Pendant qu'une partie de la flotte des monocoques 60' Imoca traverse l'Atlantique dans The Artemis Transat, d'autres monocoques sortent de chantiers d'hiver très poussés. C'est le cas de DELTA DORE, le monocoque de Jérémie Beyou, qui vient de retrouver son élément après trois mois de fiabilisation et d'optimisation. Le skipper de DELTA DORE a toutefois continué à naviguer et à préparer son objectif majeur, le Vendée Globe.
Trois mois de fiabilisation
Depuis son retour d'Afrique du sud, à la fin du mois de janvier, le monocoque DELTA DORE a fait l'objet d'une analyse critique de la part du team voile DELTA DORE. Parallèlement à la construction de son nouveau mât, il fallait le fiabiliser et le transformer. De monocoque aménagé pour un duo, DELTA DORE est devenu un monocoque pour naviguer en solitaire autour de la planète. Une telle transformation signifie que le plan de pont doit être adapté.
Jérémie Beyou : « Nous avons mis le pont à nu et modifié le plan. La plage avant a été modifiée afin de rationnaliser les manoeuvres et de faciliter l'équilibre du marin avec l'installation de grands cale-pieds."
Le monocoque DELTA DORE a été désossé afin de vérifier chaque pièce, un véritable travail d'orfèvre. A la suite du démâtage dans la Barcelona World Race, DELTA DORE a souhaité que chaque intervention sur le bateau soit contrôlée, l'objectif étant bien de limiter les risques de casse.
Jérémie : « C'est un chantier de fiabilisation que nous avons fait. Nous avons revu les systèmes de barre, de relevage automatique de safran et du moteur de quille. Nous en avons refait l'étanchéité, checké le système électrique, la plomberie, les systèmes de ballasts. Toutes les pièces qui montraient de l'usure ont été remplacées. Certaines étaient démontées pour la première fois et ont montré des petites imperfections. Les axes du bateau, les pièces de composite ont été expertisées ».
Gautier Nollet, Directeur technique : "Tous les points sensibles du bateau ont été contrôlés par des experts extérieurs. Nous avons rédigé un cahier des charges par pièce, qui a été transmis à chaque fournisseur. Chacun est intervenu pour réviser les pièces concernées. Puis un expert, agréé par le fournisseur, est venu vérifier la bonne remise en route de chaque système."
Une carène optimisée
En liaison avec l'architecte du bateau, le cabinet Farr Design, le team voile DELTA DORE a modifié la carène pour y ajouter des « strakes ». Ces sortes de « moustaches » que l'on retrouve sur le tiers avant de chaque côté du monocoque permettent de soulager le bateau quand il a tendance à plonger par l'avant. Elles lui donnent une allure plus planante avec une meilleure stabilité.
Un nouveau mât
L'espar qui sera mâté vendredi prochain sur le monocoque DELTA DORE, a fait l'objet d'un suivi de conception et de construction extrêmement rigoureux de la part de Gautier Nollet, Directeur technique. Chaque étape de travail a été validée par un expert afin de minimiser tout risque de malfaçon : "Nous accastillons le mât assez rapidement pour tenir les délais mais pas trop vite non plus pour être efficaces. Nous sommes actuellement cinq personnes à travailler dessus pour qu'il soit prêt demain vendredi."
Un programme soutenu
Le mâtage et la pesée du monocoque ont lieu ce vendredi 16 mai à Lorient. La jauge et les tests de stabilité à 10° et à 90° se dérouleront samedi 17. Le monocoque sera armé dimanche 18 mai. Dès mercredi 21 mai, le monocoque et son équipage devraient prendre la mer pour un parcours de 1500 milles, nécessaire pour qualifier le nouveau mât.
DELTA DORE sera ensuite attendu à Saint-Malo près du siège de l'entreprise. Puis il mettra le cap au sud dans le courant du mois de juin pour participer au Trophée SNSM entre Saint-Nazaire et Saint-Malo le 20 juin prochain.
