mercredi 2 juillet 2008

Toutes les marines du monde, en 3,865 kg !

La planète tourne, les arbres poussent, les saisons se succèdent, et tous les deux ans, le nouvel annuaire Flottes de combat paraît. Nous avons l'édition 2008 devant nous, et l'objet est énorme : 3,865 kg sur la balance du service des expéditions du Point , soit le poids d'un robuste nouveau-né. Depuis deux ans, avec la rigueur immuable qui sied à une publication paraissant depuis 1897, l'inoxydable Bernard Prézelin peaufine l'objet de tous ses soins avec une attention quotidienne. Mais au bout de tant d'efforts, l'objet est là. Il recense, excusez du peu, tous les bateaux de toutes les marines du monde. Vous vous demandez ce qu'est le Takatsuki ? Enfantin... Ce patrouilleur des garde-côtes japonais est une version améliorée des Shizuki . Et pourquoi "améliorée", je vous prie ? Parce que le moderne est équipé de deux hydrojets à la place des hélices. Premièrement. Et ensuite parce que les deux moteurs du Takatsuki sont des MTU 16 V 396 TB 94, tandis que ceux du Shizuki sont des MTU 16 V 652 TB 81. C'est clair, y'a pas photo... Et c'est comme ça sur 1.312 pages, format à l'italienne. Tout y est : de la vedette portuaire Pobeda russe au Clamp , une improbable barge américaine, en passant par la citerne Sudak de la marine ukrainienne. L'auteur n'oublie évidemment pas les monstres tels que l'énorme porte-avions américain George H. W. Bush (le père), qui sera mis en service à la fin de cette année, ou le sous-marin nucléaire lance-engins Dolgorukiy , de la marine russe. Et puis il y a les petites merveilles : l'inimitable Urf , sous-marin de sauvetage de la marine suédoise, ou le très spectaculaire VSV ( Very slender vessel ), véritable lame de couteau, réservé aux opérations spéciales du Special Boat Service britannique. Bernard Prézelin a ses coquetteries. Bien sûr, la flotte française est la première dans l'ouvrage. Mais on remarque (avec un clin d'oeil), qu'il n'appelle porte-avions que les navires qui, comme le Charles de Gaulle , possèdent à la fois une catapulte et un brin d'arrêt. Alors que, lorsque les engins de ce type sont britanniques, italiens ou thaïlandais , il les appelle des "porte-aéronefs". Pire : si c'est le navire espagnol Rey Juan Carlos , il le dégrade au rang de porte-hélicoptères d'assaut, quand bien même sept avions d'armes apparaissent sur la photo (de synthèse) de ce bateau devant entrer en service dans les prochains mois...
Car ne nous y trompons pas : en sus de son extraordinaire travail de documentation technique et géopolitique, qui nécessite une méticulosité d'entomologiste, Bernard Prézelin entretient un réseau mondial d'amitiés maritimes et de shiplovers qui lui permet de disposer des photos de pratiquement chaque navire. Et en couleurs, s'il vous plaît !
Bateaux, avions, hélicoptères, armements et munitions, radars et autres équipements électroniques, tout y est. Chaque parution est d'ailleurs attendue avec une attention particulière pour les huit plus grandes marines du monde, qui font l'objet d'un classement. Au 1er janvier 2008, la première du monde est l'US Navy, suivie des marines russe et chinoise, cette dernière grossissant d'une année sur l'autre. Puis viennent la Royal Navy britannique, la marine japonaise et, en sixième position, la marine nationale française. Sera-t-elle toujours à ce rang dans deux ans, lors de la prochaine parution de Flottes de combat ?

Aucun commentaire: