L'organisateur Gérard Petipas évoque les évolutions de la course au large: «Il faut préserver le mystère» Ancien capitaine au long cours granvillais, navigateur d'Eric Tabarly sur Pen Duick III, Gérard Petipas, 63 ans, fonde la société Pen Duick avec l'idole des houles, en 1974. Depuis trente ans, Petipas organise et dirige de grandes courses océaniques, comme la Twostar (1990), l'Europe 1 Star (1992 et 1996), la Transat en double Jacques-Vabre (depuis 1995). Petipas revient sur son métier
L'aventure ? C'est le grand paradoxe du métier d'organisateur. On a envie de donner à voir au plus grand nombre, et, en même temps, il s'agit de préserver le mystère. Je ne suis pas partisan de filmer en continu les équipages et les bateaux. Je ne tiens pas à faire de mes courses un Loft maritime. Le public qui se presse sur les pontons partage cette pudeur et cette retenue avec les marins. Du temps de la BLU chaque auditeur interprétait le crachouillis à sa façon. On laissait l'imaginaire de l'auditeur travailler. Tout cela a disparu. Le progrès a nettoyé l'imaginaire.
Le mystère ? Une course demeure une aventure maritime, malgré les progrès technologiques. Le bateau représente toujours pour le terrien une immense interrogation. A surcommuniquer, on tuera le mystère. Mais comment médiatiser par ailleurs ? En présentant des images de mer. Mais on voit aussi les limites de cette surcommunication. Quel intérêt y a-t-il à filmer en continu un gars en train de dormir, de manger, à la barre ? Il faut garder cette distance avec les choses de la mer et avec les acteurs.
L'aventure ? C'est le grand paradoxe du métier d'organisateur. On a envie de donner à voir au plus grand nombre, et, en même temps, il s'agit de préserver le mystère. Je ne suis pas partisan de filmer en continu les équipages et les bateaux. Je ne tiens pas à faire de mes courses un Loft maritime. Le public qui se presse sur les pontons partage cette pudeur et cette retenue avec les marins. Du temps de la BLU chaque auditeur interprétait le crachouillis à sa façon. On laissait l'imaginaire de l'auditeur travailler. Tout cela a disparu. Le progrès a nettoyé l'imaginaire.
Le mystère ? Une course demeure une aventure maritime, malgré les progrès technologiques. Le bateau représente toujours pour le terrien une immense interrogation. A surcommuniquer, on tuera le mystère. Mais comment médiatiser par ailleurs ? En présentant des images de mer. Mais on voit aussi les limites de cette surcommunication. Quel intérêt y a-t-il à filmer en continu un gars en train de dormir, de manger, à la barre ? Il faut garder cette distance avec les choses de la mer et avec les acteurs.
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