Une équipe heureuse !
Jérémie Beyou : « Chacun est très impliqué, que ce soit dans l'équipe ou chez les fournisseurs. Nous travaillons tous dans une ambiance agréable parce que nous sommes motivés de la même façon. C'est la première fois que nous avons le temps et les conditions réunis pour faire un travail optimal. Je me sens très bien entouré, c'est un véritable bonheur. »
Et la navigation dans tout ça ?!
Evidemment, un compétiteur qui n'est pas en course ronge son frein ... Alors Jérémie Beyou a
poursuivi sa préparation à terre et sur l'eau : « Je suis une préparation spécifique en météo et un entraînement physique au Pôle France Finistère Course au Large en vue du Vendée Globe. Pour ne pas perdre mes repères sur l'eau, j'ai entamé plusieurs types de navigations avec le team Banque Populaire. J'ai couru toute l'avant saison en Open 7,50. et j'ai participé aux navigations du Trimaran 60' Banque Populaire. Nous avons régaté en configuration Match Racing contre BMW Oracle (sur Groupama) qui se prépare pour le Défi América's Cup. C'est très instructif de naviguer au contact des meilleurs "match racers" du moment ! Les manœuvres ne sont pas faciles à appréhender à une vitesse de 30 nœuds, dans un espace réduit. L'important pour moi est de ne pas perdre mes repères. Les fondamentaux et les contraintes sont quasiment les mêmes que sur le monocoque 60' : Les manœuvres, les angles de vent, les sensations de barre, la vitesse. Cette expérience est une occasion rêvée. Le haut niveau apporte toujours beaucoup.»
Deux transats chères à Jérémie
Jérémie n'est donc pas en mer mais il suit de près les deux transats en cours, la Transat AG2R, qu'il a courue à 5 reprises, et The Artemis Transat, la transat anglaise en solitaire "Ce sont deux belles transats. le podium de l'AG2R est vraiment beau. Jean-Paul Mouren gagne après tant d'années ! Je trouve génial de voir Eric Peron sur le podium (3ème sur Concarneau - St Barth ndlr). Il travaille très dur pour trouver des budgets et des solutions pour courir. Il vient de montrer qu'il sait naviguer, c'est un jeune qui a du talent."
Outre l'envie que cela génère de voir ses camarades de jeu en course, il observe et analyse leurs trajectoires ... "Sur The Transat, ils ont du portant pour une fois, ce sont des super conditions. Dommage pour moi ! Ils sont à 100 % des limites du bonhomme et du bateau sous spi, les manoeuvres doivent être chaudes. C'est passionnant de voir leurs trajectoires et leurs vitesses. C'est très intéressant d'observer mes futurs concurrents ..."
Fournisseurs qui sont intervenus sur le monocoque DELTA DORE :
- GEPETO : travaux composite
- TEEM : électricité
- Accuwatt : système de charge
- NKE : électronique
- ENSIETA : capteurs d'efforts
- SONAFI : hydraulique...
- PROFIL COURSE : chantier peinture
- HDS : calculs et conception du mât
- LORIMA : construction du mât
- IROISE GREEMENT : accasitllage
Pour en savoir plus
Le site du monocoque 60' Delta Dore : http://www.voile.deltadore.com
DELTA DORE 2008
13 mai : Mise à l'eau, entrainements
20 - 25 juin : Trophée SNSM en équipage, Saint-Nazaire / Saint-Malo
11 - 17 juillet : Brest 2008
Août : mise à sec, optimisation
Septembre : navigations et opérations de relations publiques Delta Dore
Octobre : entrainements
22 octobre : présence aux Sables d'Olonne
9 novembre : départ du Vendée Globe
vendredi 16 mai 2008
IMOCA : DELTA DORE RETROUVE SON ÉLEMENT
Publié par vie-project à 9:54 AM
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