dimanche 30 mars 2008

Karver, une société dans le vent



Spécialisée dans les poulies destinées aux voiliers de courses, la société honfleuraise est devenue un incontournable du milieu régatier. Ses carnets de commande explosent.


C'est une toute jeune entreprise qui ne connaît pas la crise. Bien au contraire. La société Karver, dont les modestes locaux sont situés dans la zone industrielle d'Honfleur, est en plein boom. Elle pourrait être le « Vuitton » de la poulie, le « Rolex » de « l'emmagasineur », car elle propose le must des petits équipements qui font les grands voiliers.


Une niche parfaitement exploitée par ce petit groupe qui grossit d'une année sur l'autre. « On était cinq début 2007, et on est neuf depuis septembre. Ça marche vraiment très bien cette année, assure Pierre Asselin, l'un des employés de Karver, charge entre autres de la communication. On a eu beaucoup de courses. On a doublé le chiffre d'affaires, on est passé de 600 000 € à 1,2 million d'euros, dont 50 % réalisés à l'export. On exporte vraiment dans toute l'Europe. »


L'idée de départ était simple : créer des poulies légères et résistantes d'abord, pratiques et esthétiques ensuite. La gamme de produits s'est ensuite élargie. Le milieu des pros de la voile, qui fonctionne au bouche à oreille, n'a pas tardé à s'y intéresser. « On innove en partant du même principe de simplicité et de performance. On a répondu à un besoin qui n'était pas comblé. »


Marin Clausin, cofondateur et directeur de la société, avait commencé l'aventure en région parisienne. Deux ans plus tard, le retour aux sources s'est imposé pour ce Trouvillais d'origine. La cité portuaire présentait les ingrédients parfaits pour se développer. « On n'est pas trop loin de la Bretagne, là où tout se passe en matière de voile. On a un port en eaux profondes au Havre et un aéroport international à Paris. Donc tout est à proximité. On conçoit les produits à Honfleur. Ils sont fabriqués chez des sous-traitants français. »


Et puis il y a aussi le sur-mesure, pour les grosses pointures de la voile. Thomas Coville, Jean-Yves Parlier et Jean Lecam font partie des fidèles. « On fonctionne comme un bureau d'études. Certains de nos produits, comme pour les emmagasineurs, sont faits sur mesure. Mais on essaye aussi pourquoi pas de toucher le grand public. On a fourni des poulies à une équipe féminine du Deauville Yacht-club, lors du dernier Spi Ouest-France. »


L'équipe continue encore à innover. Elle a présenté dernièrement au salon nautique de paris, un petit bijou sur lequel elle mise beaucoup et qui pourrait lui permettre de garder un peu d'avance sur des concurrents qui espèrent rattraper leur retard. « On a mis au point une poulie électrique qui communique sans fil la charge exercée à l'ordinateur de bord. Ça augmente le facteur performance, puisqu'on sait jusqu'où on peut aller et la sécurité est renforcée puisque ça permet de ne pas casser. Ça n'existe pas pour l'instant. »

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