mercredi 2 juillet 2008

Thomas Ruyant vainqueur de la mini-Fastnet : « C'est assez énorme ! »


Le skipper dunkerquois a remporté la mini-Fastnet, jeudi matin, associé au Breton Yann Riou (33 ans). C'est la première victoire de sa carrière. Elle inspire le respect dans le microcosme de la voile. « J'ai eu pas mal de coups de fil, des mails dans tous les sens », raconte le Dunkerquois, qui a incontestablement passé un cap cette saison sur son « Faber France ». À 27 ans, Thomas Ruyant ne lit dans cette victoire que le début d'une aventure. Son équipier le ferait presque rougir sous les compliments. « C'est la première, mais certainement pas la dernière course qu'il gagnera. Thomas est un tout bon. Il sait où il va. » PAR FRÉDÉRIC SOURICE
dunkerque@lavoixdunord.fr

> Thomas, on imagine que cette première victoire a dû être quelque chose de spécial pour vous ?
« C'est assez énorme ! Je suis super content. Celle-là, elle est quand même mythique dans la voile. Cela me met en confiance pour la suite du projet. À commencer par Les Sables - Les Açores - Les Sables. Je commence à être très serein, de mieux en mieux sur le bateau, sur l'eau. Cela n'a pas été une course facile aussi bien physiquement que tactiquement. » > Justement, c'est sur votre option tactique, plus au large pour la remontée vers Douarnenez, que vous faites la différence sur la concurrence ?
« Oui. Sur la descente, cela avait été une course de vitesse. Jusqu'à la bouée BXA. On est arrivés devant avec des bateaux plus puissants.
On se disait justement que si on restait avec la flotte, avec les conditions qui nous attendaient, l'allure ne nous serait pas favorable. En vitesse pure, on était derrière certains bateaux. Le coup tactique a payé. On a été surpris d'être les seuls à prendre cette option, mais les autres ont préféré se marquer. » > C'est simple de se mettre d'accord sur tous les choix, quand on est deux à bord ?
« On a beaucoup discuté avec Yann. C'est très collégial. Avant le départ, on savait que c'était une option qu'on pouvait prendre. Tout dépendrait ensuite des conditions, du moment. Là, cela s'est fait presque naturellement. » > Presque, car vous avez affronté des conditions musclées, paraît-il...
« La mer était énorme sur la fin, avec 40 noeuds de vent ! On ne savait pas qu'on était en tête car on n'était plus à portée de la VHF. On l'a su qu'à quatre milles de l'arrivée. On aurait navigué différemment sinon. Là, on a attaqué comme des fous ! C'était assez violent comme navigation.
Maintenant, je sais que je peux tirer sur le bateau (sourires). Et je ne vais pas hésiter. » > Quatre courses, quatre podiums sur le circuit mini, vous avez passé un cap ?
« Cela fait ma troisième saison en mini. J'ai récupéré un bon bateau (celui d'Isabelle Joschke), mais cela ne suffit pas. L'an passé, avec ce bateau, je n'aurais pas marché comme ça. L'expérience paie. C'est tout un ensemble. Il y a plein de paramètres. Il ne faut pas casser, naviguer dans les bons endroits, avoir une bonne connaissance des minis, être bien physiquement car cette série demande beaucoup. Là, j'arrive au top niveau. Je suis serein à bord, j'ai pris confiance. » > Ce succès, cela va booster vos partenariats ?
« J'espère que cela va attirer des partenaires. Il me manque la moitié de mon budget. Faber France m'aide beaucoup, mais les budgets sont importants. Il faut que j'arrive à trouver la suite : 50 % de mon temps est consacré à ça. » > Aux Sables, l'objectif de votre année, vous visez un nouveau podium ?
« J'y vais pour gagner. Le podium, c'est bien, ... » •

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