jeudi 1 mai 2008

Le trésor de La Mercedes



L'important trésor sous-marin découvert en mai 2007 dans l'Atlantique par la société américaine Odyssey pourrait provenir d'un navire espagnol mythique , "La Mercedes", disparu en 1804, a affirmé dernièrement le journal espagnol El Pais.

"La Mercedes" aurait coulé le 5 octobre 1804 au large des côtes portugaises de l'Algarve (sud) après un affrontement avec des navires anglais. Ceci confirmerait les doutes du gouvernement espagnol qui soupçonne, depuis le début de cette affaire, Odyssey d'avoir découvert le trésor dans les eaux territoriales espagnoles ou bien sur l'épave d'un navire espagnol. "La Mercedes" ramenait de Montevideo en Espagne de grandes quantités d'or et d'argent accumulées en Amérique Latine par des militaires et commerçants espagnols. 

Odyssey avait annoncé le 18 mai 2007 la découverte "dans les eaux internationales de l'Atlantique" du plus grand trésor sous-marin jamais trouvé, composé de 500.000 pièces d'argent et de centaines d'objets en or. Odyssey avait rapidement et discrètement rapatrié son butin de 17 tonnes de la colonie britannique de Gibraltar vers son siège américain de Tampa, en Floride, gardant secret l'emplacement exact de l'épave et insistant sur le fait que la découverte avait été faite dans les eaux internationales. 


Si "La Mercedes" est bien le navire concerné, une bataille légale qui peut durer des années pourrait commencer, selon El Pais. Le gouvernement espagnol, qui a déposé plusieurs plaintes contre Odyssey dans cette affaire, défendrait alors le fait que "La Mercedes" était un navire de guerre participant à une bataille lorsqu'il a coulé, le butin revenant donc à l'Espagne. Odyssey tenterait pour sa part de démontrer que "La Mercedes" était un "simple bateau" transportant les biens de "centaines de marchands et de leurs familles", et pourrait proposer aux descendants de ces familles de réclamer leur fortune, selon El Pais.

Mais, le trésor repêché au large de la péninsule ibérique par la société Odyssey lui appartient-il ? Le gouvernement espagnol soupçonne les Américains d'avoir récupéré dans ses eaux territoriales les quelques 500 000 pièces d'argent annoncées. Il les accuse de "spoliation" et l'Angleterre de complicité, puisque l'aéroport de Gibraltar serait utilisé pour envoyer les pièces aux USA.

Jamais pareil trésor n'avait été découvert au fond des mers. Mais au-delà de sa valeur vénale, l'apport historique pourrait s'en avérer tout aussi fabuleux.

Jusqu'à présent, ce sont plus de 500.000 pièces d'argent pour un poids de 17 tonnes, ainsi qu'un grand nombre de pièces et objets en or qui ont été mis au jour dans un navire datant de l'époque coloniale, en un endroit de l'Atlantique dont l'emplacement exact n'a pas encore été divulgué pour des raisons évidentes, mais qui se situerait au sud-ouest de l'Angleterre.
L'inventeur du trésor est la société Odyssey Marine Exploration, à laquelle on doit déjà la découverte de l'épave du SS Republic au large des côtes américaines en 1865, et qui renfermait un trésor estimé à plus de 75 millions de dollars. Mais l'épave dont l'exploration vient de commencer, qui a été baptisée "Cygne Noir" en attendant son identification définitive, s'avère bien plus riche encore, puisque la valeur de sa cargaison est estimée à plus de 500 millions de dollars, soit 371 millions d'euros.
L'expert Nick Bruyer, qui a examiné les premiers objets pour le compte de la société Odyssey, affirme n'avoir jamais rien connu de comparable. Fait remarquable également, toutes les pièces sont dans un état de conservation étonnant, et leurs origines et dates d'émission sont très variées.
Le co-fondateur d'Odyssey, Greg Stemm, déclare que la découverte est située en dehors des eaux territoriales, mais qu'une annonce officielle sera faite ultérieurement. Le P-Dg de la société ajoute que plusieurs épaves de la même époque coloniale devraient se trouver dans la même zone, ce qui explique que le navire naufragé n'ait pas encore été formellement identifié. Cependant ajoute-t-il, "Nous sommes en train de prendre des relevés très complets de ce site, qui d'après nous va se révéler d'une immense signification historique".
Jusqu'à ce jour, le plus fabuleux trésor sous-marin avait été découvert en 1985 par Mel Fisher dans l'épave du galion espagnol "Nuestra Señora de Atocha", coulé dans une tempête au large de la Floride en 1622. Sa valeur avait été estimée à environ 400 millions de dollars (297 millions d'euros), et cet exploit avait fait l'objet de films, dont "Dreams of Gold" (en français "Croisière au fond des abîmes") et "Le trésor englouti de l'Atocha" (National Geographic Video). Odyssey est également à la recherche de partenaires médiatiques, afin de raconter l'histoire de cette découverte exceptionnelle.
Les premières pièces mises au jour ont déjà été rapportées aux Etats-Unis en vue de leur restauration, et Greg Stemm se dit convaincu que leur très grande qualité enchantera les collectionneurs tout en révélant une très grande importance historique.

