, puissance, délégation, communication, contrôle, confiance, règles, reporting, etc. ?





Comment ça marche?

On établi un programme qui fait alterner les temps à terre et de courtes sorties en mer (1 à 3 heures).

D'abord on établit un "cap" , un objectif individuel ou collectif, qui servira de trame à l'ensemble du travail.

Pendant la sortie en mer, on laisse faire le bateau:
Le bateau à voile, c’est un petit espace, qui bouge, en interface avec des éléments naturels pas toujours coopérants (zut, y’a pas de vent !), ça ne marche qu’au moyen d’une vaste quantité de paramètres (comment s’appelle cette ficelle bleue, là, la troisième à gauche ?), et de toutes façons, ça ne fait pas exactement ce qu’on veut (la marée monte ou descend, à cette heure-ci ?).

Au retour à terre, on met des mots sur ce qui s'est passé, ce que cela apporte à l'objectif visé et ce qu'on va tester ou approfondir à la sortie en mer suivante.


Les p'tits bateaux sont-ils des coachs?

Ni promenade en mer, ni école de voile: pas de destination imposée, pas de jargon technique, pas d’assignation des tâches… quoi qu’il se passe, cela fera matière à réfléchir.

Résultat: une navigation étonnante de qualité, même par vent fort et mer formée, et même avec un équipage à majorité novice.

Le voilier, lui, fait son travail de coach: il questionne, met en déséquilibre, bouscule un peu parfois, offre des opportunités, des situations nouvelles. Le voilier secoue la complexité pour en faire ressortir ce qu'il y a d'essentiel. Il s’adresse directement au centre de la personne, sans passer par la maîtrise verbale. La récolte est si abondante que pour certains, le travail continuera sur plusieurs semaines.

Les parallèles, équipage // équipe, skipper // leader, météo // marché, voilure // investissement , etc… sont innombrables. La préoccupation du coach devient alors qu’en une ou deux sorties en mer, on récolte plus de matière à « travailler » qu’on s’y attendait. Ce qui est plutôt une préoccupation bienvenue, avouons-le.
On peut alors choisir, avec le client, de doser la proportion de temps passé à terre (pour l’exploitation) et en mer (pour la consolidation des acquis).

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