La nuit -malgré ses conditions particulièrement délicates- a porté conseil à Yann Eliès (Generali), qui a pris la tête de la Transat Anglaise, mardi. Elle a en revanche été synonyme de blessures aux côtes pour Marc Guillemot (Safran). Sixième leader de la course en solitaire depuis son départ de Plymouth dimanche, Yann Eliès ne possède que 11 milles d'avance sur Sébastien Josse (BT), qui était en tête au pointage de lundi. Le reste de la flotte suit dans un mouchoir de poche.
Les navigateurs ont dû faire face pendant la nuit à de sévères rafales de vent, atteignant pratiquement 30 noeuds. Elles ont été fatales à Marc Guillemot, qui a chuté sur les côtes alors qu'il regagnait son cockpit, mais n'envisage cependant pas d'abandonner. Une météo plus clémente est attendue mercredi.
Le passage septentrional d’une perturbation qui se déplace lentement vers le golfe de Gascogne, a été plus musclé que prévu ! Au lieu de la vingtaine de nœuds annoncés, ce sont presque trente nœuds qui ont soufflé la nuit dernière et les monocoques ont pu allonger allégrement la foulée pour aligner près de 370 milles ces 24 dernières heures, soit 15,4 nœuds de moyenne… Mais pour Marc Guillemot (Safran), ce renforcement l’a mis en difficulté : « En fin de journée de lundi, j’ai croisé sous spinnaker Loïck Peyron et Yann Eliès puis le vent a commencé à forcir dans la soirée : j’ai affalé parce que cela devenait un peu chaud avec près de 25 nœuds de vent réel… J’ai envoyé le foc Solent et je suis allé me reposer à l’intérieur. A un moment, Safran a accéléré brutalement et je suis sorti de ma bannette pour aller au cockpit : le bateau a buté dans une vague et il a empanné ! Je me suis retrouvé couché, le mât dans l’eau à l’horizontal… Un beau vrac ! Cela m’a pris du temps pour tout remettre en ordre et au bout d’une demie heure au moins, j’ai refait route sans dommage. Mais quand je me suis refroidi, je me suis aperçu que j’avais une énorme douleur aux côtes : ça me fait très mal et soit il y a une petite fracture, soit c’est un gros choc. Je sais qu’il n’y a rien à faire. Depuis minuit, j’avance donc à vitesse réduite parce que je n’ai pas trop les capacités physiques d’intervenir. Si la douleur s’estompe un peu, je remettrais de la toile mais je n’envisage pas pour l’instant, d’arrêter la course ! »
Depuis cet incident, Safran suit une route plus « sage » en s’étant décalé vers le Sud-Ouest afin de subir moins de vent et de mer. Certes Marc Guillemot a ralenti mais au vu de sa trajectoire ce mardi après-midi, il semble bien qu’il ait choisi de continuer : le Breton est un « dur au mal » et s’il estime que la douleur est supportable, il retrouvera rapidement son potentiel à 100%.
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Hiérarchie bousculée
En deux jours, il y a eu pas moins de six leaders successifs ! Loïck Peyron (Gitana Eighty), Armel Le Cléac’h (Brit Air), Vincent Riou (PRB), Sébastien Josse (BT), Michel Desjoyeaux (Foncia) et Yann Eliès (Generali)… Et comme par hasard, ces six solitaires sont encore à touche-touche et ne se lâchent pas d’une étrave, même si certains ont parfois choisi des chemins de traverse pour arriver au même point ! A l’image de Michel Desjoyeaux qui a surpris tout le monde la nuit dernière en fonçant à bride abattue vers le Nord-Ouest sous solent et grand voile à un ris, pour redescendre sous spinnaker ce mardi, histoire de se recaler sur le groupe leader…
Toutefois, si les écarts en latitude restent étonnamment réduits après deux jours de mer, du moins entre les six premiers, qu’en sera-t-il d’ici 24 heures ? Car devant les étraves se glisse une zone de vents faibles et variables, un marais barométrique où il ne faut pas s’enliser… Et les petits décalages Nord-Sud peuvent prendre beaucoup plus d’importance qu’un écart Ouest-Est. Au fil des classements, les solitaires réactualisent leur stratégie car à ce stade de The Artemis Transat, il semble que personne ne désire trop quitter le groupe : phase d’attente pour ne pas risquer de s’enferrer dans une voie sans issue quand les prévisionnistes annoncent des vents plus mous et une situation encore confuse pour le passage de la porte des glaces au large de Terre-Neuve.