Le détroit de Gibraltar va-t-il être le théâtre d'une nouvelle bataille de Trafalgar entre l'Espagne et l'Angleterre, avec des "corsaires" venus de Floride au centre de la mêlée ? Trois navires appartenant à la société américaine de recherche de trésors Odyssey Marine Exploration, amarrés au port de la colonie britannique, sont dans la mire des autorités espagnoles. Actuellement sous protection de la flotte militaire britannique, les bateaux américains pourraient être arraisonnés par la Garde civile dès qu'ils entreront dans les eaux espagnoles, en vertu d'un ordre de perquisition émis par une juge de Cadix (Andalousie). Madrid suspecte fortement Odyssey de l'avoir "spoliée" d'un des plus importants trésors jamais trouvés au fond des mers.

Le 18 mai dernier, Odyssey annonce, photos à l'appui, avoir fait main basse sur un mirifique butin, repêché dans une épave remontant au moins au XVIIIe siècle et gisant quelque part dans l'Atlantique au large de la péninsule ibérique. Un trésor qui rassemblerait 500.000 pièces d'argent, pouvant valoir jusqu'à 4.000 dollars chacune, et des centaines de pièces d'or. La valeur totale de ce joyau avoisinerait les 500 millions de dollars ! Une prise si énorme qu'elle fait craindre aux numismates un effondrement planétaire des cours des monnaies anciennes...

La discrétion et la hâte de Odyssey sont jugées hautement suspectes à Madrid

Avant cette annonce, Odyssey, géant mondial de l'exploration sous-marine, a pris soin de rapatrier le butin par avion depuis Gibraltar jusqu'à son siège de Tampa (Floride), avec une discrétion et une hâte jugées hautement suspectes à Madrid. Depuis, la formidable découverte reste enveloppée d'un épais halo de mystère. Quand a-t-elle eu lieu ? Quelle est l'identité du bateau, pour l'heure désigné sous le nom de code de "Cygne Noir" ? Quelle est sa nationalité ? Et surtout, à quel endroit précis l'épave gît-elle, hors ou à l'intérieur des eaux territoriales espagnoles ? Odyssey reste muet sur toutes ces questions.

Face à ce silence, le ton n'a pas tardé à monter côté espagnol. Le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero soupçonne en effet fortement Odyssey d'avoir des choses à cacher. Le ministère de la Culture a ouvert une enquête afin de vérifier si Odyssey a commis ou non "un délit de spoliation du patrimoine historique espagnol". Madrid a demandé des explications à Londres et Washington, via leurs ambassadeurs respectifs, sur les autorisations douanières de l'avion ayant transporté le trésor. Et des Gardes civils ont été dépêchés au large de Gibraltar et d'Algesiras. Derrière une retenue toute diplomatique, les deux parties en sont presque à s'accuser mutuellement de piraterie.

