jeudi 15 mai 2008

AVANT QUÉBEC-SAINT-MALO, petites news


Les hommes de Cartier ne sont pas morts de famine
Des archéologues réécrivent l'histoire



Les hommes de Cartier n'auraient pas été les victimes d'une famine, contrairement à ce qui a été véhiculé.

Les résultats des fouilles archéologiques au chantier Cartier-Roberval à Cap-Rouge révèlent que les compagnons de Jacques Cartier «étaient bien organisés» pour passer l'hiver à Québec. «On a pu déterminer beaucoup de choses sur leur qualité de vie, dit l'archéologue Marie-Michelle Dionne, coordonnatrice du colloque annuel de l'Association des archéologues du Québec (AAQ). Par exemple, il n'y aurait pas eu de famine; ils avaient de bons lieux d'entreposage, avec des tablettes, et on a retrouvé des traces de beaucoup de stocks européens. Ils utilisaient peu de ressources locales pour se nourrir et celles-ci provenaient essentiellement des autochtones.»

Les manuels d'histoire nous ont appris que plusieurs des compagnons de Cartier, sous-alimentés, avaient été victimes d'une épidémie de scorbut et que des autochtones leur auraient appris à combattre la maladie.

Les conclusions de ces recherches ont été présentées dans le cadre de la session de travail multidisciplinaire sur le site Cartier-Roberval que Mme Dionne a présenté comme la «session-vedette» du colloque.

Une nouvelle approche


Les archéologues ne se contentent plus de déterrer des artéfacts, fait valoir Mme Dionne. «Nous faisons maintenant appel à beaucoup de ressources spécialisées pour connaître le quotidien des gens d'une époque et non plus seulement sortir des objets. C'est ce qui différencie l'archéologie moderne de celle des années 1950».

Le caractère scientifique de l'archéologie s'impose aussi de plus en plus. «L'ADN est maintenant utilisé par exemple. Des gens possèdent une formation en biologie appliquée à l'archéologie.»

L'un des organisateurs du colloque qui réunit jusqu'à aujourd'hui quelque 140 archéologues, le professeur James Woollett, faisait remarquer pour sa part que de nouvelles méthodes de travail sont utilisées sur les principaux sites archéologiques présentement étudiés dans la région de Québec. C'est le cas sur les chantiers du Palais de l'Intendant et de la côte Rouge, à Saint-Romuald, sur la Rive-Sud. «La découverte de restes de certaines plantes utilisées nous informe plus sur chaque époque.»

Le 400e

Le colloque 2008 de l'Association des archéologues s'est rattaché aux célébrations du 400e anniversaire de la fondation de Québec. Les travaux se veulent un survol de la recherche au Québec, résume le professeur Woollett, avec un oeil sur l'archéologie de la Nouvelle-France en milieu urbain. Des présentations ont été prévues sur les villes de Québec, de Trois-Rivières et de Montréal, les trois premiers grands centres urbains.

Les chercheurs se sont aussi intéressés à l'archéologie historique à Québec, c'est-à-dire à la vie des premiers occupants amérindiens, à travers deux sites en particulier, celui de la côte Rouge sur la Rive-Sud et celui du lac Saint-Charles.

Une exposition sur l'homme et la mer au Château Ramezay

Le Musée du Château Ramezay, au Vieux-Montréal, présente une exposition sur la relation houleuse entre l'homme et la mer.

Peurs bleues retracera, du 21 mai au 19 octobre, un voyage au coeur de l'univers marin tel que ressenti par ceux qui y naviguent depuis le 15e siècle.

On y présentera des objets inusités, sabre d'abordage, figure de proue, cartes anciennes, etc, qui ont permis aux explorateurs de traverser l'Atlantique et d'établir une colonie française en Amérique du Nord.

Peurs bleues constitue une adaptation d'une exposition conçue par La Corderie Royale - Centre International de la Mer, à Rochefort, en France, qui évoque cet univers mystérieux où les pirates côtoient les monstres marins.

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