Seule certitude : il y aura une perturbation à négocier en entrant dans le Gulf Stream mais il reste à savoir comment elle va se déplacer pour se positionner plus au moins dans son Sud. Du vent contraire est prévu, mais sera-t-il Sud-Ouest ou Sud ? Cela change considérablement l’approche des bancs de Terre-Neuve…
Rien n’est acquis
Ainsi, le nouveau leader Yann Eliès ne se pose pas trop de questions : la route la plus directe est souvent la meilleure quand l’avenir est encore flou. Il y aura encore la possibilité de changer son fusil d’épaule s’il s’avérait que la voie un peu plus Sud prise par Sébastien Josse se révélait plus efficace : il n’y a pour l’instant que quarante milles de décalage latéral…
En revanche, les poursuivants des six leaders sont moins « disciplinés » ! Ils se sont déjà dispersés depuis le lendemain du départ, avec un cavalier seul du Britannique Steve White (Spirit of Weymouth) sur une route très Nord, puis Yannick Bestaven (Cervin EnR), Dee Caffari (Aviva) et Unai Basurko (Pakea Bizkaia) ont plongé vers le Sud-Ouest. Seuls Samantha Davies (Roxy) et Arnaud Boissières (Akena Vérandas) persistent sur la même voie que les leaders. Et si ces deux solitaires ne peuvent pas suivre le rythme imposé par les monocoques de la nouvelle génération, ils se maintiennent en position de chasseur, sans trop perdre de terrain.
Méfiance, car si les premiers tombent dans un trou de vent, ils auront l’opportunité de contourner le danger et de revenir jouer les trouble-fêtes ! A 1 250 milles de la porte des glaces de Terre-Neuve, il y a fort à parier que les divergences de point de vue vont s’exprimer la nuit prochaine, quand le black-out nocturne (de 20h00 à 8h00 heure française) permet de prendre une option sans que ses concurrents ne s’en aperçoivent…
Artemis Transat: Windy, Wild And Wet Night
Having slipped south of the Scilly Isles in thick fog during the early morning of Day 2, the Class40 fleet has picked-up speed and is fanning out north-south now they are clear of land. Race leader, Giovanni Soldini opted to take Telecom Italia north on a starboard gybe overnight in 15 knots of NE breeze, gybed south back towards the main body of the fleet at around 0900GMT this morning, dived down towards second place Appart! ' City before gybing north again and the Italian now holds a 12 mile lead over the yellow yacht's French skipper, Yvan Noblet.
In the south, Boris Herrmann's Beluga Racer and Miranda Merron's 40 Degrees become increasingly isolated from the fleet overnight. Merron's deep southerly option was a response to sail problems: "Long slow night on 40 Degrees following a spinnaker 'issue', now resolved. Will catch up the miles," she reported earlier via email and soon slipped back onto starboard gybe this morning. As Merron headed north, Boris Herrmann kept south, remaining in 10th position, one place behind 40 Degrees. Having lead the race during the first night and featured heavily in the front pack during the early stages, Herrmann's sudden drop in the rankings was a concern and a flu bug contracted shortly before the start has been taking its toll physically and emotionally: "I've been sleeping a lot to get over it," he assured the race office this morning, "but I haven't felt confident enough to use the spinnaker or gennaker when I'm not on deck." Reduced sail, illness and a period during the night of j! ust 2 knots of breeze have not helped morale on board: "I feel very alone," admitted the 26 year-old, "and I've never felt that before." In the afternoon, Merron gybed back south to rejoin Hermann and maintains a 3 mile lead over the German Class40.
[1 Hrs Ago] Giovanni Soldini (Telecom Italia).....
"C'est une nuit sous spi, pas beaucoup beaucoup de vent mais on avance a peu près, on essaye de glisser. Sur le bateau ça se passe plutôt bien mais pour être en tête il faut bien bosser tout le temps, parce que les copains ne sont pas loin derrière. J'essaye de bien gérer mon énergie, de changer les voiles au bon moment et de ne pas faire trop d'erreurs."
[2 Hrs Ago] Longue journée pour Simon Clarke.....
"J'ai été très occupé ces dernières 24 heures, quelques problèmes avec le pilote ont augmenté la charge de travail," nous a écrit le skipper de Clarke Offshore Racing. "Je me suis battue pour conserver le spi tout le temps." Simon a été en alerte constante pour suivre les changements de vents: "J'ai dû affaler le spi à deux reprises pour le réparer et le rehisser."
[2 Hrs Ago] Collision pour 40 Degrees.....
"L'événement de la journée a été une collision avec une baleine, je ne sais pas qui a été le plus effrayée - elle ou moi -" nous raconte Miranda en fin de journée. "J'étais à l'intérieur à ce moment et heureusement le choc a été léger, je suis passée de 7 noeuds à 0." Miranda a vérifié tout le bateau, mais n'a trouvé aucun damage.
mercredi 14 mai 2008
Artemis Transat : Eliès, nouveau leader
Publié par vie-project à 7:44 AM
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