vendredi 16 mai 2008

ARTEMIS TRANSAT : NOUVELLES DES CLASS 40


Deux obstacles majeurs se dressent sur la route des Class40 participants à The Artemis Transat: la situation météo avec l’entrée dans une zone de vent très très léger et les 36 heures de blackout qui débuteront ce vendredi à 18h00 GMT (20h heure française). Combinés, ces deux obstacles génèrent un environnement tactique intense.
La flotte est actuellement dans une brise de 9/15 noeuds de secteur Nord et la plupart des bateaux se déplacent à une vitesse moyenne de 7 à 8 nœuds à l’exception de Christophe Coatnoan qui se trouve beaucoup plus au nord et atteint uniquement une moyenne de 4,7 nœuds et de Benoît Parnaudeau, dont le bateau Prévoir Vie, complètement au sud se déplace à plus de 9 nœuds. La direction du vent est favorable pour le moment, ce qui a permis à la flotte d’entamer une longue descente vers le sud-ouest à partir de mercredi midi. Cette nuit, cependant, la situation a changé, le vent est devenu instable et oscillant, et certain skipper ont passé une nuit plutôt stressante: “j’étais sous grand spi quand le vent a soudainement tourné,” nous raconte Boris Herrmann ce matin. “J’ai affalé, mais la drisse est restée bloquée. C’était le noir complet, donc je me suis allongé sur le pont et avec ma lampe torche et mes jumelles, j’ai essayé de voir ce qu’il se passait en haut du mât.” Ce contretemps n’a pas empêché le jeune Allemand d’effectuer une remontée spectaculaire dans le classement puisqu’à la découverte des positions ce matin à 6h00 GMT, il occupait le seconde
place, devant Yvan Noblet (Appart’ City) et derrière Giovanni Soldini (Telecom Italia).

Halvard Mabire, sur Custo Pol, 6ème actuellement a également rencontré quelques problèmes de drisse: “Quand j’ai affalé le spi après un changement de direction du vent, j’ai découvert de sévères damages sur ma drisse, Encore 20 minutes de plus, et je perdais à coup sur mon spi. Mon mât est devenu ‘drissivore’.” Au lever du soleil, le vent s’est enfin stabilisé. “Mer grise, ciel gris, vent entre 6 et 14 noeuds mais au moins la direction est stable (nord)!” nous explique Miranda Merron (40 degrees) dans un email matinal. “Ça a beaucoup tourné pendant la nuit,. J’ai quand même réussi à me reposer et maintenant il va falloir se préparer à la zone sans vent que l’on approche!” Miranda a profité de ces conditions clémentes pour bien naviguer et passer de la 5eme à la 3eme position. Thierry Bouchard en 5eme position, sur Mistral Loisirs – Pole Santé Elior, aborde cette zone avec appréhension: “Les périodes sans vent sont toujours difficile à gérer. On ne dort presque pas, on est continuellement sur le pont, pour régler, barrer, changer de voile…”.

La flotte des IMOCA 60 se trouve actuellement dans cette dorsale sans vent à environ 250 miles à l’ouest des Class40 et certains de ces bateaux enregistrent des moyennes de vitesse plus lente que les class40. Ce matin, lors des vacations quotidiennes, Halvard Mabire et Thierry Bouchard nous ont exposé leur projet de créer un syndicat de protestation des Class40. Cette entité a pour préoccupation première l’information concernant la flotte IMOCA. “On a plein de copains dans cette classe et on voudrait bien savoir ou ils en sont.” nous explique Halvard. Ces informations permettront également de savoir comment les IMOCA ont négocié la traversée de la dorsale et d’apprendre de leurs options. La direction de course a directement envoyé un message à tous les skippers pour savoir s’ils souhaitaient recevoir ces informations. Même au milieu de l’Atlantique, il semble que la démocratie est sa place et le “OUI” général a été prononcé.

La période de 36 heures de blackout débutera directement après l’annonce des positions de vendredi 18h00 GMT et sera levée dimanche matin à 6h00. Pendant cette période, seulement deux personne au sein de l’organisation de The Artemis Transat connaîtront les positions exactes des concurrents. Les skippers, quant à eux n’auront aucune idée de la position de leur concurrents. Les vacations quotidiennes auront tout de même lieu et les skippers enverront tout de même leurs nouvelles via email et photos mais sans révéler leur position. Est ce que les skippers vont s’appeler entre eux pour se soutirer des informations? Est ce que nous allons assister à un bouleversement du classement ou bien est ce que l’absence de vent va figer ces positions?

Analyse stratégique de Jean Luc Nelias :
"Ce mercredi matin, on peut considérer que la flotte des six premiers est encore très groupée. Le routage de Generali et de BT distant de 70 milles en latéral, les fait arriver avec cinq minutes d’écart à la porte des glaces en faveur de Yann Eliès... Ce qui veut dire rien, quand on voit les zones de vent faibles qu’il va falloir traverser ! Il n’y a pas de coup stratégique déterminant à jouer pour le moment."

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