L'équateur est le prochain objectif de Groupama 3 qui n'était plus, mardi en milieu d'après-midi, qu'à 350 milles de ses étraves. Les prévisions météorologiques laissaient entendre que Franck Cammas et son équipage ne seraient pas trop ralentis par un Pot au Noir peu actif. A ce rythme, la ligne de changement d'hémisphère pourrait être franchi mercredi juste après le lever du jour, ce qui offrirait un premier temps intermédiaire au trimaran géant en plus ou moins six jours pile...
A l'exception du premier jour de mer et de quelques grains au large des Canaries, Groupama 3 a essentiellement navigué dans des brises faibles à modérées, pratiquement toujours inférieures à vingt noeuds... Et pourtant, le trimaran géant est parfaitement dans le timing d'un record autour du monde puisqu'il devrait déjà s'adjuger un premier temps intermédiaire au passage de l'équateur ! Six jours onze heures vingt-six minutes : voilà le score qu'avait réalisé Geronimo en 2003... Tandis que Orange II, lors de son périple victorieux autour du monde en 2005, n'avait pas été très rapide puisqu'il n'avait atteint la ligne de changement d'hémisphère qu'après sept jours deux heures cinquante-six minutes... Au rythme de vingt noeuds de moyenne ce mardi, Franck Cammas et son équipage devraient ainsi « passer au Sud » entre 8h00 et 14h00 mercredi, soit une descente depuis Ouessant en six jours, à quelques heures près.
Le Pot est peu actif
En fait, tout va dépendre de la situation dans le Pot au Noir qui, d'après le prévisionniste, Sylvain Mondon de Météo France, est étendu mais peu actif même s'il annonce des orages la nuit prochaine. Mais impossible de prédire avec certitude cette zone marquée par la confrontation des alizés du Nord et du Sud et l'affrontement des vagues associées, par la très forte évaporation de la mer créant de grosses masses nuageuses chargées d'humidité et enfin par la présence de calmes imprévisibles en raison du faible gradient barométrique. Bref, malgré tous les moyens techniques, les modèles numériques de prévision ou encore les images satellites, cette micro météorologie n'est pas discernable précisément de la terre. A quelques kilomètres près, un navire peut bénéficier d'un vent de plus de vingt noeuds régulier tandis qu'un autre « patine » dans une brise évanescente et volage des heures durant.
Toutefois, la bonne nouvelle vient des autres voiliers qui ont traversé cette Zone de Convergence Inter Tropicale ces jours derniers : Lionel Lemonchois et son équipage sont passés par là il y a seulement six jours en route vers le cap Horn au départ de New York. Ils n'ont rien vu ou presque, si ce n'est un ciel bleu sans quasiment un seul nuage ! Et le duo Dick-Foxall sur le chemin retour à l'occasion de la Barcelona Wolrd Race, a aussi franchi la ligne il y a quatre jours... Un tandem avec lequel Steve Ravussin a pu échanger quelques mots à la vacation radio de ce mercredi midi : ils ont subi des grains mais n'ont pas mis beaucoup de temps pour sortir du Pot au Noir. Pour l'heure, le Suisse du bord indiquait qu'il avait fallu changer de voiles ce mardi matin car la brise, si elle était stable en direction, était plus variable en force. « Je me réveille tout juste. J'ai bien dormi, mais pas beaucoup : une petite heure... Parce que nous avons dû manoeuvrer pas mal cette nuit. On a mis le gennaker léger ce matin parce que le vent a un peu molli : 13 noeuds au lieu de 23 cette nuit ! Un beau ciel, un vent stable en direction et une belle mer : nous sommes ce midi bâbord amure à 23 noeuds... » précisait Steve Ravussin. La nuit prochaine sera peut-être un peu plus agitée sur le pont de Groupama 3 mais gageons que l'équipage pourra ainsi s'offrir une journée d'avance sur le record lors de ce passage de la ligne équatoriale.
Ils ont dit
Steve Ravussin :
« Nous ne sommes pas très fatigués parce que nous pouvons faire nos quarts de sommeil sans être réveillé. Nous avons super bien mangé pendant les trois premiers jours grâce aux plats préparés par le cuisinier Rochas et maintenant nous sommes passés au lyophilisé avec d'excellentes sauces... L'ambiance est super bonne à bord de Groupama 3 et tout se passe très bien : Franck s'est bien adapté à la situation avec un équipage plus important que sur un 60 pieds. »
Repères :
Temps à battre : 50 jours 16 heures 20 minutes et 4 secondes - Vitesse moyenne : 17,89 noeuds. Record détenu par Bruno Peyron, à bord du maxi-catamaran Orange 2, depuis mars 2005.
Temps à battre de Ouessant à l'équateur : 6 jours 11 heures 26 minutes (Geronimo en 2003)
Les chiffres du jour :
Départ le jeudi 24 janvier 2008 à 7h50'17''TU
Arrivée avant le : Samedi 15 mars 2008 à 00h09'21'' TU
Jour 5 à 7h 45' TU :
*Distance parcourue sur l'eau en 24 heures : 551,1 milles
*Distance parcourue depuis le départ : 2 571 milles
*Distance par rapport à l'arrivée : 21 959 milles
*Moyenne du jour 5 : 22,96 noeuds
*Moyenne depuis le départ : 21,42 noeuds
*Avance par rapport à Orange II : 420,4 milles
mardi 29 janvier 2008
GROUPAMA 3 À L'ÉQUATEUR DEMAIN, EN SIX JOURS...
Publié par vie-project à 6:38 PM
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