lundi 5 mai 2008

TRANSAT AG2R : Peron & Danet accélèrent au Sud avec une journée à 245 milles



Du Nord au Sud, la révolte gronde toujours. Mais pour l’heure, les 23 équipages de la 9ème Transat AG2R ont beau s’être éparpillés tous azimuts, et se barricader avec force et conviction derrière leur option, l’Atlantique reste décidément peu enclin à faciliter leur traversée. Il résiste de tous les côtés. Aux abords de la route directe dans des vents contraires, au gré de l’alizé sur des chemins détournés : dans des conditions radicalement différentes, le même vent d’incertitude l’emporte. Partout sur l’échiquier, les chances de s’échapper et de l’emporter peinent à se manifester. C’est l’anarchie, « la chienlit » presque. A l’aube des 1365 milles qu’il reste à parcourir pour les premiers, le suspense s’intensifie toujours plus…


Au Nord, six bateaux dominent encore et toujours le plan d’eau et le classement. Imperturbables, Financo & Co s’accrochent à leur position, aussi inconfortable soit-elle. Les uns comme les autres n’ont évidemment pas jeté leur espoir par-dessus bord. Bien mieux, ils persistent et signent. Au rythme des dépressions, ils tricotent laborieusement leur sillon. Ils tiennent bon et gardent leurs distances avec le reste de la flotte. Financo, Athema et Défi Mousquetaires, Atlantik FT ou encore Groupe Celeos progressent dans des vents contraires et sur des eaux mal pavées. Ils sont en quête d’« une porte de sortie » qui doit les conduire tout droit sur la route de Saint Barth. Pour eux, « la barricade ferme la rue, mais ouvre la voie. » Ils y croient. Leur obstination et leur pugnacité ne manquent certainement pas de panache.

800 milles plus bas, à des latitudes beaucoup plus douces et confortables, les partisans de la route du Sud récupèrent, eux, les premiers fruits de leur audace. Ils ont encaissé les milles, ils ont dégringolé dans les classements, mais affichent désormais des vitesses de progression qui doivent commencer à éveiller les craintes des bateaux plus timorés dans la quête de l’alizé. Ils ont fait le grand tour, salué les Canaries, longé le Cap Vert. Ils prouvent aujourd’hui qu’ « exagérer, c’est commencer d’inventer ». Ils dévorent les milles avec appétit et se régalent comme l’illustre volontiers le bon moral des marins de SNEF-Cliptol Sport. Ou mieux encore les journées à 245 milles parcourus de Concarneau-Saint Barth. Le speedo bloqué à 10-11 nœuds, ce dernier file comme un avion. Gageons que le slogan de Mai 68 – « Je prends mes désirs pour des réalités car je crois à la réalité de mes désirs » - raisonne à bord de toute son actualité. L’espoir fait vivre. Il donne des ailes. Difficile pourtant de dire jusqu’à quand Concarneau-Saint Barth et ses complices du Sud vont pouvoir grappiller des milles et des places. 400-450 milles valent toujours grosso modo deux jours de retard sur les premiers. C’est bien là le revers de leur réalité…

Au centre, les équipages qui ont misé sur une « route raisonnable » dans des eaux toujours aussi troubles ne lâchent rien non plus. Freinés hier dans le ventre mou de l’Atlantique, ils ont vu leur retard de nouveau se creuser sur la tête de flotte. Tous, de Cercle Vert à Sopra Group, en passant par Suzuki Automobiles ou Lenze, ont concédé une trentaine de milles sur les leaders du Nord. Ils progressent désormais entre 300 et 380 milles. Dans leurs tableaux arrières, les plus extrémistes reviennent en force. Mais l’alizé est bel et bien avec eux et nourrit leurs convictions. Un grand groupe du Sud se forme après deux semaines de course et met le cap sur Gustavia. En marche et en avant. Aura-t-il assez d’élan ? La route de Saint Barth reste semée de pièges et d’embûches. Mais, une certitude demeure. Du Nord au Sud, elle est le moteur de la flotte dans sa lente et laborieuse progression vers l’arrivée : « Sous les pavés, la plage… »