Les journaux espagnols, pour leur part, rivalisent de révélations. Le quotidien ABC a publié des photos prises par un employé du port de Gibraltar, où apparaît une des pièces présumées du butin, frappée du profil du roi espagnol Charles III. Le même journal, citant le dossier d'enquête de la Garde civile, affirme que l'épave repose en mer d'Alboran _dans les eaux espagnoles_, et non côté atlantique comme le soutient Odyssey : les relevés de mouvements des navires de l'entreprise américaine montreraient qu'ils n'ont jamais quitté la Méditerranée ces cinq dernières années... La Razon assure de son côté qu'Odyssey a signé un accord avec les autorités de Gibraltar afin de pouvoir utiliser les installations militaires britanniques. Une partie du contenu des navires aurait pu ainsi être transposée sur des bateaux de l'Armada anglaise. Une information démentie par l'ambassade britannique à Madrid.

De leur côté, les explorateurs d'Odyssey jurent qu'ils "respectent scrupuleusement les règles" et préviennent les autorités du pays concerné lors de chaque découverte. Dans ce cas précis, ils maintiennent que le contenu du "Cygne Noir" "a été pêché dans les eaux internationales" et n'est "sujet à la souveraineté d'aucun pays". La réglementation internationale sur les épaves sous-marines est cependant très complexe. Le principal texte visant à éviter les pillages est une convention de l'Unesco de 2001 sur la protection du patrimoine subaquatique. Elle a été ratifiée par l'Espagne, mais ni par les Etats-Unis ni la Grande-Bretagne...

Ce n'est pas un hasard si les autorités espagnoles se montrent méfiantes vis-à-vis des explorateurs américains. Depuis des années, Madrid s'intéresse au HMS Sussex, un navire de guerre de la Couronne britannique qui avait fait naufrage en 1694 en Méditerranée, à l'ouest du détroit, non loin des côtes de Gibraltar. Cette épave contiendrait aussi un important trésor qu'Odyssey a reçu pour mission de découvrir. Or, en 2006, l'entreprise de Tampa a suspendu ses recherches sans en expliquer les raisons, ce qui avait déclenché l'ire des Espagnols. Certains observateurs s'interrogent aujourd'hui : le HMS Sussex et le "Cygne noir" ne feraient-ils qu'un ? Dans ce cas, le trésor pourrait aussi revenir au Royaume-Uni, puisque Gibraltar demeure l'une de ses colonies. Une perspective qui n'arrangerait pas les rapports entre Madrid et Londres, toujours tendus au sujet du "Rocher" cédé à l'Angleterre en 1713 et dont l'Espagne revendique encore la possession...

Le gouvernement espagnol a donc déposé une plainte auprès d'un tribunal de Floride (États-Unis) contre la société américaine Odyssey Marine Exploration, qui récemment a découvert un important trésor sous-marin que Madrid soupçonne d'être espagnol.

Avec cette plainte, le gouvernement espagnol entend protéger ses droits de propriété sur l'épave d'un bateau supposé être espagnol, selon des médias espagnols citant le texte de la plainte. 

La société Odyssey, à laquelle Madrid a demandé des informations sur l'identité et l'emplacement de l'épave fouillée, a jusqu'à présent gardé le silence sur les circonstances de sa découverte qui serait le plus gros trésor sous-marin jamais retrouvé. 

«Nous sommes en présence d'un délit présumé de spoliation», avait lancé vendredi la numéro deux du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega. 

Les autorités espagnoles suspectent Odyssey d'avoir fait sa découverte dans les eaux espagnoles ou bien sur l'épave d'un navire espagnol et ont chargé la garde civile d'enquêter, notamment sur les mouvements des navires américains dans le détroit de Gibraltar. 

Dans un communiqué diffusé peu après sa découverte, la société Odyssey, basée à Tampa en Floride, avait assuré que le contenu du trésor n'était «sujet à la souveraineté d'aucun pays, selon la Convention de la mer».

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