vendredi 9 novembre 2007

Les 4O pieds font le nombre




Par LAURENT DUYCK
De Sports.fr, au Havre Non, il n'y a pas que les 60 pieds dans la course au large. Derrière les classes Orma (multicoques) et Imoca (monocoques), celle des 40 pieds affiche une belle santé au point d'être la plus dense, avec trente bateaux inscrits, au départ de la huitième édition de la Transat Jacques-Vabre. Installés sur un même format plus petit, et donc moins coûteux, mais tout aussi exigeant, amateurs et professionnels cohabitent dans le bassin Paul Vatine du Havre avant que la course, dont le départ sera donné samedi, ne les départage.


Les 40 pieds trustent les pontons du bassin Paul Vatine. (Ouest France)
Son succès ne se dément pas. Apparue fringante lors de la dernière Route du Rhum, la classe 40 se porte toujours aussi bien. Merci pour elle. Derrière les multicoques 60 pieds, ces Formule 1 des mers en voie de disparition, et les monocoques de la même taille, en plein boom à un an du Vendée Globe, ces monocoques de 12,18 mètres (contre 18,28 mètres pour un 60 pieds) se sont fait une place au soleil. Avec trente bateaux, sur les 61 inscrits, cette classe est ainsi la plus dense au départ de la huitième édition de la Transat Jacques-Vabre.

Raison première de cet engouement, le prix de ces bateaux, estimé aux alentours de 220 000 euros soit dix fois moins qu'un monocoque 60 pieds. De quoi attirer facilement les sponsors sans lesquels un projet de transatlantique ne pourrait exister. "Ce qui est intéressant, ce sont les valeurs que les gens imaginent avec cette nouvelle classe, analyse ainsi Dominic Vittet, l'un des skippers à suivre dans la classe 40. On sent qu'il y a un vif intérêt de par la taille et la dimension des projets et que cela répond à un vrai manque dans la voile. De fait, c'est moins compliqué de trouver 300 000 euros que 3 millions d'euros pour construire un 60 pieds Imoca. Il y a un côté pragmatique dans tout ça qui intéresse énormément de gens."

Liardet et la "Fiancée de l'Atlantique"

Format jadis réservé aux amateurs, le 40 pieds attirent aujourd'hui les professionnels de la voile pour former une classe hétéroclite, des habitués de la Mini (Benoit Parnaudeau et Jean-Christophe Caso, Cécile Poujol et Rémi Beauvais, Tanguy De Lamotte et Nick Bubb, David Augeix et Nicolas Marchand, Alex Bennet et Ifor Pedley, Damien Grimont et Erwan Le Roux, Yvan Noblet, David Lefebvre ou encore Pascal Doin) aux Figaristes (Marc Emig, Dominic Vittet et Thierry Chabagny, Christophe Lebas, Oliver Krauss, Pietro D'Ali, Eric Defert) en passant par les marins de tous bords (Anne Liardet, Bertrand de Broc, Florence Arthaud, Luc Poupon, Bruno Jourdren, Yvon Berrehar, Jean-Michel Viant, Patrick Morvan et Giovanni Soldini).

Parmi eux, certains s'élanceront pour une grande aventure avec l'espoir de rallier Savaldor de Bahia, les autres joueront ni plus ni moins que la victoire finale. Telecom Italia (Giovanni Soldini et Pietro d'Ali), Fujifilm (Alex Bennet et Ifor Pedley), Novedia (Tanguy De Lamotte et Nick Bubb), Groupe Partouche (Christophe Coatnoan et Christophe Lebas), 40 Degrees (Peter Harding et Anne Liardet), Vecteur Plus - Groupe Moniteur (Bruno Jourdren et Nicolas Pichelin), Atao Audio System (Dominic Vittet et Thierry Chabagny) et Appart City (Yvan Noblet et Patrick Morvan) peuvent ainsi prétendre au podium.

Une classe riche et relevée donc qui réserve aussi son lot de belles histoires. Celle offerte à Anne Liardet et Bertrand de Broc, appelés de dernière minute pour pallier les forfaits de leurs collègues. Celle qui fait des Britanniques Gohl (22 ans) et Tom Gall (23 ans), associés sur Concise, l'équipage le plus jeune de la flotte. Ou celle qui réunit Luc Poupon et Florence Arthaud (Deep Blue), l'éternelle "Fiancée de l'Atlantique" qui a fêté ses 50 ans le week-end dernier, pour une nouvelle histoire commune.

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