Ils ont dit…

 SNEF Cliptol Sport – Laurent Pellecuer (15ème au classement de 5h) : « Ca accélère ! Le vent est encore un peu plus fort et a changé d’angle, donc on s’adapte. La météo est vraiment sympa pour nous, au Sud. Pour Lucky Poupon, Concarneau – St Barth et nous, c’est génial. Dire que l’on peut rattraper Cercle Vert serait s’avancer un peu, mais en revanche je pense que les Nordistes auront beaucoup de mal à rejoindre St Barth avant nous. Nous sommes comme trois avions de chasse à fond les ballons vers St Barth ! Mais bon, il y a encore le temps d’avoir des surprises avant l’atterrissage … On commence à regarder dans le rétro oui, il est vrai que Concarneau St Barth continue de revenir sur nous, mais en même temps nous sommes dans la même zone météo donc il y a un moment où ils vont ralentir. Actuellement nous avons 22 nœuds de vent et sommes en route directe. Le moral est donc au beau fixe, d’autant plus que ces conditions devraient encore continuer quelques jours… »

 SOPRA GROUP – Antoine Koch (12ème au classement de 5h) : « Tout se passe bien, on a franchi la dernière zone sans vent, enfin… On espère que c’était la dernière ! Le vent commence à entrer, et j’espère que c’est aujourd’hui que nous commencerons à toucher les vents plus forts. Pour moi, le groupe du milieu, c’est-à-dire Cercle Vert, Suzuki Automobiles, Banque Populaire, Sopra Group, va croiser assez proche le groupe du Sud. Nous devrions ne faire qu’un paquet d’ici 24 ou 48 heures, et pour moi c’est ce groupe qui a le plus de chance d’arriver en premier. Le jour de notre arrivée est difficile à évaluer. Nous avons commencé à économiser la nourriture et l’énergie depuis le Cap Finisterre, car nous sentions que la course allait être longue ! L’organisation à bord se passe bien, d’autant plus qu’on a la chance d’avoir déjà navigué ensemble. On se connaît bien, on s’entend bien, on a confiance l’un en l’autre et donc on fait bien marcher le bateau. En revanche nous sommes toujours très concentrés pour mettre nos choix stratégiques en place. Et ce n’est pas fini, le chemin est encore long et nous attendons des nuits sans lune avec des alizés forts. Nous sommes content de notre positionnement, depuis Madère nous sentons que nous sommes dans le bon groupe. »

CLASSEMENT DU 05/05/08 05:00:00 Locale PARIS

 1 FINANCO TROUSSEL Nicolas - PRATT Christoph 1365,8 0,0 
 2 ATHEMA TABARLY Erwan - BIARNES Vincent 1390,3 24,6 
 3 DEFI MOUSQUETAIRES ROUXEL Thomas - ISRAEL Erwan 1393,3 27,5 
 4 GROUPE CELEOS TREUSSART Ronan - MARCHAND Anthony 1419,2 53,4 
 5 ATLANTIK FT KRIZEK David - SHARP Phil 1428,1 62,3 
 6 DEGREMONT SUEZ SOURCE DE TALENTS MONNET Jean Charles - TOULORGE Ale 1432,4 66,6 
 7 GEDIMAT TRIPON Armel - VITTET Dominic 1519,9 154,1 
 8 LES MOUSQUETAIRES DE BROC Bertrand - RIOU Gwen 1531,5 165,7 
 9 KPMG RIOU Elodie - CASTELNERAC Bertrand 1623,8 258,0 
 10 CERCLE VERT MORVAN Gildas - LE CAM Jean 1667,0 301,2 
 11 SUZUKI Automobiles CHABAGNY Thierry - DOUGUET Corenti 1684,5 318,7 
 12 SOPRA GROUP KOCH Antoine - GENDRON Grégory 1706,7 341,0 
 13 BANQUE POPULAIRE GREGOIRE Jeanne - LUNVEN Nicolas 1739,6 373,8 
 14 LENZE LE GAL Franck - LE ROUX Erwan 1762,1 396,3 
 15 SNEF et Cliptol Sport PELLECUER Laurent - MOUREN Jean Pa 1770,8 405,0 
 16 SOLAR INOX GUERIN Ronan - POUPON Luc 1772,7 406,9 
 17 AQUARELLE - LE FIGARO AMEDEO Fabrice - NICOL Jean Pierre 1785,6 419,8 
 18 DEFI TRANSAT LIVORY Yannig - LIVORY Erwan 1814,0 448,3 
 19 CONCARNEAU - ST BARTH PERON Eric - DANET Miguel 1815,3 449,6 
 20 SABLIERES PALVADEAU BELLOIR Aymeric - DOMBRE Pierre 1876,1 510,3 
 21 AXA Atout Coeur pour AIDES NIGON Erik - POULIGNY Cédric 1891,9 526,1 
 22 TETRAKTYS DESMARETS Pascal - SCHANDEVYL Bert 1911,7 545,9 
 23 SOJASUN WARDLEY Liz - Black Nick 1944,9 579,1
Info presse Rivacom / www.transat-ag2r.com

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