dimanche 1 juin 2008

Les éoliennes en mer promises à un très bel avenir



En Europe, grâce à des pays comme le Danemark, l'Espagne et l'Allemagne, l'éolien onshore (terrestre) représente 30 % de la capacité de production d'électricité qui a été mise en service au cours des cinq dernières années. Toutefois, les réticences à l'implantation des éoliennes demeurent encore dans de nombreux pays, où les images d'Epinal ont la vie dure : hachoir à oiseaux, bruit, effet stroboscopique, avortement, on en passe et des meilleures... En conséquence, cette source d'énergie, bien que présentant un bilan environnemental des plus favorables, demeure encore persona non grata dans de nombreuses contrées.

Face à ce constat, les implantations en mer apportent une solution. Si l'énergie éolienne offshore reste encore anecdotique, elle cumule les avantages. Au-delà du fait que les zones marines permettent d'installer des machines encore plus puissantes (1), grâce à des statistiques de vent supérieures, tant en quantité qu'en régularité, son facteur de charge est sensiblement plus élevé. Christian Oeser, consultant au sein de l'activité Energie d'ALCIMED, souligne ainsi que "1 MW de capacité installée en offshore permet de générer en moyenne entre 3500 - 4000 MWh d'électricité par an. Ceci est un point fort par rapport à l'onshore dont la production annuelle d'électricité par MW installé se situe entre 2000 - 2500 MWh".

Dans ce cadre, internationalement, plusieurs pays s'y sont déjà engagés : Allemagne, Belgique, Danemark, Etats-Unis, Irlande, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni, France… Pour rester en Europe, dans les années à venir, la Grande Bretagne devrait voir la mise en place du plus grand parc éolien offshore du monde, doté d'une capacité comparable à celle d'un réacteur nucléaire (1 GW), tandis que l'Allemagne envisage d'installer environ 25 GW à proximité de ses côtes, d'ici 2030 (de quoi couvrir environ 15% de sa consommation annuelle d'électricité).

Cela dit, avant de parvenir à un véritable décollage des implantations en mer, il reste de nombreux obstacles à lever. Tout d'abord au niveau économique, puisque pour que l'éolien offshore devienne une source d'énergie compétitive, une importante diminution du coût des structures de support des éoliennes est nécessaire (les coûts du kWh offshore sont plus de deux fois supérieurs à ceux de l'éolien onshore). De même, les limites technico/économiques d'implantation des éoliennes se situent à environ 25 m de profondeur, une cote qui limite les implantations aux zones situées à proximité des côtes.

Dans ce contexte, pour ALCIMED, malgré un potentiel énorme, la capacité installée d'ici 2020 ne devrait pas dépasser 35 GW, ce qui constituerait, néanmoins, dans le paysage éolien actuel, une évolution très significative de la production d'électricité d'origine éolienne.

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