mercredi 11 juin 2008

BREST 2008. UN « NOVICE » À LA MANŒUVR


Il adore débarquer en « terra incognita ». Gad Weil a été chargé des animations à quai de la fête maritime « Brest 2008 ». Le décor lui va comme un gant : le Lorrain de 48 ans ignore tout des bateaux !

Goût du contre-pied, art de la distanciation ? Les deux mon capitaine ! Celui qui porte un nom à claquer dans les haubans n’a jamais posé le pied sur un voilier. « Si, l’autre jour, à Nice, lors d’un petit tour pour voir ce que l’on ressent quand on largue les amarres ». Enfin, c’était sur un de ces jolis yachts de propriétaire qui n’exhale ni le calfat, ni la sueur.
Carnaval de Nice, Techno parade...
Quand on lui demande d’organiser, en 1998, les festivités du centenaire de l’aviation, Gad Weil plonge dans un univers complètement étranger. Idem auprès des agriculteurs qui lui commandent la grande moisson de juin 1990 sur les mêmes « Champs », à Paris. Il n’avait pas davantage côtoyé les teufeurs de la Techno parade qu’il réinvente entre 1998 et 2000. Faut-il ajouter le Carnaval de Nice qu’il secoue depuis 1997,

le gars de Nancy (né à Strasbourg) ayant su renouveler le genre sur les rives festives de la Méditerranée. Il n’a, non plus, étonné personne lorsqu’il s’est joint à l’organisation des Journées mondiales de la jeunesse catholique. Fils de rabbin, septième enfant d’une fratrie de huit, il se dit ouvert à tout, même à la politique puisqu’il envisage de briguer des responsabilités communales, se définissant volontiers comme un « gaulliste de gauche ». À Brest, il se retrouve face à un gros morceau à orchestrer. Les animations à quais d’une fête maritime internationale qui annonce 2.000 bateaux, 15.000 marins et pas moins de 550.000 visiteurs pendant six jours.
Le courant passe
Appelé il y a un an, le « metteur en fête » débarque à Brest pour injecter la dimension festive qui manque parfois sur les quais. Il commence par recevoir à sa fonderie de Pantin (son lieu de fabrique à spectacles de rue), Jakez Kerhoas et Anne Burlat, les deux fondateurs historiques du rendez-vous maritime. Pour eux, les principaux acteurs doivent rester les marins et les bateaux. Pas question d’en faire une kermesse en collant des animations dans tous les sens. Le courant passe immédiatement. « Leur grande connaissance du milieu de la mer, leur côté très intuitif m’ont aussitôt parlé. Ils ont vite saisi que je n’étais pas un scénographe à paillettes. Comme ils viennent de la mer, je viens de la rue, et d’une région où on sait aussi ce que c’est que de travailler dur ». « Ils m’ont longuement parlé des bateaux et surtout des hommes qui les construisent et les manœuvrent, de ce dernier espace de liberté... J’ai écouté, j’ai absorbé leurs histoires de peau de bouc (tribunal militaire), de marins qui montent dans la mature, ceux qui disparaissent en mer, de ces dingues qui retapent pendant des années une vieille coque en bois pour traverser un océan ». Les animations qu’il a imaginées sont évidemment liées à la vie de ces hommes et de ces femmes qui vont sur l’eau. Évidemment, quand il y a de l’humain et des belles histoires, il sait apporter son grain de sel. Gad, celui qui n’y connaissait rien aux bateaux, veille aujourd’hui sur Brest 2008.

Du 11 au 17 juillet, à Brest, sur 8 km de quais avec des parades nautiques tous les jours et un grand spectacle tous les soirs.

Source : Le Télégramme - Stéphane Jézéquel

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